St Louis Saga : L’ICAC établit une ligne de communication avec la BAD

Le rapport confidentiel de l’Office of Integrity and Anti-Corruption de la BAD incriminant « members of the Mauritian Administration through third parties » au cœur des tractations

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Descente des lieux en série annoncée pour la journée, avec notamment des dossiers saisis au CEB, à l’IRP, au PPO et aux ministères des Utilités publiques, des Finances et du Logement

En marge de la High Level Probe sur le cas caractérisé de fraude et de corruption avec la bombe à retardement de Rs 700 millions susceptible de passer à Rs 1,3 milliard, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) a initié des actions sur deux fronts. À Maurice, après un briefing général des limiers de l’Investigation Division ce matin, différentes escouades ont été constituées en vue de mener des descentes des lieux simultanées pour procéder à la saisie de documents relatifs à cette affaire. Cinq institutions publiques devaient être visitées en cours de journée en vue de constituer la banque de données pour les besoins de cette enquête à rebondissements. D’autre part, avec le refus catégorique de la Banque africaine de développement (BAD) de communiquer au gouvernement toute documentation au sujet des « Corrupt Practices » dans l’allocation du contrat de la Centrale thermique de Saint-Louis, de l’ordre de Rs 4,5 milliards, l’ICAC a établi une ligne de communication avec cette agence de financement panafricaine.

À ce stade de l’enquête, le rapport de l’Office of Integrity and Anti-Corruption de la BAD demeure la clé de l’énigme de « financial reward to members of the Mauritian administration and others, through the intermediary of third parties, for providing access to confidential tender-related information which allowed them to tailor the technical specifications of the tenders to its offering, thus gaining an undue competitive advantage over other tenderers ». Du côté de l’ICAC, l’on joue gros avec ce dossier compte tenu des ramifications et des allégations portées à l’Assemblée nationale à l’encontre du Deputy Prime Minister, Ivan Collendavelloo, le « père de la Prevention of Corruption Act » version 2002.

Vu que la BAD ne sera disposée à communiquer le dossier de la Centrale de Saint-Louis que dans le cadre d’un « referral process to law enforcement authorities », l’ICAC compte s’appuyer sur un Memorandum of Understanding avec cette institution bancaire, qui fait partie du rouage de l’Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group, pour établir une ligne de communication et de coopération pour mener à bout cette « mission des plus délicates ».

Un autre volet déterminant de cette enquête sera de solliciter la collaboration de Burmeister & Wain Scandinavian Contractor A/S, les contracteurs des travaux de réhabilitation de la Centrale thermique de Saint-Louis en vue d’accéder aux éléments incriminants de bribe et de corruption du côté du Danemark, notamment la saison II de Boskalis Saga. La direction de cette firme danoise, qui a assuré sa participation à l’enquête de la BAD, ne devrait pas montrer des signes d’hostilité ou de réticence à fournir des renseignements en sa possession.

En parallèle, l’ICAC s’est lancée depuis ce matin dans une opération tous azimuts pour placer sous séquestre des dossiers et autres fichiers informatiques relatifs à la mise à exécution de ce projet. Parmi les institutions publiques identifiées pour les besoins de ces descentes des lieux en série et en simultané, relevons les bureaux du Central Electricity Board, notamment à Rose-Hill, l’Independent Review Panel, le Public Procurement Office, les ministères des Finances, des Utilités publiques et du Logement.

Affaire à suivre, avec les escouades de limiers quittant le QG de l’ICAC peu avant 10 heures…

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