TIRS CROISES – PRÉVUE À LA MI-JUIN : À quel type de rentrée scolaire s’attendre ?

Initialement prévue à la mi-juin, la rentrée scolaire pourra-t-elle se faire normalement, compte tenu du contexte sanitaire ? Rien n’est en effet moins certain, même si la plupart s’accordent à dire qu’un nouveau report serait catastrophique après l’épisode de l’an dernier, qui a complètement bouleversé le calendrier scolaire. Néanmoins, s’il y a une résurgence de cas de contamination, ces mêmes personnes reconnaissent qu’il ne serait pas prudent de retourner à l’école. Ce qui ne les empêche pas de souligner l’importance que la rentrée ait lieu à distance.
Preetam Mohitram, recteur du John Kennedy College (JKC) et président de l’Union des recteurs et des adjoints recteurs des collèges d’Etat, fait valoir qu’en dehors de l’aspect sanitaire, les résultats des nouveaux examens NCE sont prévus le 10 juin. « Il sera quasiment impossible de faire la rentrée le 14 juin. » Il pense donc que le ministère devrait repousser la date de la rentrée au 28 juin. Concernant la situation sanitaire, en cas de flambée conduisant à l’option de cours à distance, il insiste sur l’importance que la rentrée se fasse malgré tout. « C’est important pour la santé mentale des élèves qu’ils redémarrent. »
Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union (GTU), met en garde contre des « répercussions extrêmement graves » d’un nouveau report de la rentrée. Il soutient que « la majorité des enseignants du primaire se sont fait vacciner » et qu’en cas de force majeure, « des cours télévisés pour le primaire sont déjà en préparation au MIE dans l’éventualité d’un “lockdown” éducatif ». Il propose de « faire un relevé du nombre de familles qui n’ont pas de télé » pour que l’enseignement à distance soit accessible à tous et qu’il n’y ait pas de rattrapage à faire de retour à l’école. Il suggère en outre de « désenclaver les écoles surpeuplées et de transférer des élèves vers les autres écoles vides ».
Le Dr Vasant Bunwaree, ancien ministre de l’Éducation, met en relief la « souffrance psychologique des enfants dont on ne parle pas assez ». Pour déterminer si le retour à l’école peut se faire ou non, il importe, dit-il, de faire un suivi très rigoureux de l’évolution de l’épidémie. « Si on arrive à enregistrer pratiquement zéro cas pendant quelques jours, on peut envisager la rentrée. Mais si, à mesure que la date de la rentrée approche, on note une flambée, il faudra repenser la rentrée. Entre les deux, il faudrait s’asseoir et réfléchir. » Tout comme Vinod Seegum, le médecin trouve dans cette pandémie l’occasion de repenser le “Pupil Teacher Ratio”. « On peut alterner avec une moitié qui fait du sport et l’autre moitié qui est en classe. Il faut laisser la liberté aux écoles à ce niveau. » Il souligne l’importance que « tout le personnel soit vacciné ».

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PREETAM MOHITRAM (RECTEUR) : « La rentrée est
importante pour la santé mentale des élèves »

Comment décider du retour ou pas des élèves à l’école ou au collège en juin prochain ? Quels facteurs prendre en considération dans le contexte sanitaire que l’on connaît ?

La date du 14 juin apporte un repère aux parents, fournisseurs d’uniformes, cantiniers, recteurs etc., ce qui est important. Le nouveau calendrier scolaire est désormais de juin à avril. Petit à petit, cela s’installera dans la conscience collective. Par ailleurs, le retour à l’école est paradoxalement très attendu par les élèves suite au confinement. Par contre, il faut tenir compte des travaux d’aménagement et d’infrastructures pour les collèges régionaux et les académies. Un nombre d’ateliers devait être aménagé. Dans tous les collèges concernés, ces infrastructures ne sont pas encore prêtes même si le travail se fait en permanence.
Pour nous, au JKC, cela ne va pas gêner la rentrée drastiquement même si les travaux ne sont pas complétés. Les résultats du NCE sont prévus le 10 juin. Ces examens sont une première et il y a eu du retard accumulé dans plusieurs centres de correction, ce qui fait qu’au lieu d’être proclamés la troisième semaine de mai – ce qui nous aurait laissé suffisamment de temps pour préparer la rentrée – les résultats ne seront proclamés que vers le 10 juin. En quatre jours, ce sera quasiment impossible de faire la rentrée. Le ministère devrait envisager de repousser la date de la rentrée. La deuxième rentrée (Lower VI) est prévue le 1er juillet. Il faudra repousser par deux semaines, soit au 28 juin au lieu du 14 juin et le 1er juillet pour les Grade 12. Les examens du NCE, ce ne sont pas seulement 180 élèves assignés à un collège mais toute une série de tâches administratives qui sont impliquées.

