TIRS CROISES – PRÉVISIONS ÉCONOMIQUES : Le pire est-il à venir ?

Alors que la crise sanitaire internationale a déjà menacé plusieurs emplois et fait flamber les prix des produits importés, il semblerait pourtant qu’on n’ait jusqu’ici pas encore ressenti les effets de la crise économique dans toute son ampleur. Cela, grâce au soutien du gouvernement à travers notamment le Wage Assistance Scheme, étendu pour quelques mois encore. À quoi devrions-nous nous attendre cette année ? Le pire est-il à venir ? Bernard Yen, actuaire et Managing Director d’Aon Hewitt Ltd, est d’opinion que « le pire pourrait venir en 2021 si le tourisme ne commence pas à retrouver une certaine normalité avant les vacances de Pâques ». Pour que le pays puisse avancer, il prône une « bonne entente entre secteurs public et privé, un respect mutuel et des débats sains et productifs ». Il ajoute que de manière générale, « nous devons prendre des décisions plus rapidement au lieu d’empêcher ou de freiner le développement et l’innovation ». S’il est vrai qu’actuellement « le gâteau national devient plus petit pour tout le monde », se voulant optimiste pour le long terme, il estime que « nous pouvons devenir plus solides et plus résilients qu’avant la crise ». L’économiste Éric Ng ne passe pas par quatre chemins pour prédire que « les entreprises vont commencer à ressentir les effets de la politique fiscale du gouvernement » cette année. Il souligne que c’est « un mauvais signal d’alourdir les charges salariales en une telle période ». Même avec la réouverture des frontières, il dit ne pas penser que « la psychologie des voyageurs retournera à la normale ». Pour un retour à la situation pré-COVID, il pense qu’il faut attendre 2023.
De son côté, Pierre Dinan, également économiste, craint de voir de nouveaux pauvres appelés à souffrir en 2021, « tout ce monde qui n’est pas assuré d’un revenu mensuel régulier et qui n’a pas de réserves». Il souligne les risques que la classe moyenne inférieure tombe dans la classe pauvre. Et, pour le prochain Budget, « n’attendons pas de cadeau » prévient-il. Notre avenir, dépendra, dit-il, « du facteur local qui est de rouvrir nos frontières mais aussi que suffisamment de touristes sont en mesure de venir ». Et d’ajouter « Je crains que cela ne soit pas au même niveau qu’avant. »

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BERNARD YEN (ACTUAIRE) :

« Le gâteau national devient plus petit pour tout le monde »

Le confinement associé à la COVID-19 à Maurice comme ailleurs et la fermeture des frontières ont déjà eu bien des répercussions économiques sur le pays : montée en flèche du coût de la vie, réduction salariale et pertes d’emplois. Comment s’annonce 2021 ? Le pire est-il à venir, selon vous ?
Le pire pourrait venir en 2021 si, par exemple, le tourisme ne commence pas à retrouver une certaine normalité, ou tout au moins le potentiel normal, avant les vacances de Pâques, si le secteur financier reste handicapé par notre inclusion sur la liste noire de l’Union européenne et si le secteur manufacturier ne progresse pas comme nous le voulons.

Les charges sociales comme la compensation salariale et la CSG constitueront-elles un vrai fardeau pour les entreprises ?
Certainement pour beaucoup d’entreprises cette année. Si une entreprise peine à maintenir ses revenus ou à reconstruire ses revenus après les effets néfastes de la COVID-19, elle ne peut survivre qu’en gelant ou réduisant les salaires et autres dépenses pendant un certain temps.
Chaque entreprise a ses propres réalités à subir et ses défis à relever. Si une entreprise a beaucoup de coûts directement liés aux salaires de base de son personnel, la compensation salariale et la CSG peuvent augmenter ses coûts par 5% ou plus alors que l’inflation est à 2,5% et que les revenus sont en baisse ou même inexistants pour le moment. En revanche, si une entreprise a peu de coûts directement liés aux salaires de base, par exemple, en privilégiant d’autres formes de rémunération telles que des commissions, boni de productivité et partages des profits, elle pourrait être mieux armée à affronter les défis actuels.

