Tirs croisés – Vols et crimes : Les habitants doivent-ils avoir peur pour leur sécurité ?

Les derniers cas de vol survenus à China Town ont eu pour effet un début de psychose parmi les visiteurs de ce quartier de la capitale. Ce qui a d’ailleurs poussé un groupe de personnes à mettre sur pied une équipe pour sillonner les rues de cet endroit en soirée. Il y a aussi d’autres cas de vols avec agression, voire meurtre, comme celui à Résidence Kennedy, qui remettent sur le tapis la question de la sécurité.

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Les habitants doivent-ils avoir peur pour leur sécurité ? « Il ne faut pas avoir peur de vivre mais il faut certainement faire attention », estime Vilas Soopramanien, CEO de Caudan Security. Le souci, à Maurice, observe-t-il, « c’est que les structures des maisons sont souvent faibles ». Aujourd’hui, ajoute-t-il, la tendance pour davantage de sécurité est une association d’alarme antivol et de caméras. Tony Ah Yu, responsable de l’Albion Area Neighbourhood Watch, laisse voir que « la peur s’est bien dissipée à Albion grâce au Neighbourhood Watch ».

Selon lui, la criminalité diminuera davantage avec l’installation de caméras dans des endroits stratégiques de ce village. Il attire par ailleurs l’attention des principaux concernés que « les terrains vagues sont des antres à malfrats ». Abhishek Gopal de l’e-Neighbourhood Watch du morcellement Blueprint, Union Park, souligne que depuis l’introduction de ce système de surveillance, « les habitants sont plus rassurés quand ils partent au travail ». Selon lui, « quand il y a un problème, ce sont nos voisins qui nous aident en premier, et il est donc important de tisser des liens avec eux ». Au morcellement Blueprint, « nous avons développé une solidarité, un esprit qu’on avait perdu entre voisins dans notre société moderne ».


Abhishek Gopal (E-Neighbourhood Watch, Union Park) :
« On est plus rassuré quand on va travailler »

L’an dernier, dans votre quartier, à Union Park, la force policière a lancé l’e-Neighbourhood Watch Scheme. Ce concept était très attendu par les habitants. Pourquoi ?
Oui, il y avait un sentiment d’insécurité car il y avait trop de vols. Quand nous sommes venus habiter ici dans le nouveau morcellement Blueprint, à Union Park, il y a quatre ans, il y avait plusieurs cas de vols de matériaux de construction, comme des sacs de ciment, des blocs de béton, des barres de fer, etc. Certaines maisons étaient déjà habitées mais en journée, il n’y avait personne. Tout le monde était au travail. Les voleurs en profitaient pour cambrioler les maisons. Parfois, ils s’autorisaient même à passer du temps à l’intérieur d’une maison pour manger tout ce qu’il y avait dans le frigo…

Le Neighbourhood Watch a été introduit par l’inspecteur Gopal en collaboration avec d’autres familles. On se donnait rendez-vous dans une école entre voisins. Bien qu’ayant aidé à combattre certains vols, cela ne suffisait pas. Certaines maisons avaient été cambriolées à trois reprises. J’ai créé un compte Facebook, où j’ai regroupé pratiquement tous les habitants du morcellement après avoir fait du porte-à-porte pour les inscrire. Mais sur Facebook, les gens mettaient trop de temps avant de réagir. En même temps, l’inspecteur Jayeprokash, du poste de police de Rose-Belle, est venu sensibiliser les habitants sur la sécurité et la surveillance par le voisinage.

On a donc décidé de créer un groupe Whatsapp privé. Sur cette plateforme électronique, on a ajouté tous les résidents du morcellement qui reçoivent ainsi, en temps réel, des informations, photos ou vidéos ayant trait aux choses qui se déroulent dans le quartier. On est actuellement plus de 75 sur ce groupe, plus la police (trois inspecteurs et un caporal). Nous sommes cinq personnes à avoir pris la responsabilité de cette plateforme électronique pour assurer une plus grande sécurité dans le morcellement. La police de Rose-Belle effectue des patrouilles tous les jours et intervient promptement à chaque fois qu’on signale des activités suspectes.

