La Major Crime Investigation Team (MCIT) a procédé hier après-midi à la perquisition du laboratoire clandestin où était fabriquée de la drogue synthétique, rue D’Artois, Port-Louis, au coeur du Ward IV. Les policiers ont mis la main sur des ustensiles contenant des traces de drogue, des masques et des tissus.
L’exercice s’est déroulé après l’interrogatoire de Jordan Ah-Kang, qui a avoué être un fournisseur de produits pour la fabrication de drogue synthétique. « Se mo rol dan sa rezo-la », a-t-il déclaré. La MCIT l’a emmené dans le laboratoire clandestin pour un exercice de reconstitution des faits où il a indiqué que c’est le benjamin du groupe, Jordan Venpin, qui s’attelait à mélanger les ingrédients pour fabriquer de la drogue. « Li kone ki kantite melanz pou al lor enn kilo sinte. »
Le réseau dont il fait partie a loué un étage dans cet appartement pour mener ses activités illicites. « Si la polis ti fer landing kot nou, pa ti pou gagn nanyen akoz tou zafer nou ti pe gard dan laboratwar », explique le suspect. Il a avoué que c’est en ce lieu qu’ont été concoctés les deux colis de drogue qu’il devait livrer à un client sur le parking de Beau-Vallon mardi. Ainsi, il s’est procuré des graines de cannabis, des papiers en aluminium, des vaporisateurs et quatre litres de benzine dans un commerce à Petite-Rivière, alors que le cannabis a été acheté dans un faubourg de la capitale.
Jordan Ah-Kang a caché les produits dans un terrain en friche situé à une vingtaine de mètres plus loin. D’ailleurs, lors de l’exercice de reconstitution des faits, la MCIT a mis la main sur des papiers en aluminium, un bidon vide avec des traces de benzine et du « datura ». À noter que cette opération s’est déroulée dans le calme avec une forte présence policière dont des éléments du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM), armés de fusil. Leur curiosité piquée à vif, quelques habitants ont assisté à cet exercice, préférant enregistrer quelques scènes sur leurs portables. La police n’a noté aucun incident ou un quelconque commentaire lancé envers le suspect. « Nou konn sa bann zanfan la trankil. Zame nou ti kwar ena laboratwar fabrik sintetik dan Ward IV », confie un habitant. En effet, le Ward IV était jadis un lieu où s’exprimaient de nombreux intellectuels sur des questions d’intérêt général. Il avance que « isi saken viv personel akoz sa, sa bann kitsoz la pas inapersi ».
Par ailleurs, la Woman Police Constable Dimple Raghoo a été traînée à plus de 122 km/heure sous les roues de la Honda Ballade Elegance immatriculée HH 45, conduite par Wazil Ali Meerkhan (26 ans) qui avait à ses côtés Dylan Carman (26 ans) alors que Jordan Ah-Kang (25 ans) était assis à l’arrière. Les enquêteurs se sont basés sur les caméras de surveillance à l’extérieur du Bo Vallon Mall et à travers les caméras de Safe City sur la route pour parvenir à cette conclusion.
Selon des renseignements, la Major Crime Investigation Team a recherché ces informations pour établir la thèse de préméditation contre les suspects. Assisté de Me Assad Peeroo, le chauffeur-meurtrier Wazil Meerkhan a déclaré ne pas se rappeler à quelle vitesse il roulait. Au cours de son interrogatoire hier, il a fait son ami Dylan Carman porter la responsabilité de toute cette affaire. « Dylan inn dire mwa defons gate. Pa arete », a-t-il déclaré. Ses propos ont été confirmés par Jordan Ah-Kang, qui dit avoir entendu cette phrase de Dylan Carman. Néanmoins, il a déclaré ne pas se souvenir de tous les détails car « tou inn pas vit ». Après qu’ils ont « lâché » le constable Dimple Raghoo sur l’asphalte après environ 500 mètres du lieu de l’impact, ils ont roulé vers l’autoroute. Wazil Meerkhan a indiqué que Dylan Carman et lui-même ont pris le volant à tour de rôle jusqu’à Phoenix. Finalement, ils ont abandonné la Honda sur place près d’un supermarché pour prendre le bus en vue de rentrer à Port-Louis.