Une étude initiée par Business Mauritius en partenariat avec Statistics Mauritius montre que dans le sillage de la crise sanitaire, 53% des entreprises ont un manque de “cash-flow”, 77% des entreprises ont connu une baisse de profit et 27% des entreprises sondées envisagent de réduire leur personnel. Est-ce alarmant ?
Dans le court terme, oui. Une baisse des revenus plus grande que toute baisse des coûts veut dire une baisse des profits ou même un passage des profits à des pertes. Moins d’argent qui rentre dans les caisses veut dire plus de difficultés à repayer ses dettes ou payer son personnel et ses fournisseurs. C’est une spirale infernale vers le bas qu’on espère renverser plus tard avec la reprise. En attendant, si les entreprises n’ont pas assez de réserves, elles doivent s’endetter davantage, envisager une compression du personnel ou tout au moins des réductions de rémunération ou des gels dans leur recrutement. Le gâteau national devient plus petit pour tout le monde, y compris l’Etat qui voit ses revenus fiscaux diminuer et qui doit s’endetter, imprimer plus d’argent ou réduire ses dépenses.

Y a-t-il un secteur qu’on aurait pu pousser en avant pour compenser les difficultés au niveau du tourisme ?
Un seul secteur ne suffit pas et il faut du temps pour récolter ce qu’on sème aujourd’hui de toute façon. S’il y a un principe à respecter, pour moi c’est d’encourager la libre entreprise, la collaboration et l’innovation dans le respect des institutions et du bien commun. Je ne sais pas si c’est le secteur financier, le secteur des TIC, le secteur manufacturier, le secteur énergétique, l’agriculture ou la pêche qu’il faut pousser en avant mais je suis sûr qu’il faut faire mieux dans tous ces secteurs. Pour ce faire, il faut une bonne entente entre secteurs public et privé, un respect mutuel et des débats sains et productifs. Il faut aussi des leaders éclairés, humbles et dynamiques qui peuvent inspirer et donner le bon exemple, que ce soit au niveau des employeurs, des syndicats et du gouvernement. De manière générale, il me semble que nous devons prendre des décisions plus rapidement au lieu d’empêcher ou de freiner le développement et l’innovation.

Dans combien de temps peut-on espérer une remontée de la pente, selon vous ?
Remonter la pente peut commencer assez tôt et tout doucement en 2021 si les vaccins marchent et la confiance revient en ce qui concerne la réouverture des frontières et le rétablissement des liaisons aériennes. Nous devons faire tout pour qu’Air Mauritius et les hôtels puissent reprendre leurs activités normalement et même beaucoup mieux qu’avant, ayant retenu les leçons de la crise.
Les autres secteurs doivent aussi être prêts à affronter le nouvel environnement et à développer les nouvelles idées qui ont émergé pendant la crise ou même avant. Personnellement, je suis un optimiste et je pense que nous pouvons devenir plus solides et plus résilients qu’avant la crise, même si peut-être nous devons vivre plus simplement.

De l’autre côté, quels sont les points positifs que peut présenter cette crise sanitaire ?
Justement, cette crise nous a obligés à réfléchir sur ce qui est plus important et nécessaire dans la vie à long terme. S’occuper de sa santé, de sa famille, de ses proches, de ses collègues, de ses voisins au lieu de poursuivre l’argent et le pouvoir à tout prix. Réfléchir à l’économie durable, soutenable et circulaire. Accepter notre interdépendance en même temps notre désir d’indépendance. Trouver que nous pouvons travailler de la maison plus souvent et mieux, au lieu de prendre sa voiture pour aller au bureau tous les jours et ainsi brûler trop d’essence et perdre trop de temps. Cultiver nos propres légumes et fruits au lieu d’en acheter et surtout d’en importer avec des devises étrangères qui sont devenues trop rares. Cuire nos propres plats et manger plus sainement, ou bien mieux apprécier les spécialistes en la matière ! Redécouvrir les bienfaits de l’exercice physique tous les jours et la marche en plein air plus souvent. Admirer la nature, la vie et la créativité qui nous entourent ! Je pense surtout à ces clips que nous avons circulés pendant le confinement avec des gens qui chantaient la même chanson partout dans le monde ou des personnes qui ont joué plusieurs instruments de musique et mis ensemble ces clips pour en faire un concert unique en son genre. Pour moi, il n’y a aucun doute que les arts et la culture devront être mieux appréciés et encouragés dans notre pays.

