Sucre: 17 propositions pour une sortie de crise

  • Une distribution juste et équitable de la richesse cannière réclamée
  • L’introduction d’un système pour mesurer le taux de bagasse dans la canne recherchée

Une participation de 35% dans le capital du “sugar cane cluster” souhaitée
Dans un mémorandum soumis au Premier ministre hier dans le cadre des consultations sur la réforme sucrière, sept associations de petits planteurs plaident pour une distribution juste et équitable de la richesse cannière. Le document contient dix-sept propositions, dont une meilleure rémunération pour la bagasse. L’introduction d’un système pour mesurer le taux de fibre dans la canne à l’instar du taux de sucrose, une participation réelle de 35% des planteurs dans le “sugar cane cluster” qui comprend la production sucrière, les raffineries, les autres activités liées à la canne… Telles sont les mesures contenues dans le mémorandum. « Ces mesures devraient permettre d’endiguer l’effondrement de la communauté des planteurs de canne à sucre à Maurice », souligne le mémorandum, qui insiste pour que le gouvernement traduise dans la réalité les mesures annoncées depuis 2015.

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Pour les petits planteurs, les promesses faites par les gouvernements successifs pour résoudre les problèmes rencontrés par leur communauté sont jusqu’ici restées vaines. Avec pour résultats que les plans d’action préparés par le gouvernement à différentes périodes n’ont fait que constater une baisse de la surface de terre sous canne et la réduction du nombre des petits planteurs. La superficie sous canne est passée de 65 243 hectares en 2006 à 52 387 en 2016 alors que le nombre de petits planteurs est passé de 25 693 à 14 571 durant la même période.

« Tous les plans d’action ont jusqu’ici permis aux actionnaires des compagnies sucrières et aux barons sucriers de diversifier leurs activités avec succès dans les niches lucratives. Ce qui leur a permis d’améliorer leur viabilité. Les mesures prises n’ont malheureusement pas eu des résultats significatifs pour la communauté des petits et moyens planteurs. Ce qui explique la baisse significative du nombre de planteurs. »

Le rapport est très sévère vis-à-vis du rapport du “Joint Technical Committee”. « Masquerading as a pro poor and planter friendly report; the JTC like the infamous 2015 LMC report is in truth a biased, flawed and deceitful document. It is for most part an outright fraud. Under the pretext of rescuing planters from the brink, its unavowed objective is rather to use the government as an instrument to reach further into consumers’ and taxpayers’ pockets for the benefit of a very few », souligne-t-il.

Concernant le sucre, le rapport observe que l’actuel “sugar apportionment ratio” est dépassé. Le manque de transparence concernant les coûts pour le raffinage du sucre et pour la production des sucres spéciaux est déploré. « Competitiveness and viability of refined sugar production must be assessed and discontinued if necessary », propose-t-il. Les planteurs déplorent le fait que certaines usines commencent à fonctionner à un moment où la richesse de la canne est encore extrêmement faible, ce qui affecte le taux d’extraction de sucrose des petits planteurs. Ils réclament également que les petits planteurs soient mieux représentés au sein du Syndicat des Sucres. Concernant la bagasse, les planteurs souhaitent que la MCIA Act soit amendée afin de tenir compte du taux de bagasse dans la canne comme c’est le cas pour la sucrose. De plus, soulignent-ils, le volume de bagasse utilisé pour la production de l’électricité doit être rendu public. « Any electricity or steam sent to other sections of a flexi-factory (refinery, distillery, power plant etc) must be accounted for. Like for sugar, bagasse payment shall be made on the basis of a certified report produced by the mill showing details per planter of the volume of surplus bagasse », observent-ils.

De plus, ils demandent au IPPs de payer pour le prix de la bagasse utilisée et de ne pas répercuter le coût sur le CEB et les consommateurs. De plus le “Bagass transfer fund” doit être revu. « Hereforth only planters (small medium large and corporate) shall be entitled to these proceeds », propose le rapport. Les planteurs réclament également un paiement additionnel sous la forme de “special green fee/ incentive to planters-renewable biomass producers”. Ils réclament également le même prix pour les “cane trash” que pour la bagasse.

S’agissant de la mélasse, les planteurs soulignent qu’il ne faut plus que seules quelques industries bénéficient des avantages découlant de ce produit. « Price of molasses sold to the various operators, including distilleries producing rum or bio-ethanol, must be rationalised to correspond to its true market value », propose le rapport.

Le rapport propose également de nouveaux véhicules financiers afin que les planteurs disposent véritablement de 35% du capital des compagnies cannières (sugar cane clusters). Par cluster, les planteurs veulent dire « les centrales de production électriques, les distilleries de rhum, les centrales de production d’éthanol, et les industries utilisant les sous-produits de la canne pour la production de nourriture pour animaux ». La révision de la taxe sur la conversion des terres agricoles est également souhaitée. De plus, l’introduction des incitations pour permettre la reconversion des planteurs de canne dans d’autres activités agricoles est également souhaitée.

Le rapport conclut que « it’s time to walk the talk. Now or never. »
Le mémorandum porte la signature de sept associations dont la Mauritius Cooperative Agricultural Federation Ltd, la Mauritius Fairtrade Cooperative federation, Ltd, la Mauritius Planters Agricultural Multipurpose Cooperative Society Ltd, La Mauritius Sugarcane Planters Association, la Sugar Cane Metayer and Small Planters Association, la Planters Reform Association et la Small Planters Association.

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