Et quid de la question d’une éventuelle flambée épidémique et de la tenue des classes à distance ?

En 2020, on avait parlé d’une rentrée progressive et alternée dans le but de réduire le nombre d’élèves à l’école. Maintenant, la notion de distanciation sociale disparaît. Certes, les élèves ont appris les gestes barrières, mais cela ne résout pas tous les problèmes. Actuellement, il y a des élèves au collège prenant part aux examens. En SC, au JKC, il y a 172 élèves et en HSC, 144 élèves. En période d’examens, on accueille 20 élèves par classe. En temps normal, tel ne sera pas possible.
Par ailleurs, s’il y a une rentrée, on devra accepter que tous viennent à l’école car on ne peut demander à une partie de venir et d’autres non. S’il y a une flambée, on peut envisager une rentrée sans une présence physique à l’école. On peut envisager une séance sur Zoom avec les profs pour organiser une rentrée “online”. Mais il faut que la rentrée se fasse. L’an dernier, le ministère n’avait pas reconnu le travail qui avait été fait “online”. Ce qui a donné un trimestre de 21 semaines qui est antipédagogique.

Les établissements sont-ils prêts pour l’“online teaching” ?

Pas tous les élèves n’ont de tablette. Nous avons 87 établissements privés et 63 publics. Il ne faudrait pas qu’il y ait de discrimination. Si certains ont accès à des ordinateurs, d’autres ne pourront le faire. C’est là où le ministère devrait travailler en amont. Initialement, il y avait un Microsoft Training. Il faut un “Refresher Course” pour permettre à tous les profs de se connecter. C’est important pour la santé mentale des élèves qu’ils redémarrent.

Dans l’éventualité où les élèves reprendraient le chemin de l’école/collège, faudrait-il repenser l’agencement des classes, de la récré, du contrôle des gestes barrières ?

Le “staggered break” est déjà une réalité. Le réaménagement de classes en termes de nombre d’élèves n’est pas réalisable.

Ces jeunes ne sont pas vaccinés…

Certainement. C’est pourquoi le ministère doit nous guider davantage car pour les examens, il y a 20 élèves par classe mais en temps normal, nous avons 40 élèves en classe. Maintenant, si le collège se trouve dans une zone rouge… En revanche, la “staggered recreation” est possible et instaure même un certain ordre.

En cas de flambée donc…

Si jamais il y a une flambée, ce ne serait pas prudent de retourner au collège. Il serait mieux de reprogrammer la rentrée. En amont, il y a des formules à adopter pour la préparation des cours en ligne et permettre aux parents et aux profs d’avoir contact avec des élèves. En effet, il y a des élèves qui seront dans une nouvelle classe et qui ne connaîtront même pas le prof. Il y a donc un travail de familiarisation à faire petit à petit. Sans compter qu’il y a certains qui ne se sont jamais connectés sur ce type de support.

Comment la plupart des parents ayant repris le travail peuvent-ils s’assurer que l’enfant ou même l’ado sont en train de suivre leurs classes “online” et ne sont pas en train de faire un mauvais usage de l’Internet à la place des cours ?

C’est là un autre débat et les profs auraient beaucoup d’anecdotes à raconter ici. Tout dépend de l’encadrement de l’enfant et de son intérêt. Un élève discipliné qui sait qu’il y a un examen à préparer s’y appliquera. Par contre, il y a pas mal d’incidents rapportés lors des cours en ligne l’an dernier. Comme c’est un autre mode d’enseignement, il faut une vaste campagne de sensibilisation.
Il faut, par ailleurs, qu’il y ait des paramètres structurés et une sorte d’accord entre l’enseignant et les élèves. C’est aux profs de gérer cela. Maintenant, la relation entre les parents et l’enfant est autre chose. On est en train de faire de l’enseignement qui est de l’ordre du public et on est entrés dans l’intimité de l’enfant. Il faut savoir jongler entre les deux.