Rappelez-nous comment ce système fonctionne !
Cela fonctionne sur une base 24/7. Indépendamment de l’heure, s’il y a quelque chose de suspect dans le morcellement, on envoie un petit texte et les personnes sont alertées en temps réels. Ceux qui sont à la maison se déplacent s’ils voient qu’il y a une tentative de vol et appellent la police. À chaque fois qu’on appelle la police, elle vient vite. Durant les vacances scolaires de Pâques, en avril dernier, il y avait des jeunes qui avaient bloqué une route. La police est tout de suite venue suite à notre appel. Plus récemment, nous avons pu mettre la main sur un voleur grâce à notre groupe Whatsapp. Une de mes voisines était à la maison pendant la journée. Comme les vitres de ses fenêtres sont teintées, le voleur ne pouvait la voir mais elle le suivait bien des yeux. Elle a tout de suite envoyé un message. Les résidents qui étaient chez eux ont pu intervenir pour remettre le malfrat entre les mains de la police. Ce dernier était à moto. Il prenait son temps et ignorait qu’on l’avait repéré.

Depuis l’introduction de l’e-Neighbourhood Watch, est-ce que le problème d’insécurité a diminué ?
Oui, même ceux qui construisent peuvent aujourd’hui laisser leurs matériaux dans leur cour. Ils n’ont pas peur, même le soir. Il y a des patrouilles régulières. De mon côté, quand je suis à la maison, je fais des surveillances au moyen de mon drone. On est aujourd’hui plus rassuré quand on part travailler.

Qu’est-ce qui manque à présent ?
On ne manque de rien, surtout avec l’assistance constante de la police et la solidarité des voisins. On participe à des sorties amicales entre voisins. On a fondé une famille. On connaît les habitants et on reconnaît les personnes qui n’habitent pas l’endroit. Quand il y a un problème, ce sont nos voisins qui nous aident en premier. Ce sont les premières personnes qui peuvent nous aider. C’est donc important de tisser des liens avec eux. Parfois, sur le groupe Whatsapp, on rappelle qu’il y aura une coupure d’électricité dans le morcellement. Tous les voisins participent pleinement. Même chose quand il y a un décès, on propose son aide. Nous avons développé une solidarité, un esprit qu’on avait perdu entre voisins dans notre société moderne.

Que faut-il pour qu’un e-Neighbourhood Watch soit un succès ?
Il faut être proactifs et oser. Tous les voisins doivent être impliqués. C’est un gros travail qu’il faut faire au départ en allant chercher les numéros, faire du porte-à-porte, expliquer aux habitants ce que nous faisons. Dès que le groupe est actif, il faut faire en sorte que les gens participent. Le taux de participation aux événements qu’on organise est parfois minime, à l’exemple de Rose-Belle by Light, récemment, ou du 250e anniversaire de la police. Si la police nous aide, on doit travailler ensemble avec elle.

Ce réseau de surveillance par les voisins peut-il fonctionner sans la collaboration de la police ?
Oui, cela peut fonctionner, sauf que la police n’aura pas les informations en temps réel. Ils viendront, mais bien après.

L’e-Neighbourhood Watch est-il plus efficace que les caméras et les alarmes ?
C’est plus efficace dans le sens où on a des détails et où on peut contacter les voisins. Par exemple, si une alarme sonne, on ne sait pas si c’est vrai ou si c’est une fausse alarme. Quand on a des personnes sur une plateforme, on reçoit plus de détails et on sait s’il y a quelque chose de louche. Les caméras dissuadent mais n’empêchent pas les voleurs de venir. Ici, dès qu’on entend une alarme, on se rend sur place pour voir ce qui se passe. Mais les caméras peuvent aider à voir les visages des voleurs. On peut les retrouver.

Vous pensez qu’un tel concept serait efficace dans tous les endroits ?
Cela dépend. S’il y a toutes sortes de problèmes dans un endroit, certains complices pourraient divulguer les informations. Il faut avoir des réserves. Il faut prendre des précautions minimales. Par exemple, si un étranger se présente, il ne faut pas lui ouvrir la porte facilement. Pour moi, c’est ce qu’il y a de meilleur comme méthode pour prévenir les vols. Tout le monde est connecté à l’internet aujourd’hui. Dès qu’on envoie un message, une dizaine de personnes réagit. C’est rassurant. Et quand il y a une personne qui se propose d’aller sur place, il y en a toujours d’autres pour proposer de l’accompagner.


