TIRS CROISES – RETOMBÉES DES VILLAGEOISES : Entre plus de transparence pour les résultats et crainte d’actes de corruption à venir

Si la nouveauté apportée aux élections villageoises, soit le dépouillement des bulletins le même jour que le scrutin, semble avoir fait l’unanimité, un autre enjeu fait surface : l’élection des présidents de conseil de district qui fait craindre le “money politics”. Le président du PTr, Patrick Assirvaden, relève « une certaine transparence » lors de ces villageoises où l’absence de transfert des urnes a permis de mettre un terme « aux critiques et appréhensions par rapport aux trucages ». Pour lui, « les résultats aujourd’hui montrent que le gouvernement est en perte de vitesse et qu’il ne contrôle ni les villes ni les campagnes ». Il ajoute que « la mayonnaise commence à prendre » entre les agents du PTr, du MMM et du PMSD. « Nous contrôlons 70%, sinon plus, de villages dans ce pays. »
Auteure de Teddy rant dan distrik kawnsil, Lindsey Collen, de Lalit, met en garde contre la corruption lors de l’étape menant vers le conseil de district. Pour elle, toutefois, les insinuations de trucage par l’opposition depuis les dernières élections sont « complètement farfelues ». Elle y voit « de mauvais perdants ». Davantage qu’une évaluation des rapports de force à l’issue de ce scrutin, elle retient surtout « une dynamique complètement positive pour la société de Maurice » lors de cette campagne électorale. Les villageoises, selon elle, poussent « les équipes des villages à faire de la politique dans le sens noble du terme ». Rajen Narsinghen politologue, chef du département de droit à l’université de Maurice, voit dans le changement apporté cette année « une très bonne initiative de la Commission électorale ». Sauf qu’il y a toujours, selon lui, des problèmes d’enregistrement des électeurs. C’est ainsi qu’il prône un changement de loi pour faciliter le vote par les citoyens. S’il dit ne pas avoir vu de raz-de-marée, il dit constater néanmoins « que quand on fait une combinaison PTr/MMMM/PMSD, ils ont gagné confortablement ». Il prédit toutefois l’entrée en jeu du “money politics” lors de l’élection des présidents de conseil de district. D’où son appel à consolider les dispositions anti-transfuges.

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PATRICK ASSIRVADEN (PRÉSIDENT PTR) : « Une certaine transparence »

Quelle est votre appréciation du scrutin et du décompte le même jour lors des élections villageoises ?
À première vue, le fait que le dépouillement se fasse le même jour est une bonne chose. D’abord, parce que les bulletins ne sont pas transportés. Ensuite, il n’y a pas lieu de faire nos agents ou la police surveiller les bulletins durant toute la nuit jusqu’au dépouillement le lendemain. Cela montre une certaine transparence en termes de ce que nous disions lors des dernières élections, soit qu’il y a eu de trucage. Il y a quand même eu des critiques au niveau de la proclamation des résultats qui a eu lieu très tard jusqu’à 2h30 du matin. Il faut penser que ce sont des fonctionnaires, des êtres humains qui travaillent depuis le matin. Leur demander de rester toute une nuit pour le dépouillement abaisse leur vigilance, leur sérénité et leur lucidité. Il faut voir si on peut faire un “roster” pour améliorer le système. Mais, à première vue, au sein du PTr, je pense qu’on n’est pas contre le dépouillement le même jour. Cela se fait dans plusieurs pays et cela mettrait un terme aux critiques et appréhensions par rapport aux trucages. Lors de ces villageoises, il n’y a pas eu d’IT Room. Donc, je pense que c’est une bonne chose.

