Sucre : Rs 165 M additionnelles aux petits planteurs

  • Un accord bientôt signé avec la Chine pour l’exportation de 50 000 tonnes de sucres spéciaux

Tous les moyens sont bons pour soutenir les petits planteurs de canne à sucre depuis qu’ils ont fait entendre leurs revendications. Afin de les soulager à un moment où le coût de la production est presque le même que la valeur des revenus, un soutien financier de Rs 257 sera accordé à tous les petits planteurs ayant produit moins de 60 tonnes de sucre lors de la récolte de cette année.

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Le gouvernement devra puiser de différents fonds pour trouver Rs 165 millions. Dans la foulée, afin de pouvoir écouler les sucres spéciaux mauriciens, un accord sera signé entre la Chine et Maurice, lequel aura été rendu possible grâce à un accord de libre-échange entre nos deux pays.

La décision du Conseil des ministres de vendredi dernier d’accorder Rs 257 aux petits planteurs a été explicitée hier après-midi par le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, au siège de son ministère, à Port-Louis. « Suite au rassemblement des planteurs, nous avons pris en compte certains points qu’ils ont soulevés », indique Mahen Seeruttun, ajoutant que des calculs ont été effectués sur les revenus des planteurs de la canne.

Selon ces calculs, dit-il, les revenus par tonne de sucre sont estimés à Rs 1 243, contre Rs 1 292 s’agissant du coût de production. « Malgré tous les soutiens, ces planteurs n’arrivent pas à dépasser le coût de production en raison de la baisse drastique du prix du sucre », dit-il. Et de préciser que, face à cette situation, « le gouvernement a dû retrousser ses manches afin de parvenir à une solution pour redresser la barre ». Il poursuit : « Le comité a donc décidé d’offrir Rs 257 par tonne de canne à tous les planteurs produisant moins de 60 tonnes de sucre. »

Cette hausse représente ainsi une marge de 16% sur leur coût de production. Selon le ministre, les revenus des planteurs seront maintenant de Rs 1 500 par tonne de canne. « Cette mesure coûtera Rs 165 millions au gouvernement. Dans un contexte très difficile, nous faisons des efforts pour soutenir les planteurs », fait-il ressortir. À travers cette nouvelle mesure, les revenus par tonne de sucre passent à Rs 19 200.

Afin d’exporter les sucres spéciaux de Maurice vers la Chine, Mahen Seeruttun avance que des discussions entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et le Président chinois, Xi Jinping, ont été « fructueuses ». Il ajoute : « Nous pénétrerons pour la première fois dans le marché chinois pour que nous puissions écouler notre sucre. »

Il explique que c’est « grâce à l’accord de libre-échange entre les deux pays que cette démarche se réalisera ». La signature, dit-il, devra se faire bientôt. Dans la même lignée d’exporter les sucres spéciaux mauriciens vers d’autres pays outre l’Europe, des discussions en voie de finalisation pour un Comprehensive Economic Cooperation and Partnership Agreement se concluront par une signature.

La COMESA et la SADC sont aussi deux marchés qui sont visés par le gouvernement s’agissant de l’Afrique. Dans le but de répondre à la demande grandissante de sucres organiques, Mahen Seeruttun avance que son ministère travaille sur cette possibilité. « C’est un marché qui émerge et qui offre un meilleur prix », dit-il, ajoutant toutefois qu’il y a des normes à respecter. « Nous avons déjà commencé à travailler sur ce sujet », soutient-il.

Pour que le sucre mauricien soit reconnu au niveau mondial, trois compagnies sucrières de Maurice, à savoir Alteo, Omnicane et Terra, verront bientôt leur sucre certifié par l’institution de certification de sucres, Bonsucro. « Ceci donnera un avantage compétitif à Maurice par rapport à d’autres producteurs », dit Mahen Seeruttun.

Dans une autre lignée, la production du bioplastique avec la canne à sucre est aussi envisagée. Le ministre fait d’ailleurs mention d’un travail déjà en cours entre le MSIRI et l’Université de Queensland et dont le rapport sera finalisé. « Au niveau des essais, les résultats sont très intéressants. Nous verrons maintenant l’impact au niveau industriel », dit-il.

Un comité, présidé par le Premier ministre, s’est rencontré le 20 novembre dernier pour trouver une mesure à l’intention des planteurs. S’agissant du Sugar Insurance Fund Board, au sein duquel un Fact Finding Committee a été institué, Mahen Seeruttun avance que « l’instance devra honorer ses engagements vis-à-vis des assurés compte tenu du rapport ».

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