VINOD SEEGUM (GTU) : « Un nouveau report
aura des répercussions extrêmement graves »

Comment décider du retour ou pas des élèves à l’école ou au collège en juin prochain ? Quels facteurs prendre en considération dans le contexte sanitaire que l’on connaît ?

Avec le report de la rentrée l’an dernier, il y a eu des répercussions énormes sur le calendrier scolaire. Aujourd’hui, beaucoup souhaitent qu’il y ait un retour à l’ancien calendrier, ce qui est presque impossible. Un nouveau report, donc, aura des répercussions extrêmement graves et n’est donc pas souhaitable. À la GTU, nous croyons que si tout le monde assume ses responsabilités et que toutes les mesures nécessaires sont prises, il y aura une baisse au niveau des contaminations. Il ne faut pas oublier qu’il y a des examens plus loin et un report pourrait entraîner un retard d’une année qui ne sera pas rattrapable. Je pense donc qu’il faut bien travailler sur les préparatifs de la rentrée. Les examens du PSAC se sont déroulés récemment avec un maximum de mesures de précaution à l’entrée de l’école, en salle, aux toilettes etc.
Par ailleurs, il faudra une sensibilisation accrue aux gestes barrières par les profs et les médias. Une équipe médicale peut de temps en temps visiter les écoles pour sensibiliser les petits. La GTU est affiliée à l’Éducation International. EI et l’Unesco ont demandé aux gouvernements de vacciner les enseignants prioritairement juste après les infirmiers et les policiers car nous rencontrons beaucoup d’élèves. Beaucoup de pays l’on fait. J’ai écrit deux lettres au Premier ministre pour lui dire qu’il faut nous aligner sur ces organisations. Même les chauffeurs de vans scolaires, les cantiniers, les marchands de dholl puris devant les écoles, etc. devraient se faire vacciner. La majorité des enseignants du primaire se sont fait vacciner.

Dans l’éventualité où les classes devraient se faire à distance, les profs et élèves sont-ils prêts pour les “online classes”, sachant qu’il reste moins d’un mois avant la rentrée ?

Au primaire, on ne peut assurer de classes “online” car les petits ne sauraient initier une séance sur Zoom. Il y a plutôt des cours télévisés. L’an dernier, il y en a eu. Actuellement, le MIE recrute des enseignants à l’aise au niveau de la production de vidéos en vue de la création d’une unité permanente qui stockera des leçons pour parer à toute éventualité en cas d’une troisième, voire d’une quatrième vague…

Si le pays était confronté à une troisième vague, serait-on prêt pour des cours télévisés pour le primaire ?

Oui, c’est déjà en préparation. Des profs ont déjà envoyé des vidéos et cela comprend les classes de Grade I-VI, y compris les langues orientales. Le MIE sollicite, par ailleurs, la contribution d’autres enseignants. Il est vrai toutefois que des cours télévisés ne sont pas l’idéal. Même dans les pays développés, comme en Angleterre, 25% des élèves n’ont pu suivre les cours télévisés et en ligne.
A Maurice, le nombre est peut-être plus car nous avons des poches de pauvreté où il n’y a même pas d’électricité. Outre les cours télévisés, le gouvernement devrait faire appel aux sponsors comme les centres commerciaux, faire un relevé du nombre de familles qui n’ont pas de télé et leur en donner. Ils ne sont pas nombreux à ne pas en avoir. S’agissant des collégiens et des cours “online”, il faudrait impliquer tous les enseignants, les former et leur donner un programme précis à suivre. Tel n’a pas été le cas l’an dernier. Chacun a fait comme il le voulait. Les cours doivent être uniformisés et avoir été “vetted”.

Comment s’assurer que l’enfant est en train de suivre ses classes “online” quand les parents ne sont pas là ?

On peut faire des évaluations à travers le “Multiple Choice”. Par exemple, après deux jours de cours, il peut y avoir une évaluation pour vérifier si l’enfant a suivi. Les résultats peuvent compter pour le trimestre et des commentaires peuvent être écrits sur le Report Book. Si l’élève sait que les évaluations compteront, il s’efforcera de suivre les cours.