Un an après les élections générales, ces élections villageoises auraient montré une préférence pour l’opposition. Quelle est votre interprétation des résultats des villageoises ?
Je ne suis pas un spécialiste des élections villageoises mais je me fie aux chiffres et aux observateurs indépendants qui ont analysé les chiffres. Les chiffres ont démontré qu’il y a eu une vague rouge dans certaines régions des villages. J’ai entendu un observateur dire que 70% des conseils de village sont aujourd’hui contrôlés par des proches du PTr ou par les indépendants, mais pas le gouvernement. Il y a eu dans le nord un regroupement de travailleurs sociaux qui a battu et le gouvernement et l’opposition. En tant que parti d’opposition, on a fait nos calculs et c’est très encourageant. Ce ras-le-bol est généralisé dans le pays. Certains ont dit « non », que c’est peut-être une partie des gens qui sont en colère, que la campagne n’est pas contre le gouvernement. Mais les résultats ont démontré clairement le contraire. Par exemple, à Saint-Pierre, il y a eu 9-0 en faveur des proches du PTr. Malgré qu’on a mis la photo du Premier ministre à côté du kiosque des proches du gouvernement, malgré l’arsenal du gouvernement et le “money politics” et les honteuses promesses de travail d’un ministre, le peuple a voté contre le gouvernement dans ces élections.

Peut-on se baser sur les villageoises pour jauger l’opinion politique de la population ?
Une année après les élections générales, ce qui est sorti des urnes nous réconforte dans notre affirmation que les élections 2019 ont été truquées. Ce n’est pas que la ville qui vote contre le gouvernement mais aussi les villages. Par nos sondages, nous savions que le gouvernement allait être battu en 2019 mais il y a eu les IT Rooms, les bulletins dans la nature, le “money politics… Prendre une photo de votre bulletin pour être payé en contrepartie… nous présentons cela en cour dans notre pétition électorale. Combien de personnes n’ont-elles pas été arrêtées lors de ces élections villageoises pour la même chose ? Le commissaire électoral a dénoncé cela. Les résultats aujourd’hui montrent que le gouvernement est en perte de vitesse, qu’il ne contrôle ni la ville ni la campagne !

Comment se dessinera l’échiquier politique après ces villageoises ?
Disons que le PTr – je parle au nom du PTr – se sent réconforté dans ce que le Dr Navin Ramgoolam a prêché depuis une année. Nous avons déposé des pétitions en Cour suprême contre vents et marées, contre les critiques de certains, selon lesquelles nous sommes de mauvais perdants. En 2000 et 2014, on a perdu, on a quitté le pouvoir tranquillement. Nous maintiendrons encore plus la pression sur le gouvernement avec le coup de main de l’opinion publique pour faire partir ce gouvernement illégitime. Nous avons une entente de l’opposition : le PTr, le MMM et le PMSD qui marche admirablement bien au Parlement. Chaque semaine, avec cette entente et cette coordination admirables, le leader de l’opposition et l’opposition dans son ensemble, nous acculons le gouvernement sur des dossiers brûlants, pour ne pas citer Angus Road.

Une alliance en vue ?
J’ai parlé d’entente jusqu’ici. On verra ce que l’avenir nous réserve et ce qui sortira des négociations. Le PTr a montré que dans les villes comme Vacoas, Port-Louis, et les villages, il est présent et a fait élire des gens. Nous continuerons à accentuer la pression sur le gouvernement pour plus de transparence, pour mettre un frein au népotisme, à la corruption et à l’incompétence. Nous sommes réconfortés dans notre combat avec les résultats de ces villageoises.

On peut dire que les villageoises sont venues renforcer cette entente entre les partis de l’opposition ?
Oui. Dans le sens où nous voulions avoir un plébiscite électoral. Pour arriver à ces résultats, il a fallu que notre base s’unisse : la base du MMM, du PMSD, du PTr. Dans plusieurs villages, il y a eu des accords entre le MMM, le PMSD et le PTr et on a gagné. Dans certains villages où il y a eu une division entre le MMM, le PMSD ou le PTr, nous avons perdu. Cela montre donc une fois de plus que pour faire partir ce gouvernement, la base commence à s’accommoder. La mayonnaise commence à prendre à la base entre les agents du PTr, du MMM et du PMSD. Nous contrôlons 70%, sinon plus, de villages dans ce pays. Sur les 130 villages, nous en contrôlons plus de 90. Au niveau des dirigeants, on verra quelle est la prochaine étape. Pour moi, personnellement, ce sera les municipales. On verra ce que cela donne. On espère qu’elles auront lieu très vite et je souhaite que l’opposition se présente en front uni contre le gouvernement. Et je suis sûr que le peuple tranchera encore une fois.