ÉRIC NG (ÉCONOMISTE) :

« Un retour à la normale en 2023 »

Le confinement associé à la COVID-19 à Maurice comme ailleurs et la fermeture des frontières ont déjà eu bien des répercussions économiques sur le pays : montée en flèche du coût de la vie, réduction des salaires et perte d’emplois. Comment s’annonce 2021 ? Est-ce que le pire est à venir ?
Je pense que le pire est à venir parce que jusqu’ici, à Maurice, on n’a pas trop ressenti la crise économique. Le gouvernement a injecté beaucoup d’argent dans l’économie à travers le Wage Assistance Scheme et le Self Employment Assistance Scheme. Le gouvernement a beaucoup soutenu les entreprises privées pour que celles-ci ne licencient pas. Les entreprises qui licencient doivent survivre. Elles ne le font pas de gaieté de cœur parce que si leur chiffre d’affaires baisse, elles seront obligées de baisser leurs dépenses. Moi, je crains fort que même avec l’extension du Wage Assistance Scheme, beaucoup d’entreprises refusent cette aide pour pouvoir garder une certaine flexibilité en vue de gérer leur effectif. Je crains fort qu’à partir de ce mois de janvier, il y ait des décisions assez difficiles à prendre par les entreprises.

Le pire est donc à venir…
Oui, d’autant que les coûts salariaux augmentent avec la compensation salariale. C’est un mauvais signal d’alourdir les charges salariales en une telle période. Je me demande bien si Maurice n’est pas le seul pays qui augmente les salaires en pleine crise de COVID-19. Le problème, c’est que pendant toute l’année, le gouvernement a raté l’occasion d’apporter d’importantes réformes structurelles. On a simplement injecté des liquidités dans l’économie mais à quel prix !

Les répercussions ?
La monnaie dans l’économie a beaucoup augmenté. Le taux d’inflation en 2019 déjà était de 0,5%. En 2020, on a dépassé les 2,5%, soit plus de cinq fois qu’en 2019. Je pense que cette année, cela s’accentuera, surtout avec une roupie qui continuera, je pense, à se déprécier. Elle s’est dépréciée de 12% en un an contre les principales devises, en dépit du recours aux Rs 60 Md que le gouvernement a obtenues de la Banque de Maurice comme don. C’est une création monétaire. La quantité de monnaie dans l’économie a beaucoup augmenté, ce qui est inflationniste. On pensait que le gouvernement allait avoir recours à cette création monétaire pour ne pas avoir à s’endetter, mais en fait il fait les deux en même temps. L’endettement public a dépassé les 80% du PIB. Troisièmement, les entreprises, maintenant, vont ressentir cette année la politique de taxation du gouvernement avec l’introduction de la CSG, les mauvais signaux en termes de taxe de solidarité…

C’est vraiment un fardeau pour ces entreprises ?
Pour les grands groupes, cela a un impact réel. Surtout dans une période difficile. En temps normal, peut-être auraient-elles pu s’en sortir. Le problème de la CSG, c’est l’avenir. Je ne pense pas que le taux sera le même au fil des années. Je pense que cela augmentera à l’avenir pour pouvoir financer la pension de vieillesse. C’est là la crainte. Si le gouvernement donne la garantie que le taux va rester le même pendant dix ans, ce n’est pas un problème. Je pense donc que cette année, les entreprises vont commencer à ressentir les effets de la politique fiscale du gouvernement. Donc, même avec l’ouverture des frontières, qui sera graduelle, je ne pense pas que la psychologie des voyageurs retournera à la normale. Tout dépend aussi de la politique sanitaire du gouvernement. Si le gouvernement maintient une politique stricte en termes de quarantaine, il n’y aura pas beaucoup de touristes qui viendront passer 14 jours en quarantaine.

Vous êtes donc en faveur de la réouverture des frontières au plus tôt…
Oui, parce qu’il faut redonner de la visibilité à la destination mauricienne. Je crois qu’on a perdu beaucoup en termes de visibilité au profit de nos concurrents régionaux comme les Seychelles et les Maldives. Nous avons perdu les touristes qui d’habitude reviennent. Ils peuvent vouloir “shifter” vers d’autres destinations.