Si jamais la rentrée est reportée, ne faudrait-il pas reporter également les leçons particulières. Certaines, on le sait, accueillent plus de 75 élèves dans une même salle…

Je suis d’accord. Si jamais il y avait un “lockdown éducatif”, ce qu’on ne souhaite pas, il serait tout à fait normal que les leçons particulières ne puissent se dérouler normalement. Ils peuvent le faire en ligne. L’an dernier, pendant le “lockdown”, les leçons particulières étaient interdites.

Au cas où les élèves reprendraient le chemin de l’école/collège, faudrait-il repenser l’agencement des classes, de la récré, du contrôle des gestes barrières ?

Il faut appliquer la “staggered entry”. Tous ne rentrent pas en même temps et ne quittent pas l’école en même temps. Les enseignants d’éducation physique doivent planifier quelles activités ils peuvent faire tout en évitant des attroupements. La pandémie a créé des opportunités. C’est l’occasion de repenser le “Pupil Teacher Ratio”. Certaines écoles de renom sont surpeuplées. Est-il possible qu’une école ait 1 000 élèves et juste à côté une autre qui n’a que 30 élèves, soit trois à quatre enfants dans chaque classe ! Cela coûte de rouler une école. Je connais beaucoup d’écoles dans ces cas. Il faudrait donc désenclaver les écoles surpeuplées et transférer des élèves vers les autres écoles vides. Certes, les parents sont attachés à certaines écoles. Mais, on peut donner le même nom aux deux écoles.
Prenons l’exemple d’Aryan Vedic. Il n’y a pas de place dans cette école. Certains enfants sortent même de Port-Louis, payent un taxi pour y venir ! Une autre école tout près compte moins de 50 élèves. Ce qu’on peut faire, c’est envoyer des élèves dans l’autre école qu’on appellerait Aryan Vedic aussi, avec le même uniforme et donner la direction au même maître d’école. Les élèves peuvent ainsi jouir d’une grande cour, de salles de classe plus aérées. Alors qu’à Ayan Vedic, l’espace est restreint. Idéalement, une classe devrait avoir 20-25 élèves avec l’agencement des pupitres en cercle. Il faut que tous les partenaires concernés se rencontrent en vue d’en discuter.


VASANT BUNWAREE (MÉDECIN) :
« Suivre l’évolution de l’épidémie rigoureusement »

Comment décider du retour ou pas des élèves à l’école ou au collège en juin prochain ?

C’est bien d’avoir une “target date” pour la rentrée. Ainsi, tout le monde travaille en fonction de cette date pour essayer d’y arriver. Les enfants ont, en effet, suffisamment perdu et sont déboussolés. On ne parle pas assez de cette souffrance psychologique des enfants qui risquent de perdurer et de laisser des traces sur leur devenir, particulièrement dans leurs études. C’est donc bien d’avoir une date de rentrée. Maintenant, dans un contexte pandémique et de résurgences, il faut un bon suivi de l’évolution de l’épidémie. Il y a des critères très sophistiqués qu’on peut utiliser. Quand on observe la deuxième vague, on voit que cela n’a pas eu une ampleur tout à fait nationale. On a quand même réussi à cantonner le virus à certains endroits jusqu’à ce qu’il y disparaisse.
Malgré cela, on continue à avoir des cas même s’il paraît que le niveau est contrôlable. Il faut continuer à faire un suivi rigoureux. Si on arrive à enregistrer pratiquement zéro cas pendant quelques jours, on peut envisager la rentrée. Mais si, à mesure que la date de la rentrée approche, on note une flambée, il faudra repenser la rentrée. Entre les deux cas extrêmes, soit pratiquement zéro cas, soit une flambée. Entre les deux, il faudrait s’asseoir et réfléchir. En attendant, il y a plusieurs choses à envisager, soit la possibilité de passer à l’enseignement “online”.

Comment préparer les profs et les élèves à des “online classes”, sachant qu’il reste moins d’un mois avant la rentrée ?

On a déjà une petite expérience de l’année dernière et il y a eu aussi des problèmes. Un des gros problèmes est de s’assurer que tous les élèves ont une tablette et qu’ils ont accès à Internet, surtout les plus vulnérables. Ce n’est pas impossible. En tant qu’ancien ministre de l’Éducation, j’avais distribué des tablettes gratuitement aux élèves de Form IV.

Faudrait-il une aide ciblée ?