VILAS SOOPRAMANIEN (CEO Caudan Security) :
« Il ne faut pas avoir peur de vivre »

Les récents incidents à China Town ainsi que d’autres cas de vols et de crimes remettent la question de la sécurité sur le tapis. D’après les statistiques, 14 899 cas de vol, dont 9 180 avec violence, ont été rapportés à la police en 2017. Les habitants doivent-ils avoir peur pour leur sécurité ?
Il ne faut pas avoir peur de vivre, sinon on ne vit plus, mais il faut certainement faire attention. C’est vrai qu’il y a une recrudescence de vols mais on demeure bien loin des autres pays de la région en termes de violence associée à ce type de vols ou d’agressions.

En tant que CEO d’une compagnie de gardiennage, quel est votre constat sur la question de la sécurité actuellement dans les quartiers ?
À notre niveau, on ne voit pas de grands changements. Les alarmes sont là d’abord pour dissuader et les équipes d’intervention qui patrouillent agissent quand il y a lieu. Je suis là depuis six ans. On ne peut pas dire qu’il y a plus de vols chez nos clients. Mais on entend des cas dans les nouvelles. Une personne qui a une protection et qui dissuade les voleurs est moins vulnérable. Aujourd’hui, on a une population vieillissante. De plus en plus de personnes âgées sont attaquées. C’est ce qu’on constate dans les nouvelles aussi. Même si une personne est à la maison aujourd’hui, dans certains cas, le voleur n’hésite pas à entrer. Avant, s’il y avait quelqu’un, il y avait peu de chance que le voleur entre.

Même avec les caméras et les alarmes, les malfrats n’hésitent pas à entrer ?
C’est quand même dissuasif mais je ne peux répondre à la place du voleur. Quand il y a une alarme accompagnée d’un service d’intervention, il y a une action qui suit. Si l’alarme se déclenche, l’équipe d’intervention arrive et le voleur le sait. Tandis que s’il n’y a rien, il sait qu’il a tout son temps… Ce n’est pas pour promouvoir les alarmes, mais c’est vrai qu’aujourd’hui il y a une forte demande pour les alarmes.

Et si une personne a une alarme mais pas le service d’intervention ?
S’il y a quelqu’un pour intervenir, ça va. Mais s’il n’y a personne, l’alarme reste juste une sirène. Bien souvent, les voisins vont se dire que l’alarme s’est déclenchée pour rien. On ne vit plus comme on vivait il y a 20 ans, où toute la famille était autour, où les voisins s’entraidaient. Aujourd’hui, ce n’est plus cette société. Les jeunes quittent la maison parentale après le mariage. Il n’y a plus les familles nombreuses qui assuraient une présence et une sécurité.

Y a-t-il eu des cas où, malgré un service d’intervention, un client a vu sa maison cambriolée ?
Oui Il faut comprendre une chose : l’alarme et le service d’intervention, c’est pour minimiser les risques mais pas pour empêcher des vols. On ne peut empêcher un vol. Généralement, le voleur étudie les lieux et les mouvements pour savoir quand la personne rentre et quand elle sort pour agir en fonction. Il y a deux types de vols. Il y a cette dernière façon et puis il y a le voleur opportuniste, qui voit une occasion se présenter devant lui : une maison qui n’est pas bien protégée, dont la porte est ouverte…

Comment expliquer que quand l’alarme sonne et que l’équipe d’intervention de l’agence de sécurité est censée agir, un vol a lieu quand même…
Il faut comprendre que les équipes qui travaillent pour un certain nombre de clients dans une zone restreinte circulent. Le véhicule ne peut être à l’endroit où l’alarme sonne. Il y a forcément un temps pour arriver sur les lieux. Si un vol se passe dans les cinq minutes suivant la pénétration du voleur dans la maison, il y a peu de chances qu’on puisse arriver à temps, sauf si par hasard le véhicule était dans le coin. Il faut aussi savoir que le temps que prend la sécurité à Maurice par rapport à celle dans les pays étrangers est relativement rapide. Mais dans les pays étrangers, les voleurs mettent plus de temps à parvenir à pénétrer dans la maison parce que les structures sont mieux protégées. Le voleur a besoin de plus d’efforts pour commettre une effraction et entrer dans la maison. Le souci, à Maurice, c’est que les structures sont souvent faibles. Si la structure est plus solide, avec des portes blindées, des murs hauts, ce sera plus difficile de pénétrer. Aujourd’hui, on peut voir à quel point c’est facile d’enlever les vitres. On mise beaucoup sur l’esthétique mais il faut aussi penser à la sécurité. Il faut mettre des barrières pour retarder une effraction. Si un voleur peut entrer en 30 secondes ou une minute, il aura suffisamment de temps pour commettre un forfait avant qu’une intervention puisse être faite. Le plus dur, c’est si on est chez soi et qu’un intrus entre quand même. Parfois, on a une alarme mais on a tendance à ne pas l’activer parce qu’on se dit qu’on est à la maison. On a vu certains cas comme cela…

