TELFAIR GATE – DÉCÈS SUSPECT DE KAYA KISTNEN : Rendez-vous crucial pour Yogida Sawmynaden dans le box des témoins la semaine prochaine

– Une rencontre entre l’ex-ministre du Commerce et l’agent du MSM du No 8 dans l’après-midi du 14 octobre 2020 interpelle

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– Le constable Manoovalloo de la MCIT confirme en Cour que, de par les antennes-relais, Kaya Kistnen était à Beau-Bassin dans la matinée du fatidique 16 octobre 2020

L’enquête judiciaire devant le tribunal de Moka devrait prendre un nouveau tournant lundi avec l’audition de l’ex-ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, pour faire la lumière sur le décès suspect de l’activiste du MSM Soopramanien Kistnen. L’ex-ministre, dont il a été révélé lors de l’enquête judiciaire qu’il était proche du défunt, fera face à un feu roulant de questions de la part du représentant du DPP et des avocats du groupe The Avengers, en raison du nombre de fois où son nom a été cité lors des auditions se déroulant au tribunal de Moka.

Par ailleurs, le constable Norbert Manoovalloo, de la MCIT, a apporté davantage de détails sur ses recherches, avec des relevés téléphoniques ainsi que des relevés bancaires épluchés, sans compter la tentative de retrouver les traces d’un dénommé Ravi, celui qui devait agir en tant qu’intermédiaire pour remettre une grosse somme d’argent à Soopramanien Kistnen, le 16 octobre 2020.

C’est le témoignage du constable Norbert Manoovalloo qui a retenu l’attention au tribunal de Moka hier, en attendant l’audition de Yogida Sawmynaden lundi. Le représentant de la MCIT devait faire part des résultats des recherches entreprises suite aux requêtes de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath. Face aux questions de Me Azam Neerooa, Senior Assistant DPP, le constable a confirmé que l’enquête de police s’oriente vers un ‘foul play’ en raison des éléments troublants relevés.

Au sujet de l’identité du dénommé Ravi, le constable Manoovalloo a expliqué que deux personnes portant ce prénom ont intéressé les enquêteurs, déjà du fait qu’ils connaissaient Kistnen. Le premier, un ‘job contractor’, conseiller MSM à la mairie de Beau-Bassin /Rose-Hill. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il connaissait Kistnen depuis les dernières élections municipales. Il devait nier toute implication dans cette affaire. Le second, qui travaille au Mahatma Gandhi Institute, avait fait comprendre qu’il connaissait Kistnen depuis les dernières élections générales.

Le constable a concédé que ces deux personnes, habitant la même région dans la ville de Beau-Bassin/Rose-Hill, n’ont pas été interrogées sur leurs itinéraires pour la période où Kaya Kistnen avait disparu et que leurs téléphones portables n’ont pas été sécurisés par la police pour des exercices de vérification.

Me Neerooa devait aussi faire état d’un autre Ravi, qui avait appelé Soopramanien Kistnen le 16 octobre 2020 vers 6h47. Pas plus d’informations également au sujet de ce dernier. Puis, aussi deux appels téléphoniques à Soopramanien Kistnen le 16 octobre vers 5h30. Le constable Manoovalloo a pu confirmer qu’il s’agissait de Rouben Sooriah, un ami de Kistnen, qui le récupérait chez lui pour l’emmener où il le souhaitait. Il devait alors indiquer que d’après les antennes-relais, Soopramanien Kistnen avait pris cet appel alors qu’il était à Beau-Bassin, soit dans les environs du supermarché Tangs Way.

Faisant alors la chronologie de l’itinéraire de Kistnen dans la matinée du 16 octobre, grâce aux antennes-relais, le constable a pu établir que Kistnen était à Beau-Bassin à 5h30 en ce matin du 16 octobre puis s’était rendu à son domicile, à Moka, pour que Rouben Sooriah passe le prendre en voiture peu après 6h du matin. Me Neerooa s’est appesanti sur la pertinence de savoir ce que faisait Kistnen à Beau-Bassin dans la matinée du 16 octobre.

Puis, Me Neerooa, se basant sur les relevés téléphoniques disponibles, a fait part d’un appel à Kistnen le 16 octobre vers 12h25, de N.E, un éboueur employé au conseil de district de Moka. Interrogé lui aussi par les enquêteurs de la MCIT sur la teneur de sa conversation avec Kistnen, il avait expliqué que Kistnen lui devait une somme d’environ Rs 87 000 et que ce dernier lui avait expliqué qu’il ferait le nécessaire pour le rembourser.
Me Nerooa a attiré l’attention du constable que l’on pouvait voir Kistnen prendre cet appel ensuite reprendre sa marche en direction du marché de Rose-Hill, d’après le visionnage des enregistrements des caméras CCTV pour la journée du 16 octobre.

