(TELFAIR GATE) DIFE DAN LAKWIZINN DU PMO : Yogida Sawmynaden lâché

Le colistier de Pravind Jugnauth au No 8 pourra difficilement échapper à une première inculpation provisoire dans le scandale d’emploi fictif de Constituency Clerk de Simla Kistnen

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Cour de Moka: le Bid Rigging Network opéré au niveau de la STC en plein Lockdown étalé avec pour bénéficiaires Bo Digital de Bonomally, et NeeteeSelec de la Flight Purser de MK

Kistnen’s Papers: une Private Prosecution sur les dépenses illégales attribuées aux candidats de l’Alliance Morisien au No 8 en prélude à la pétition électorale  en Cour suprême du 16 mars

En dépit des conclusions de son enquête sur la Telfair Gate, le Premier ministre et leader de l’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth, a été forcé de lâcher son colistier à Quartier-Militaire/Moka (No 8), Yogida Sawmynaden. Avec “dife dan Lakwizinn” du PMO, Yogida Sawmynaden a soumis mercredi dernier sa démission en tant que ministre du Commerce pour prendre ce qu’il a présenté comme “un congé politique”, tout en restant membre de l’Assemblée nationale. Pourtant, quelques minutes avant ce développement politique, Me Raouf Gulbul, dont les services ont été retenus par Yogida Sawmynaden, avait épargné son client d’une mise en accusation sous forme d’interrogatoire under warning à la Central CID dans l’affaire d’emploi fictif de Constituency Clerk au No 8. Néanmoins, tout semble indiquer qu’à partir de demain, devant le tribunal de Port-Louis présidé par la magistrate Zeenat Cassamally, les données pourraient être diamétralement à l’opposé avec la reprise des débats sur la Private Prosecution logée contre Yodiga Sawmynaden par Shakuntala (Simla) Kistnen. En parallèle, devant le tribunal de Moka de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth, se poursuit le déballage des intrigues et autres dessous du Bid Rigging Network opéré au niveau de la State Trading Corporation (STC) pour des Emergency Procurement Procedures de plus de Rs 1 milliard pendant le COVID-19 Lockdown. Et pour clore, la hantise des Kistnen’s Papers avec un chapelet de dépenses électorales illégales attribuées aux trois candidats du MSM au No 8 devrait se transformer d’ici la fin de la semaine en une nouvelle Private Prosecution venant se greffer à la contestation de l’élection de Pravind Jugnauth, Leela Devi Dookun-Luchoomun et Yogida Sawmynaden. Les débats autour de cette pétition électorale sont fixés en Cour suprême pendant cinq jours à partir du 16 mars, soit dans quatre semaines.

Après un répit de cinq jours, Yogida Sawmynaden se rendra demain au tribunal de Port-Louis sans sa garde rapprochée de la VIPSU pour la reprise de la Private Prosecution dans l’affaire de Constituency Clerk, un des volets de la Telfair Gate. Cette séance revêt toute son importance dans la conjoncture dans la mesure où un statement crucial est attendu du représentant de l’Office of the Director of Public Prosecutions, Me Abdool Raheem Tajoodeen. Du moins dans le camp des Avengers, mené par Me Rama Valayden et Me Roshi Bhadain, l’on mise gros sur cette nouvelle prise de position du DPP, sous forme de “take over of the case” et des charges logées.

Au vu de la tournure des événements de mercredi au QG du Central CID, le Legal Panel assurant les intérêts de Simla Kistnen s’attend à voir le DPP détruire légalement les arguments relevant du Sub Judice, présentés par Me Gulbul et ordonner au Central CID de procéder à l’interrogatoire under warning de Yogida Sawmynaden et de décider de la marche à suivre dans cette enquête à multiples dimensions, soit d’emploi fictif ou encore de détournement de fonds publics avec des allocations sous les National Assembly Regulations versées à son compte personnel de janvier à juillet 2020.

Les hommes de loi des Avengers soutiennent qu’”il n’y a pas l’ombre d’un doute que la conclusion de l’audition de Yogida Sawmynaden doit se faire avec au moins une inculpation provisoire sous le Code Pénal d’Abuse of Authority by Public Official”. Néanmoins, la condition sine qua non demeure que le dossier de la Central CID aurait été transmis entre-temps au Bureau du DPP pour le dénouement dans cette étape de la Private Prosecution.
Sur le front de l’enquête judiciaire en vue d’établir les circonstances du meurtre de Soopramenien Kistnen, alias Kaya, du vendredi 16 octobre 2020 entre La Louise et un champ de cannes à Telfair, Moka, la convocation des protagonistes de l’axe Appanah/Bonomally/STC devrait intervenir après l’épisode consacré à la Flight Purser d’Air Mauritius Neeta Nuckched et d’Ashwin Poonyth, connectés au NeeteeSelec Deal, société incorporée en plein confinement en avril de l’année dernière et en anticipation à “a second COVID-19 wave” à Maurice.