Non, d’un point de vue psychologique, ce ne serait pas bien que des enfants ayant reçu une tablette se sentent mal à l’aise. Moi, je n’avais pas ciblé. Quand j’avais baissé les frais d’examens SC de 50%, j’avais compris que c’était un fardeau pour certaines familles mais je n’ai pas ciblé des élèves. Je ne voulais pas de catégorisation parmi les amis. La connexion Internet est tout aussi importante.

Comment la plupart des parents ayant repris le travail peuvent-ils s’assurer que l’enfant ou même l’ado sont en train de suivre leurs classes “online” et qu’ils ne sont pas en train de faire un mauvais usage d’Internet à la place des cours ?

Quand j’avais distribué des tablettes, j’avais aussi assisté, le jour du lancement, à une séance où un prof faisait la classe au moyen de sa tablette. On s’était assuré que les enfants ne peuvent avoir accès à YouTube alors que le prof faisait la classe. Les distributeurs de tablettes devaient respecter cela comme critère. Les tablettes étaient conçues pour l’apprentissage et non pour autre chose. Il faut donc s’assurer de cela.
Mais, malgré tout, quand les enfants sont laissés à eux-mêmes, il n’y a pas de contrôle. Il revient donc aux parents de travailler dessus. La communication entre l’école et les parents doit être renforcée. Le prof est plus apte à faire le suivi avec l’appui des psychologues de l’établissement scolaire. Le maillon faible dans ce mode d’enseignement, c’est bien la formation des profs. Malheureusement, je ne pense pas que tous les profs soient à la pointe de la technologie pour l’instant. Il y a une formation intensive et obligatoire à faire. Les profs doivent être vigilants car les jeunes sont très habiles en ce qui concerne les outils technologiques.

Peut-être on peut prendre exemple sur les établissements privés qui pratiquent en ce moment l’enseignement en ligne ?

Oui, les enfants ont même des classes de gymnastique où le prof, de l’autre côté de l’écran, leur dit de sauter ! Il y a donc une adaptation à avoir. On peut même avoir des cours de théâtre, de dessin et autres en ligne.

Dans l’éventualité où les élèves reprendraient le chemin de l’école, faudrait-il repenser l’agencement des classes, de la récré, etc. ?

Il y a beaucoup de précautions à prendre dont certaines étaient déjà appliquées l’an dernier et qu’il faudrait renforcer. Par exemple, la récré à des heures différentes pour différentes classes. Une des conditions capitales est que tout le personnel doit être vacciné. Il y en a qui sont encore réticents. Cela devrait être une obligation, sauf dans les cas de contre-indications majeures. Mais si c’est juste parce qu’ils ne veulent pas se faire vacciner, ce n’est pas correct car ils sont en contact avec beaucoup d’élèves. Il faut aussi penser à la vaccination des plus de 15 ans. Si on atteint 70% de vaccinés dans le pays, le virus circulera bien moins. Les gestes barrières doivent continuer. Il faut porter le masque correctement.
C’est capital que les enfants se lavent les mains régulièrement. Il faut que le robinet soit régulièrement désinfecté. Je préconise d’utiliser le coude pour ouvrir le robinet ou un système de robinet avec détecteur pour éviter qu’on les touche. Dans les établissements, il faut des rappels à travers des haut-parleurs. Il faut que cela fasse partie de leur vie. Dans les salles de classe, il faut revoir le placement des pupitres et des chaises avec des marquages au sol à ne pas dépasser. Il faut donner l’indépendance au rectorat de s’organiser.
Au primaire, il faut en finir avec les pupitres l’un derrière l’autre. Il faut disposer les pupitres en cercle tout en permettant à l’instituteur de circuler. Il faut profiter de cette pandémie pour réduire le nombre d’élèves dans une classe. On peut alterner avec une moitié qui fait du sport et l’autre moitié qui est en classe. Il faut laisser la liberté aux écoles à ce niveau. On peut même envisager un “Mixed System” où l’enfant est à la maison quelques jours et le reste de la semaine à l’école. Un enfant doit pouvoir voir son prof.

Si jamais la rentrée est reportée, ne faudrait-il pas reporter également les leçons particulières. Certaines, on le sait, accueillent plus de 75 élèves dans une même salle…

Je suis catégorique dessus. J’avais même rendu illégales les leçons en Grade 4. Il faut interdire les leçons s’il y a une flambée même si elles restent possibles en ligne.

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