Dans combien de temps peut-on espérer une remontée de la pente pour notre économie ?
En tout cas, pas en 2021 ! Je pense qu’en 2022, on pourra remonter graduellement mais pour revenir à la normale, à la situation pré-COVID, au PIB de 2019, je pense que ce sera en 2023. Entre-temps, il faut revoir de fond en comble les problèmes structurels de l’économie, la productivité, la chasse aux gaspillages les compétences liées aux nominations, les stratégies et la vision économique. Si vous regardez le discours programme 2020-2021, sur le chapitre consacré à l’économie, beaucoup de choses ont été proposées mais la majorité n’ont pas été mises en place. 2020 est une année perdue.

Faudrait-il que Maurice envisage de se lancer dans d’autres secteurs porteurs ?
Parmi les secteurs traditionnels, il y en a un qui est le moins vulnérable au problème de la pandémie : celui du Global Business. Il n’est pas nécessaire de voyager. On peut travailler de chez soi et pourtant c’est un secteur qui, je pense, est négligé par le gouvernement. Il y a ce problème de la liste noire de l’UE. Mais une fois qu’on sortira de cette liste, qu’est-ce qu’on propose ? On était parmi les premiers pays à travers lequel les instituions étrangères passaient pour aller en Inde. Maintenant, nous avons chuté à la sixième place. On croit qu’il suffit d’adopter des lois pour renforcer le secteur mais c’est aussi des politiques et des personnes compétentes à la tête des institutions financières. C’est aussi l’efficacité de nos services publics.

De l’autre côté, quels sont les points positifs que peut comporter cette crise sanitaire ?
Peut-être que cela pousse à mettre un terme à la médiocrité et mettre en avant la méritocratie dans les entreprises au lieu de dormir sur ses lauriers.

En conclusion…
Il faut plus de dialogue entre le gouvernement et le secteur privé pour sortir ensemble de la crise. Chacun doit mettre son ego de côté.

PIERRE DINAN (ÉCONOMISTE) :

« N’attendons pas de cadeau du prochain Budget ! »

Le confinement associé à la COVID-19 à Maurice comme ailleurs et la fermeture des frontières ont déjà eu bien des répercussions économiques sur le pays. Comment s’annonce 2021 ? Est-ce que le pire est à venir ?
Ce que nous savons, c’est qu’en 2020, au lieu d’une croissance économique, nous avons eu une décroissance, soit une récession. Qu’est-ce que cela signifie ? Les ressources mauriciennes comprennent notre population bigarrée avec toute son énergie et ses connaissances, notre nature, toute cette belle verdure, ce soleil, cette mer, etc. et tout le capital argent. Et, en 2020, pendant quelques mois, notre capital humain et argent ont été confinés ! Résultat : il n’y a pas eu de production. D’où la récession. Donc, le gâteau que nous produisons chaque année pour être partagé à la population est plus petit. Les parts seront donc plus petites. Comment cela se manifestera-t-il ? Les gens qui travaillent continueront à travailler, nous l’espérons. Mais, ceux qui sont au bas de l’échelle, les malades, il y aura moins à partager avec eux. Il faut surtout penser aux pauvres. Parmi ces pauvres, je vois toute cette population qui fait partie de ce qu’on appelle les “self employed”. Tout ce monde qui n’est pas assuré d’un revenu mensuel régulier est appelé à souffrir. Déjà, ils souffrent. À moins que l’Etat leur vienne en aide mais l’Etat a ses limites. En haut de l’échelle, nous avons les riches, au milieu, la classe moyenne supérieure, moyenne et inférieure et au bas de l’échelle, les pauvres. La classe pauvre déjà est mal fichue. Mais il y a des risques que la classe moyenne inférieure tombe dans la classe pauvre et que les autres classes baissent un peu. Que la classe moyenne ait moins, elle peut tenir car elle a des réserves mais ceux qui seront les plus affectés sont ceux qui n’ont pas de réserves.

L’aide de l’Etat comme vous dites a ses limites…
Oui, si le gouvernement augmente l’Income Tax – je ne crois pas qu’il le fera – cela affectera la classe moyenne mais si c’est la TVA, cela touchera tout le monde. N’attendons pas de cadeau au prochain Budget ! On voit bien le ministre des Finances venir dire que cette année-ci nous allons réaliser une grosse croissance. Pourquoi ? Ce qu’il faut expliquer, c’est que l’année 2021 sera peut-être comparable (un peu plus ou moins) à 2019 mais il ne faut pas dire qu’on fait 10 ou 15% ! Je vois bien la tentation du ministre de venir dire qu’on fait une belle remontée en 2021 en comparant les chiffres à 2020, une année atypique, et que les gens ne comprennent pas et qu’on croit que tout va bien. Il faut faire attention. Tout ce qu’on peut souhaiter c’est qu’en 2021, on revienne au niveau de 2019.