Que préconisez-vous pour avoir une sécurité optimale ?
Il faut du bon matériel, une bonne installation et, aujourd’hui, on va plus vers un mélange d’alarme antivol et de caméras. Quand l’alarme se déclenche, bien souvent, cela peut être une alarme qui est défectueuse ou une bestiole… L’alarme est prioritaire. La caméra sert à rassurer le propriétaire, qui voit ce qui se passe même s’il n’est pas chez lui. C’est le client qui visionne ses caméras et non pas nous, pour des raisons de Data Protection et autres. Mais d’autres sociétés de sécurité peuvent considérer que ce n’est pas un problème. L’alarme s’est par exemple déclenchée sur telle porte, je visionne la caméra qui regarde cette porte et je ramène l’enregistrement quelques secondes en arrière pour voir ce qui s’est passé. Si je vois quelque chose, je peux confirmer s’il y a vraiment un risque.

Que pensez-vous du Neighbourhood Watch ? Il y a maintenant l’e-Neighbourhood Watch, surveillance pratiquée par les voisins, qui communiquent toute présence suspecte…
Être vigilant, retrouver certaines valeurs de vivre en communauté et donner l’alerte, je pense que c’est bien. Maintenant, aller plus loin, c’est autre chose, comme aux Etats-Unis ou en Afrique du Sud, où il y a des milices privées armées qui patrouillent une zone en groupes et qui n’hésitent pas à utiliser leurs armes. Il ne faut pas que cela aille dans cette direction parce qu’on perdrait le contrôle…

Non, on parle là de voisins qui font la surveillance et qui rapportent les cas à la police…
C’est bien, mais la police ne peut être partout non plus. Il faut qu’il y ait des yeux, des caméras comme témoins. Le Neighbourhood Watch a existé et existe dans les pays plus développés que nous. On prévient avant même qu’il y ait une alarme. On voit une personne, on ne la connaît pas, c’est suspect. Je trouve qu’il n’y a rien de mal. Est-ce efficace ? C’est mettre la pression sur tout le monde en disant : pourquoi tu ne l’as pas vu ? On ne peut demander aux autres d’être responsables. En général, les gens doivent penser à un budget de sécurité en faisant une construction. Cela ne veut pas dire seulement une alarme, mais aussi renforcer certains points sensibles de la maison pour que l’accès ne soit pas aussi facile. On a tendance plus aujourd’hui à regarder l’aspect esthétique.


Tony Ah Yu (responsable d’Albion Area Neighbourhood Watch) :
« La peur s’est bien dissipée à Albion grâce au Neighbourhood Watch »

Albion a connu des épisodes sombres. On a en mémoire notamment le meurtre de Nadine Dantier et, plus récemment, celui de Janice Farman. Comment vivent les habitants aujourd’hui ? Toujours dans la peur ?
Non, je crois que cette peur s’est bien dissipée. On s’organise avec le Neighbourhood Watch. Les gens ont regagné confiance. Le fait que nous savons que les voisins assurent une surveillance sur les autres a apporté un regain de confiance. D’après les statistiques, les vols ont bien diminué et la police fait bien son travail. Récemment, j’ai demandé qu’il y ait des patrouilles à vélo parce qu’en véhicule motorisé, les voleurs potentiels peuvent les entendre venir. On aimerait qu’il y ait des policiers en tandem qui patrouillent à vélo tout en sillonnant le morcellement, particulièrement le jour. En effet, 90% des vols ont lieu pendant la journée. Les habitants qui se trouvent à la lisière des champs de cannes sont plus vulnérables. Ce serait bien que le groupe Médine fasse quelque chose au niveau de ses champs de cannes dans les morcellements qui nous sont vendus. Les malfrats s’y cachent souvent ou y cachent les objets volés. Albion est un endroit où il fait bon vivre. C’est pour cela qu’on veut protéger cet endroit de tout problème de vol et de crime. On aura quelque Rs 4M du Club Med, qui a une entente avec la localité pour accorder une somme pour le bien-être du village quand ils font une construction. On voudrait utiliser cette somme pour installer des caméras. La criminalité diminuera considérablement selon moi avec des caméras dans les endroits stratégiques.
Il faut savoir que Albion a connu 800% de croissance. On a eu huit morcellements en très peu de temps. Quand on a une croissance comme cela, il y a de nouveaux habitants qu’on ne connaît pas. Avant, on se disait bonjour. Par la suite, ce n’était plus le cas. Il faut rebâtir cette confiance.