Autre élément de taille, lors de l’interrogatoire de Me Neerooa, est le fait que la carte SIM qui se trouvait dans le téléphone, trouvé non loin du corps calciné de Soopramanien Kistnen dans un champ de canes à Telfair, Moka, demeure introuvable. Aussi, un sac de couleur grise photographié par les éléments du Scene Of Crime Office (SOCO) sur la scène du crime que la police n’aurait pas sécurisé.

Me Neerooa devait aussi faire état des dernières personnes à avoir eu des échanges téléphoniques avec Kistnen avant sa disparition le 16 octobre, soit Khoumada Sawmynaden et Neha Motee, une amie proche du défunt. Le constable a indiqué que Neha Mootee avait expliqué aux enquêteurs que Kistnen lui devait Rs 50 000. Me Neerooa devait toutefois rappeler que, selon les détails des relevés bancaires, elle avait bénéficié d’une somme de Rs 200 000 de la part de Kistnen.

Par ailleurs, Me Neerooa a demandé que soient obtenus, par le biais d’un Judge’s Order, les relevés téléphoniques de ces trois personnes qui ont été mentionnées dans l’enquête judiciaire d’hier pour tenter d’obtenir plus d’informations quant à leurs liens avec Kistnen.

Enter Yogida Sawmynaden

C’est Roshi Bhadain qui a par la suite interrogé le constable Manoovalloo sur l’itinéraire de Kistnen les 14 et 15 octobre 2020, selon les relevés téléphoniques. Il a ainsi avancé que, dans l’après-midi du 14 octobre, Kistnen avait quitté l’hôpital de Candos et était resté pendant quelque temps à Quatre-Bornes.

Et d’avancer notamment que de 16h51 à 17h50, Kistnen était à Quatre-Bornes avant de se déplacer et se retrouver à Rose-Hill vers 18h15. Roshi Bhadain devait alors revenir sur les propos de Khoumada Sawmynaden selon lesquels Kistnen lui avait expliqué que cet après-midi-là il avait rencontré Yogida Sawmynaden qui lui aurait dit « pa koz koze deor pou gayn problem, demin Bonomally ek Appanna pou kontakte twa pou explik twa kouma pou pey to bann det ».

Me Bhadain a demandé alors au constable s’il a pu confirmer par le biais de l’enquête policière que Yogida Sawmynaden était bien à Quatre-Bornes cet après-midi du 14 octobre. Le constable devait répondre que le téléphone de Yogida Sawmynaden n’a pas été sécurisé et aussi que les relevés téléphoniques de Yogida Sawmynaden n’ont pas encore été obtenus.

Pour ce qui est du 15 octobre, Me Bhadain est revenu sur les conversations par téléphone entre Khoumada Sawmynaden et Soopramanien Kistnen de 13h53 à 17h33. À 17h33, Kistnen répond à Khoumada Sawmynaden qu’il a rencontré le dénommé Ravi. Il a demandé alors que la police vérifie où se trouvaient les trois individus mentionnés, le 15 octobre 2020.

Par ailleurs, Me Anoup Goodary a demandé au constable si la police a enquêté sur les débris près de la scène du crime que Rama Valayden leur avait remis. Le constable a indiqué que ces débris ont été envoyés au Forensic Science Laboratory (FSL) et qu’il pouvait au moins dire que la peinture rouge décelée ne correspondait pas à la couleur du véhicule de Yogida Sawmynaden.

Relevés bancaires de Rainbow Construction Ltd

Durant les travaux de l’enquête judiciaire, il a aussi été question des relevés bancaires de Rainbow Construction Ltd – société dont Soopramanien Kistnen était un des directeurs – obtenus auprès de la MauBank. Des relevés bancaires couvrant la période du 4 janvier 2019 au 5 août 2020.

De ce qui en découle de l’analyse de ce compte bancaire, d’importantes sommes d’argent étaient créditées sur le compte bancaire de la société. Kistnen obtenait notamment des contrats avec le conseil de district de Moka et aussi auprès de Mammouth Trading Co. Ltd.
Le constable a fait état de sommes de Rs 241 402 ou encore Rs 376 825 créditées sur le compte bancaire de la société. Il devait aussi noter des transactions par chèques, dont des chèques totalisant des millions émis au nom de Kistnen et des chèques tirés en faveur de l’épouse du défunt, Simla Kistnen. Et Me Neerooa de soutenir en guise de conclusion que Soopramanien Kistnen « was not bankrupt as huge sums of money were credited to his bank account ».

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