St-Louis Gate : PNQ sous haute tension !

Le fusible de ce scandale de fraude et de corruption, le GM du CEB, Shamshir Mukoon, saute avec la demande de « Stepping Down »

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Arvin Boolell : « I can give the Prime Minister the name of the person who has distributed the money. That, I can give him »

Le leader de l’opposition pointe un doigt accusateur en direction du DPM, Ivan Collendavelloo, en réclamant sa démission de même que celle du Chairman du CEB et de Christelle Sohun

Le PM, acculé en l’absence de documents officiels, à l’adresse d’Arvin Boolell : « Please give it to me… He seems to have a lot of information. You provide it to me »

La Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Arvin Boolell, sur ce qu’il nomme « St-Louis Gate », avec la bombe à retardement de Rs 700 millions dans le coût de réhabilitation de la Centrale thermique de Saint-Louis, s’est déroulée sous haute tension. D’ailleurs, le député du MMM, Rajesh Bhagwan, qui protestait contre le fait que le Speaker, Sooroojdev Phokeer, ne lui permettait de venir de l’avant avec des interpellations supplémentaires dans ce scandale de fraude et de corruption d’envergure, a été expulsé pour la séance du jour. Il devait quitter l’hémicycle en lançant des termes « voler », « chorr » et « Rs 700 millions » à l’adresse du Front Bench du gouvernement. D’ailleurs, le Speaker devait se distinguer avec des interventions intempestives à l’encontre des membres du Front Bench de l’opposition tout en suspendant la séance, le temps de calmer les ardeurs vers la fin de la PNQ.

Sur le fond de ce scandale – qui ébranle non seulement le Central Electricity Board mais également le gouvernement –, le leader de l’opposition a pointé un doigt accusateur vers le Deputy Prime Minister et leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo, le Chairman du CEB, Seety Naidoo, ou encore Christelle Sohun, ancien membre de l’Independent Review Panel, tous faisant partie de la garde politique rapprochée du No 2 du gouvernement de L’Alliance Morisien. D’ailleurs, ce dernier a encaissé sans broncher les graves accusations portées contre lui par Arvin Boolell, qui a réclamé sa démission de même que l’institution d’une commission d’enquête, présidée par un Sitting Judge de la Cour suprême.

« I can give the Prime Minister the name of the person who has distributed the money. That, I can give to the Prime Minister », devait lancer Arvin Boolell en au moins deux reprises. Auparavant, il avait déclaré : « Who is that agent? Who is the one distributing the money? We know who is the intermediary. I can drop the name ».

De son côté, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, en l’absence d’informations et de documents sur cette affaire, était acculé au point de répéter sa demande pour que le leader de l’opposition lui communique des détails. « Please give it to me… He seems to have a lot of information. You provide it to me », devait-il déclarer en substance en repoussant toute idée de demander au Deputy Prime Minister de Step Down ou d’instituer une commission d’enquête. Il a répondu qu’il n’y aura pas de Cover-Up et a rappelé à la fin des échanges que le premier appel d’offres avait été annulé à la fin de 2014 à la demande expresse de la Banque africaine de Développement, soit à la veille des élections générales de décembre 2014.

Dans l’immédiat, le premier fusible saute. L’Acting General Manager du CEB, qui était un des points de contact lors de l’élaboration des spécifications du projet de réhabilitation de la Centrale thermique de Saint-Louis, a soumis une demande de Step Down à ce stade de l’enquête. Le Premier ministre a fait comprendre que pour l’instant il ne compte pas demander au Deputy Prime Minister de se retirer du gouvernement alors qu’une enquête a été initiée. « Let us see the evidence, whether there is a Prima Facie Case ».

Initialement, le leader de l’opposition avait demandé au Premier ministre de préciser au sujet des « alleged corrupt and fraudulent practices unfolded by the African Development Bank » s’il avait été informé au préalable de cette enquête avec une demande de coopération du Prime Minister’s Office et si ses services sont en présence du « adverse integrity report » de même que les répercussions sur la crédibilité de Maurice auprès des institutions financières et la communauté internationale.

À ce stade, la Banque africaine de développement a décliné une demande du gouvernement pour avoir accès au rapport sur le scandale de fraude et de corruption à moins qu’il y ait un « Referral » de la part d’une institution habilitée à mener des enquêtes formelles. Mais ce qui surprend dans cette affaire est que le Premier ministre ne détient le moindre détail émanant de ce dossier. Dans sa réponse liminaire, il avance que « ce n’est que dans l’après-midi du 8 juin que le DPM l’a informé de cette affaire sur la base d’un communiqué de la BAD ».

« I was not informed that an inquiry had been initiated, nor was my Office solicited to provide assistance. My Office has not been provided with the report of the Office of Integrity and Anti-Corruption of the African Development Bank. I am informed that the Ministry of Finance, Economic Planning and Development on 09 June 2020 requested a copy of the report on the investigation. On the following day the Bank replied that as per its guidelines and policies, investigation reports compiled by its Office of Integrity and Anticorruption are confidential in nature and cannot be shared outside of a referral process to law enforcement authorities », devait-il faire comprendre initialement.

« I don’t have the information », devait-il reprendre en leitmotiv aux interpellations supplémentaires d’Arvin Boolell. Et à une interpellation supplémentaire sur une intervention de l’ancien député de la majorité, Bashir Jahangeer, au sujet du Certificate of Urgency. Dans un premier temps, il devait remettre en question ce point mais s’est ravisée suite à un « Prompt » d’Ivan Collendavelloo à l’effet que tel était le cas.

Les multiples demandes de démission d’Ivan Collendavelloo, même avec des accusations directes et pour une commission d’enquête, ont été soigneusement évitées par le Premier ministre, ignorant tout ce que le dossier de l’Office of Integrity and Anti-Corruption pouvait contenir dans ce dossier à charge.

Toutefois, en conclusion à sa réponse liminaire, le Premier ministre devait ajouter que « tough and stringent action as may be warranted » contre ceux qui se seront rendus coupables de corruption et de fraude.

L’on notera que le Speaker s’est une nouvelle fois fait remarquer lors de la PNQ avec ses interventions en mode Loudspeaking, en ordonnant au Sergeant-at-Arms d’expulser le député Bhagwan et en suspendant la séance avant la fin des échanges.

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