Cette remontée de la pente aura-t-elle lieu en 2021 ?
À condition qu’on rouvre nos frontières et que le tourisme redécolle. Attention, à condition que l’économie mondiale qui est aussi malade se remette. On est dépendant de l’étranger, notamment pour le tourisme, notre principale industrie ! Nous sommes une économie très ouverte. Si nous faisons la somme de nos exportations et de nos importations, ces deux chiffres ajoutés représentent environ 90% de notre PIB. Quand à l’étranger, on éternue, ici on s’enrhume. Notre avenir prochain donc dépendra du facteur local qui est de rouvrir nos frontières mais aussi que suffisamment de touristes sont en mesure de venir. Je crains que cela ne soit pas au même niveau qu’avant.

Y a-t-il un secteur qu’on aurait pu pousser en avant pour compenser les difficultés au niveau du tourisme ?
Il s’agit là d’une question stratégique sur le long terme et c’est important. Jusqu’ici, on a abordé le court terme. Ce qu’on peut effectivement faire de nouveau pour être moins dépendant du tourisme, c’est à mon avis se lancer à fond dans le numérique. Cela commence à l’école ! On ne va pas en bénéficier en 2021. Avec la COVID-19, nous avons vu qu’il y a un avenir extraordinaire avec la digitalisation. Nous ne devons pas être que des consommateurs mais des opérateurs bien entraînés ayant des jeunes qui pourront vendre leurs connaissances et innover. L’innovation et la digitalisation devraient être les maîtres mots. Polytechnics Mauritius est une institution qui mérite d’être “fully supported”. Il n’y a rien de mal à produire des lauréats du HSC mais on a vraiment besoin de rehausser tout le côté technique et numérique. Il nous faudrait des lauréats aussi dans ces écoles polytechniques ! Allons chercher des lauréats de ce côté aussi !

Une étude initiée par Business Mauritius en partenariat avec Statistics Mauritius en décembre démontre que dans le sillage de la crise sanitaire 53% des entreprises ont un manque de “cash-flow”, 77% ont connu une baisse des profits et 27% des entreprises sondées envisagent de réduire leur personnel. Est-ce alarmant ?
Oui, le licenciement est une des choses qui risquent de nous frapper au terme du Wage Assistance Scheme. Le chômage est probablement la principale crainte pour 2021. Il faut que les entreprises retrouvent leur rythme de travail. Pour cela, il faut qu’il y ait la demande. Si à l’étranger, l’économie ne marche pas, la demande ne sera pas aussi élevée.

Les charges sociales comme la compensation salariale et la CSG sont-elles un fardeau pour les entreprises ?
Il faut dire à tous les Mauriciens ce que nous sommes. Cessons de ne voir que nos droits, nous avons aussi des devoirs ! Il est regrettable qu’alors il y a ces problèmes de réajustement à une situation nouvelle, le gouvernement ait choisi d’introduire la CSG, surtout que les fonds recueillis pour la CSG sont versés au Consolidated Fund d’où le gouvernement puise toutes ces dépenses. Ce qui fait que les sommes recueillies au nom de la CSG sont mélangées à tous les autres fonds alors qu’auparavant on avait un fonds clairement étiqueté National Pensions Fund. Le contribuable, que ce soit les entreprises ou les employés, n’a aucune information sur l’utilisation qu’on fera de ce qu’on contribue, surtout dans un moment aussi difficile.

En conclusion…
Il faut une prise de conscience de tout le monde que les temps ont changé, que nous devons – puisque nous sommes de grands importateurs – essayer de faire des efforts pour être moins dépendants. Je ne crois pas qu’on puisse être autosuffisant mais on peut aller vers un certain degré d’autosuffisance. Plantons des légumes. Cessons de vendre de l’artisanat malgache quand on peut vendre de l’artisanat mauricien. Consommons local sachant qu’on a un “trademark” qu’on doit honorer et respecter.

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