STATION TERRESTRE – MIR-SAT 1 : Maurice ambitionne un nouveau pilier avec la technologie spatiale

Après la mise en orbite du premier satellite mauricien, le MIR-SAT 1 et la mise en opération de la station terrestre destinée à établir des communications, d’autres investissements et ressources seront pourvus au secteur de la recherche et de l’innovation

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. C’est ce qu’a indiqué le Premier ministre, Pravind Jugnauth jeudi matin au siège du Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) lors du lancement officiel de cette station terrestre. Il a ajouté qu’un nouveau pilier socio-économique pourrait émerger de la technologie spatiale.

« Ces investissements sont nécessaires au développement de potentiels si nous voulons nous créer un avenir », dit-il. De ce fait, il fait ressortir que le portefeuille de l’innovation a été ajouté au ministère des TIC. Dans cet élan d’innovation, le portefeuille spatial a aussi été alloué à ce ministère. Faisant état des changements qui se sont produits pour l’innovation, dont l’amendement de la MRIC Act en juillet 2021 pour étendre le mandat de l’organisme afin qu’il puisse entreprendre des recherches dans des domaines qui pourraient renforcer l’écosystème mauricien sur le plan de la recherche et de l’innovation, le Premier ministre souligne que des fonds spéciaux ont été prévus dans le cadre du National Innovation Program pour financer des projets innovants.

« Les domaines d’intérêt pour apporter la transformation et le changement évoluent des secteurs traditionnels vers de nouveaux secteurs émergents tels que la Fintech, la Blockchain, l’intelligence artificielle, l’économie circulaire, l’agriculture intelligente et l’innovation inclusive. Notre vision est de rester au courant des développements en matière de science, de technologie et d’innovation », indique Pravind Jugnauth.

Dans ce déploiement en direction de nouvelles technologies, il annonce que la Mauritius Emerging Technologies Council Act sera bientôt en vigueur. Il fait ressortir par ailleurs que le but de ce cadre légal consiste à promouvoir l’utilisation des technologies émergentes en ligne avec les objectifs nationaux socio-économiques. « C’est dans ce type d’environnement que des projets à la pointe de la science et de l’innovation, dont MIR-SAT1, ont la possibilité d’émerger et de se développer », dit-il.

Concédant que les défis devront être relevés dans l’expectative d’une telle réalisation, le Premier ministre espère que le développement d’un nouveau pilier socio-économique soit guidé par la technologie spatiale. En vue donc d’assurer la durabilité du projet spatial mauricien, il avance que le MRIC élabore une feuille de route spatiale. En ce sens, une Space Unit sera créée pour diriger le programme spatial mauricien. En cinq ans, cette unité est appelée à devenir une institution durable et source de revenus, en se transformant en une agence spatiale mauricienne complète.

« La Space Unit cherchera à explorer la manière dont la technologie spatiale, la technologie des satellites et les données satellitaires peuvent être exploitées dans le contexte mauricien. Ces initiatives devraient insuffler une culture de l’innovation dans toutes les sphères de la société », met-il en exergue. Pour ce faire, il croit, entre autres, dans l’engagement des jeunes, des femmes, des universitaires.

Maurice emboîte le pas aux pays africains tels le Ghana et l’Afrique du Sud qui ont déjà pris de l’avance sur Maurice en envoyant leur satellite dans l’espace. Pour le ministre des TIC, Deepak Balgobin, 13 pays africains possèdent déjà des agences, organisations ou institutions de recherche liées à l’espace. « Nous devons être à jour avec les pays de la région, principalement dans le secteur spatial », dit-il.
Après la formation des élèves de 14 collèges et cinq universités, il annonce que 500 autres seront formés prochainement. Ces élèves ont été initiés au montage d’antenne simple pour communiquer avec le satellite mauricien. À travers la formation, les élèves pourront récupérer les images des satellites en basse orbite et certains d’entre eux ont même capté le signal de MIRSAT1.

Plusieurs pays africains sont actifs sur le plan de l’exploration spatiale. D’ailleurs, l’on recense plus d’une dizaine qui ont déjà envoyé un satellite dans l’espace. Pour emboîter le pas à ces pays africains, le MIR-SAT 1, nano satellite mauricien, a été envoyé en juin de cette année. Maurice rejoint ainsi la communauté des pays qui explorent l’espace pour leur intérêt.

Cette station terrestre communiquera avec le satellite mauricien déployé depuis la station spatiale internationale. Elle recevra également des données en provenance d’autres satellites terrestres en basse orbite. En outre, la station terrestre est équipée d’un Mission’s Lab, qui permettra de futures recherches et innovations dans le domaine de la conception et du développement de satellites. L’accès à ces installations sera offert aux étudiants universitaires et aux chercheurs qui souhaitent explorer les possibilités offertes par l’espace.

Suite au lancement du satellite, Ziyaad Soreefan, Co-Investigator & Aerospace Engineer, et Faraaz Shamutally, Principal Investigator & Aerospace Engineer du MRIC, ont eu du pain sur la planche. Sur une base 24/7, ces deux ingénieurs ont travaillé pour tout mettre en place avant de pouvoir utiliser le satellite.
« Nous avons travaillé 24/7 car le satellite traversait Maurice à des heures tardives. Nous avons dû suivre ses passages car la période de mise en service était très importante avant de pouvoir télécharger les images », souligne Faraaz Shamutally. Actuellement, le satellite est stable et tout fonctionne bien. À compter du mois d’août, les premières images ont été prises par MIR-SAT 1. Mais avant que ces images ont été prises, les deux ingénieurs avaient terminé la période de mise en service du satellite qui avait duré plus d’un mois.

Après la prise des photos, le téléchargement d’une image prend huit à dix jours. Faraaz Shamutally explique que la distance du satellite de la planète terre prend du temps à télécharger les images du satellite. Il est possible, dit-il, que les images soient téléchargées plus vite sur une autre fréquence par un autre satellite qui peut le faire. Après le lancement du satellite, les deux ingénieurs se sont focalisés dessus.

Au moment de la discussion avec les deux ingénieurs, le satellite était sur l’Iran. Les indications démontraient que le satellite allait traverser Maurice après huit heures. À travers les logiciels dédiés, les ingénieurs savent déjà à quel moment le satellite sera sur Maurice. « Nous planifions tout le travail que le satellite devra effectuer le soir ou le matin », disent-ils.

Ils ne sont que deux ingénieurs qui opèrent au sein de la station terrestre. Ils travaillent aussi dans une Mission Lab. Plusieurs stations terrestres peuvent se connecter au MIR-SAT 1 mais Maurice possède tous les droits sur le satellite. Les deux ingénieurs ont encore d’autres travaux à effectuer, notamment la mise à jour pour optimiser leur système, des tests entre îles entre autres. Lors de ce lancement, un site web a été lancé et aussi un magazine pour commémorer l’événement.

 

 

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