“San ene sous gagn Rs 300 miyon avek en signatir”

Le clan Appana, la société Bo Digital Ltd de Deepak Bonomally, bénéficiant des avances de la STC de Jonathan Ramasamy pour le financement des contrats d’acquisition d’équipements médicaux de COVID-19 de plus de Rs 300 millions devra revoir sa ligne de défense dans le Bid Rigging Network, soit une opération “san ene sous gagn Rs 300 miyon avek en signatir”. Avec le début des auditions de l’enquête judiciaire, la bande à Appanah avait voulu prendre ses distances avec la La Louise Connection. Force est de constater que le choix de Bo-Digital Ltd avait été avalisé par le National COVID-19 Committee sous la présidence du Premier ministre.

Mais au fil des séances et des dépositions de différents témoins, et surtout celui de Vinessen Subbaroyen, partenaire d’affaires de Kaya Kistnen, qui avait confirmé aux questions du représentant du DPP, Me Azam Neerooa, que ce dernier avait rendez-vous avec Rudy Appanah à La Louise ce vendredi fatidique du 16 octobre 2020, cette stratégie de défense a été mise à rude épreuve. De ce fait, ni Rudy Appanah ni Deepak Bonomally et encore moins le General Manager de la STC, Jonathan Ramasamy, lié par alliance aux Appanah, pourraient bénéficier de dérogation à un passage obligé dans le box des témoins du tribunal de Moka.

Par contre, la magistrate Mungroo-Jugurnauth devra se prononcer d’un moment à l’autre sur une motion déposée par Me Bhadain de The Avengers, pour que l’ancien ministre du Commerce soit assigné en tant que témoin pour éclairer la lanterne de la cour sur des zones d’ombre autour de ses involvements dans des contrats sous COVID-19 Emergency Procurement Procedures et de ses liens avec les différents protagonistes défilant au tribunal. La prochaine présence de Yogida Sawmynaden en cour de Moka est à surveiller de très près et à plusieurs titres.

Et les malheurs politiques et personnels du colistier de Premier ministre à Quartier-Militaire/Moka (No 8) ne s’arrêtent pas là. “Another Private Prosecution is in the making”, fait-on comprendre avec insistance dans les rangs des Avengers. En cours de semaine écoulée, Bruneau Laurette est venu remettre les pendules à l’heure en ce qui concerne la validité des Kistnen’s Papers de 180 pages au sujet des dépenses électorales encourues au nom du trio du No 8, Pravind Jugnauth, Leela Devi Dookun-Luchoomun et Yogida Sawmynaden, pour le scrutin du jeudi 7 novembre 2019.

Les tenants et aboutissants

La rencontre entre Bruneau Laurette et Kaya Kistnen s’est déroulée sur le Parking Lot No 27 à Bagatelle avant le 1er octobre de l’année dernière, soit dans le sillage de la manifestation citoyenne du samedi 29 août à Port-Louis. Le but de ce rendez-vous était de permettre à l’agent du MSM du No 8 de remettre à l’activiste social la version originale de ce document compromettant et détaillant l’organisation et le financement, soit recettes et dépenses, de la campagne au jour le jour.

Les dernières indications sont que The Avengers devront être en mesure de saisir les instances judiciaires compétentes d’ici la fin de la semaine avec une Private Prosecution, articulée sur les tenants et aboutissants des Kistnen’s Papers, mettant en cause les trois élus de Quartier-Militaire/Moka pour infractions caractérisées aux dispositions des Representation of the People Act’s Regulations, notamment en ce qui concerne les plafonds de dépenses autorisées.

D’autres sources supputent que non seulement le Premier ministren, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation et le ministre démissionnaire pourraient être mis en cause, mais également Me Shamilla Sonah-Ori, qui avait failli être nommée au sein de l’Electoral Supervisory Commission (ESC). Cette avouée avait signé sur l’honneur la Form K de Declaration of Election Agent attestant des dépenses d’un montant de Rs 124 333, soit inférieur à la limite, encourues au nom du candidat Pravind Jugnauth.
Dans le cadre de cette éventuelle Private Prosecution, l’avouée Sonah-Ori aura l’ingrate responsabilité de réconcilier la déclaration en date du 20 décembre 2019, soumise à la Commission électorale, de “Total Expenditure Incurred by Agent” de Rs 124 333 et les différentes entrées dans les Kistnen’s Papers de dépenses et de contributions jusqu’à Rs 1 million à certaines occasions, avec un délit potentiel de Limitation of Cash sous la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act.

Des spécialistes avancent que l’avis du DPP sur une éventuelle Private Prosecution avec pour toile de fond les Kistnen’s Papers ne devrait subir de trop longs délais, vu que cette instance a déjà en sa possession la copie originale du document et cela depuis le 30 décembre de l’année dernière. Mais un ajustement pourrait s’imposer, vu qu’en fin de semaine, la Cour suprême a fixé par voie de circulaire que la pétition électorale du candidat battu du parti travailliste, Suren Dayal, contestant les résultats du scrutin au No 8, soit prise sur le fond à partir du 16 mars prochain et est même allée jusqu’à réserver cinq jours pour les échanges entre les parties engagées dans cette bataille électorale sur tapis vert.
A ce stade, il est considéré comme étant prématuré et hasardeux de spéculer quel sort sera réservé à cette Private Prosecution, même si les Kistnen’s Papers auront un poids critique dans la configuration politique post-COVID-19, qui se dessine dans la rue.

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