LINDSEY COLLEN (Lalit) :

« Cette campagne autour du trucage complètement farfelu »

Quelle est votre appréciation du scrutin et du décompte le même jour lors des élections villageoises ?
En général, il paraît que cela a marché assez bien. Cela permet une décentralisation et évite cette étape qui consiste à transporter les bulletins et où les agents doivent surveiller les urnes. D’après les retours que l’on a eus de divers endroits, il semble que cela a marché assez bien.

Cette nouveauté apporte donc plus de transparence et atténue les appréhensions concernant d’éventuels trucages ?
Cette campagne autour du trucage menée par l’opposition depuis les dernières élections est complètement farfelue. Des partis comme Lalit et la presse doivent dire les choses telles quelles : ce sont de mauvais perdants qui sont en train de badiner. Il faut mettre un terme à tout cela. Je crois que Trump est comme un miroir de l’opposition à Maurice qui, depuis un an, est en train de badiner.

Un an après les élections générales, ces élections villageoises auraient montré une préférence pour l’opposition. Quelle est votre interprétation des résultats des villageoises?
Tout ce qui est véhiculé par la presse autour de cette question n’a rien à voir avec la réalité à la base. Dans les 130 villages, pendant la campagne électorale des villageoises, il existe une dynamique complètement positive pour la société de Maurice. C’est quelque chose de précieux, vivant qui existe depuis plusieurs décennies, sauf quand le gouvernement MSM/MMM/PMSD avait aboli les élections villageoises en 2002 et 2005. Lalit avait alors mené campagne pour que les villageoises soient ramenées car nous savons quelle valeur elle revêt.

Quelle est cette valeur ?
Dans certains villages, il y a jusqu’à quatre équipes, voire plus. Chaque équipe a ses neuf candidats mais il y a plus de personnes autour : celles qui donnent un coup de main. Il y a en moyenne une trentaine de personnes donc autour d’une équipe. Ce qui fait que dans chaque village, il y a une centaine de personnes qui, durant les quelques semaines de campagne, réfléchissent au quotidien sur le village. Elles font ainsi le point sur les “boundaries” du village, les différents morcellements, etc. Si dans une réunion, une personne émet un mot déplacé à relent communal, les autres la recadreront pour préciser qu’il s’agit de réfléchir sur le village. Il y a donc un élan anti-communal. Et, comme il s’agit de briguer les votes d’hommes et de femmes, on réfléchira aussi sur les facilités qui sont mises à la disposition des femmes et non pas que pour les hommes. On pourra ainsi se demander pourquoi pas une équipe de foot féminine. Ces élections amènent à une conceptualisation des villages en termes social, économique, géographique et parfois, historique (on distingue la nouvelle partie du village de l’ancien). Tout cela pousse donc les équipes des villages à faire de la politique dans le sens noble du terme. C’est cela dont il est question lors des villageoises. Dans les villages, les habitants se mettent d’accord sur divers projets possibles (arrêt d’autobus, piste cyclable, drains, passage clouté, trottoirs, etc.). C’est tout ce qui relève du plus magnifique chez l’humain et qui est nourri par cette campagne. Les gens de la ville, qui se croient supérieurs, ne voient que le côté folklorique et futile de la chose. Or, sur cet aspect, les villageois sont plus avancés que les citadins.
Outre les projets possibles, les villageoises amènent à penser sur ce qui est nécessaire pour le village. Lalit a mené une campagne dans plus de 50% des villages au moyen de tracts, rencontres avec les différentes équipes pour leur dire d’agir comme la voix du village une fois les élections terminées.