Est-ce que le Neighbourhood Watch fonctionne bien ?
Quand on connaît quelqu’un, on est plus intéressé à voir s’il y a un problème chez lui. Je voudrais faire un appel : que les habitants s’équipent. On ne peut blâmer les autorités si on n’a pas d’alarme, de chien, d’antivols… Autre chose : il est important que les habitants affichent de manière bien visible leur numéro de maison sur leur porte d’entrée et un écriteau sur lequel est mentionné Neighbourhood Watch. Nous avons une équipe d’intervention au niveau du Neighbourhood Watch.

Comment fonctionne cette équipe d’intervention ?
Nous avons un système Whatsapp. L’équipe d’intervention comprend 15 habitants pour le moment. Notre but est d’atteindre 35 à 40 personnes. Le but n’est pas de faire le travail de la police mais d’avoir un gilet fluorescent, qu’on a déjà, d’arriver sur un lieu où on a donné un signal et empêcher un vol. On ne prend pas la justice en main mais on est dissuasif et on intervient. Mais pour intervenir plus rapidement, les habitants doivent bien afficher leur numéro de maison. Ensuite, nous avons un autre groupe Whatsapp où figurent les habitants (250-300). C’est un réseau efficace où on partage des photos. C’est instantané. La police est présente sur le groupe Whatsapp à travers moi, l’administrateur. Cela a le même effet qu’à Tamarin, où ce mode de surveillance fonctionne très bien aussi.

Comment fonctionne l’équipe d’intervention les jours de semaine lorsque ses membres sont au travail ?
On travaille actuellement dessus. On est en train de voir s’il y a des retraités, encore physiquement solides, qui pourraient sillonner l’endroit durant la journée pour assister la police. Pour cela, il nous faudrait collecter de l’argent pour l’essence des véhicules qui circulent. Je lance un appel à tous ceux qui voudraient donner un coup de main de se faire connaître.

Quelles sont les mesures qui ont été prises par la police pour assurer plus de sécurité dans le village d’Albion ?
Je vois que la police a fait l’acquisition d’un van neuf. Je souhaiterais qu’elle en ait deux encore et qu’elle introduise les patrouilles en tandem à vélo pendant la journée et les CCTV. Cette semaine par exemple, nous avons une réunion au grand complet, ce qu’on fait chaque trois mois. Pour l’heure, il n’y a pas de caméras du tout à Albion. La plupart des vols ont lieu pendant la journée car les jeunes couples travaillent. La nuit, il y a plus de sécurité car tout le monde est là. La police doit augmenter ses rondes là où il y a des constructions. Les contracteurs doivent être vigilants quant aux personnes qu’ils emploient en s’assurant de leur profil et de leur identité afin qu’ils puissent rapporter à la police si besoin est car certains se présentent comme maçons et, ensuite, organisent des vols. De plus, les terrains vagues sont des antres à malfrats.

Pensez-vous que l’e-Neighbourhood Watch peut être efficace dans n’importe quel endroit ?
Je sais que d’autres endroits ont adopté cette méthode. Albion et Tamarin sont parmi les leaders en la matière. On utilise les nouvelles technologies. Les habitants sont très coopératifs. Nous avons des codes que nous utilisons. Par exemple, le code rouge indique que “there is an intruder in my house”. Le code bleu signifie “there is an intruder at my neighbour’s place”. Le code jaune signifie qu’un suspect se trouve dans ma rue. Et le code vert c’est pour une urgence médicale.

Pourquoi utiliser ces codes ?
Pour aller plus vite car si un malfrat est entré dans une maison, l’habitant n’aura pas le temps d’écrire un message pour le dire. Il envoie donc un code rouge et lance son “location pin”. Et en quatre minutes, l’équipe d’intervention du Neighbourhood Watch est là… Nous avons aussi notre Neighbourhood Watch sur Facebook pour tout commentaire et discussion. Le groupe Whatsapp est là seulement pour les urgences. On n’accepte pas les messages avec des blagues. Il y a un autre souci : vu que les habitants sont nombreux, il faut que les habitants parrainent les nouveaux car je ne peux accueillir un nouveau que je ne connais pas sur le groupe. Je ne peux savoir s’il s’agit d’un malfrat.

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