Est-ce que cela a marché ?
Oui, beaucoup ont mis en avant la question du logement lors de leur campagne car il existe encore une cinquantaine de cités où il y a de l’amiante. Ils ont donc réclamé le remplacement des logements en amiante. Ils ont aussi demandé que les investissements du gouvernement dans l’hôtellerie soient utilisés pour créer de l’emploi pour les villageois. Ils ont, en outre, demandé des villages verts sans plastique. Mais ce qui est plus important dans tout cela, c’est que les villageois sont appelés à dépasser le cloisonnement communal ou du genre et à considérer tout le monde comme un ensemble. Mais tout ce dont j’ai parlé, c’est durant la campagne électorale. Mais une fois qu’il s’agira d’élire le président du conseil de district, ce sera plus difficile. Là, il y aura de la corruption. Les grands partis voudront contrôler les conseils de district…

Comment contourner cela ?
Mon court roman Teddy rant dan distrik kawnsil parle de ce processus de corruption. La première chose à faire pour contourner cela, c’est d’amener les gens à savoir comment le système fonctionne. Les électeurs doivent faire plus que simplement voter. Ils doivent voter et contrôler leurs élus. Durant les semaines de campagne, les villages sont gais car l’être humain aime participer. Il faut que cette participation puisse être permanente.

Peut-on se baser sur les résultats des villageoises pour jauger l’opinion politique de la population ?
Non. Les résultats n’ont pas montré une victoire en faveur d’une seule équipe.

Que conclure de ces élections villageoises ?
D’abord, il faut que ces élections se déroulent chaque trois ans pour permettre un renouvellement. D’autre part, il faut permettre aux fonctionnaires et à ceux travaillant dans le corps para-étatique d’être candidats. C’est absurde qu’un prof ou un facteur ne puisse poser sa candidature. Ce sont des personnes qui connaissent bien le village. Aussi, nous pouvons dire que la manière dont les agents surveillent le déroulement des élections est extrêmement avancée. Tous ces mauvais perdants en novembre dernier ont été faire des palabres qui ont suscité une perte de respect pour le peu de démocratie qui existe.

RAJEN NARSINGHEN (politologue) :
« Il faut consolider les dispositions anti-transfuges »

Quelle est votre appréciation du scrutin et du décompte le même jour lors des élections villageoises ?
C’est une très bonne chose. D’ailleurs, il y avait lors des dernières élections des allégations de changement des boîtes de bulletins. Il y avait plus de possibilités de tricher avec le changement de camions, etc. C’est donc une très bonne initiative de la Commission électorale. C’est une première. Il n’y a pas eu de grands couacs. Sauf qu’il y a toujours des problèmes d’enregistrement des électeurs.

C’est-à-dire ?
Des noms qui étaient sur la liste en 2019 n’apparaissaient pas. Je crois que s’agissant de l’enregistrement des électeurs, c’est important de changer la loi. Dans d’autres pays, du moment où vous prouvez que vous êtes un citoyen, que vous habitez tel endroit, même à la dernière minute, il y a la possibilité de voter. Le droit de vote est un droit fondamental. Je trouve dommage que le nom de certaines personnes ne figurent toujours pas sur la liste. La faute n’incombe pas nécessairement à la Commission électorale mais il faut que les législateurs aillent de l’avant. Lors des dernières élections, le commissaire électoral avait lui même dit dans un premier temps que probablement 6 000 personnes n’avaient pu voter pour ensuite dire 18 000. Il y a des experts informatiques qui ont fait un travail dans deux circonscriptions et quand ils ont projeté cela dans d’autres circonscriptions, en gros, peut-être 40 000 personnes n’ont pas pu voter en 2019. Si on se base sur 40 000 personnes n’ayant pu voter et sachant que ce gouvernement a remporté par 28 000 votes seulement, on peut dire c’est un viol à la démocratie.

Autre chose à revoir ?
Il y a quelques personnes qui m’ont appelé pour dire que dans des villages comme Bois-Chéri, des fonctionnaires ont eu l’autorisation de travailler alors que leur frère/oncle était candidat. Il s’agit d’un conflit d’intérêts. C’est un cas que la Commission électorale n’a pas vérifié systématiquement. Je comprends que pour les élections villageoises ce ne soit pas évident mais il faut éviter les fonctionnaires qui ont des liens de parenté avec les candidats. Il faut un mécanisme de contrôle pour assurer la neutralité des fonctionnaires.

Un an après les élections générales, ces élections villageoises auraient montré une préférence pour l’opposition. Votre interprétation des résultats des villageoises ?
D’abord, cela donne du crédit à la thèse que les élections de 2019 étaient anormales parce que l’opposition avait remporté dans seulement un ou deux villages. Prenons l’exemple de Savanne que je connais très bien. Je connais bien les gens. Je n’écoute pas seulement ce que dit Ramgoolam ou Bérenger. En tant que politologue et constitutionnaliste, je vérifie bien les choses. Je suis allé sur le terrain à Surinam et Chemin-Grenier voir des cousins, amis et mes étudiants qui y habitent. Étonnamment, dans deux grands villages du No 14, l’opposition a remporté largement. Il y avait comme une entente entre le MMM et le PTr. Au No 13, à Rivière-du-Poste, supposément bastion du MSM où il y a 99% d’hindous, le PTr a gagné par 7-2. À Grand-Bois, autre agglomération du No 13, le PTr et le MMM ont gagné par 5-4. Parfois, ce n’est pas très clair quand deux MSM se sont joints à un groupe. Autre exemple, à Bois-Chéri, quand on combine les votes recueillis par les deux équipes de PTr et une équipe du MMM, ils ont 1 000 voix contre 700 voix du MSM. Même à Mahébourg, la plus grande agglomération du No 12, le PTr et le MMM ont remporté largement. À Nouvelle-France, supposément un bastion du MSM, il y a eu 4 PTr, 4 MSM et un indépendant. À Fond-du-Sac, M. Purgus, chef de file du MSM, a mordu la poussière dans un endroit censé être une citadelle du MSM.

Pour vous, en si peu de temps, les données n’ont pas pu changer ?
Comment se fait-il qu’en un an les résultats basculent comme cela dans plusieurs circonscriptions ? Je ne vois certes pas un raz-de-marée mais quand je fais une analyse objective, je constate que quand on fait une combinaison PTr/MMMM/PMSD, ils ont gagné confortablement. Maintenant, l’élection du District Council sera une autre paire de manches. C’est une élection très bizarre. Il y a des considérations autres que politiques qui sont en jeu. Deux personnes m’ont appelé pour me dire qu’il y a un VIP qui a appelé le papa d’un jeune de 22 ans pour lui demander de changer de camp. Il y a aussi un agent d’un ministre qui est allé le voir pour changer de bord. Donc, malgré la victoire de l’opposition, à la fin, je prédis que c’est le gouvernement qui va essayer de contrôler le maximum. Avec le “money politics”, le verdict sera “perverting” pour l’élection des présidents des conseils de district. Il faut consolider les dispositions anti-transfuges.

Comment se dessinera l’échiquier politique après ces villageoises ?
Je pense que si le gouvernement ne rectifie pas le tir, s’il n’arrête pas d’opprimer les gens, de les terroriser et que si les scandales ne cessent une fois pour toutes, il subira une raclée.

Peut-on se baser sur ces élections villageoises pour jauger l’état d’esprit de la population ?
Si le gouvernement ne change pas, oui. Je pense que c’est le moment opportun pour le gouvernement de s’asseoir et ne pas écouter ses conseillers, ses “spin doctors”, comme l’ont fait d’autres gouvernements dans le passé. Il doit faire un constat honnête à partir de ce qui s’est passé à Saint-Pierre, Moka, Mahébourg, Grand-Bois, Grand-Baie, etc. Il faut qu’il se ressaisisse. Je ne dis pas que c’est perdu d’avance mais il faut qu’il rectifie le tir et montre sincèrement qu’il a pris bonne note. Est-ce qu’il va renvoyer les municipales, ça, c’est autre chose. De l’autre côté, cela montre à l’opposition que si chacun pense qu’il va faire cavalier seul, ce ne sera pas gagné d’avance même si le PTr a montré sa force relative. Mais ces trois partis doivent savoir que le système mauricien est beaucoup plus un système bipolaire dans un cadre de multipartisme. C’est surtout le gouvernement en place qui va prendre avantage d’un multipartisme car briguant les suffrages à plusieurs partis. Si l’opposition veut aller seule, je crois que les carottes sont cuites !

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