Transport en commun : 20% des passagers de RHT optent pour le Metro Express

SOS des opérateurs pour un Plan Marshall en vue de développer un écosystème fiable, efficient et vert

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Avec le cap des premiers 100 000 passagers franchi pour la première semaine d’exploitation commerciale du Metro Express, les premières répercussions chiffrées sur les opérateurs du transport en commun se font déjà sentir. Ainsi, la compagnie RHT Bus Services Ltd, en concurrence directe avec Metro Express Limited sur le corridor Rose-Hill/Port-Louis, affiche une baisse de fréquentation initiale de 20% au profit du Metro Express. La mise en opération de 22% de sa flotte, soit un bus sur cinq, sur le réseau gratuit des Feeder Buses, vient se greffer sur le manque à gagner en termes de revenus. Dans l’immédiat, la direction de la compagnie de transport en commun exprime le souhait de l’adoption par le gouvernement d’un Plan Marshall pour le transport en commun en vue de développer « un écosystème fiable efficient et vert ».
Une première évaluation des conséquences de l’introduction du Metro Express fait voir que la RHT Bus Services Ltd fait face à une baisse de 20% du nombre de passagers transportés par les bus de cette compagnie. Ainsi, au chapitre des statistiques opérationnelles, cette compagnie de transport en commun relève qu’au 6 janvier dernier un net recul et une baisse de sa fréquentation de 20% en ce qui concerne les passagers qui ont migré vers le Métro.
« Ce recul est susceptible de se prolonger une fois que tous les paramètres seront mis en place et que le système intégré de transport arrive à son point d’équilibre. RHT a été autorisée à mettre en service 17 Feeder Buses opérant sur huit lignes entre Rose-Hill et Port-Louis, soit les routes 506, 508, 509, 511, 512, 513, 514 et 517 », ajoute la direction, qui annonce, malgré tout, l’acquisition de 13 bus électriques supplémentaires qui seront sur ces routes à partir de mai 2020.

D’autre part, en vue d’alimenter le réseau des Feeder Buses, Rose-Hill Transport Bus Services Ltd doit consacrer 22% de sa flotte régulière « pour satisfaire cette demande à très court terme, provoquant perturbations et une réorganisation complexe – gestion des équipements et ressources humaines pour satisfaire une demande très aléatoire et pas garantie ». La direction avance que « cette mesure a eu pour RHT et les opérateurs concurrents des conséquences sérieuses sur leurs méthodes d’opération ».
Elle ajoute : « D’autant plus que cette demande, qui devait être discutée et planifiée avec l’ensemble du secteur et l’État, est arrivée avec un délai très court. RHT, toutefois, est la plus touchée puisque le Metro Express s’est installé sur ses lignes d’opération en premier comme prévu – provoquant des bouleversements dans la planification de ses lignes principales et dans la mise en place des Feeder Buses par manque de communication et de planification entre MEL et les opérateurs. »

Les Feeder Buses, système corollaire au Metro Express, ont imposé des changements dans les horaires dans le secteur du transport en commun pour satisfaire 16 heures d’opération par rapport à 11/12 auparavant. « Ces changements d’horaire ont gonflé notre poste d’heures supplémentaires (overtime) d’où une charge financière additionnelle réelle. Nous faisons également face à des difficultés de recruter à court terme des chauffeurs qualifiés pour compléter les équipes supplémentaires nécessaires », poursuit RHT Bus Services Ltd, qui rappelle que « les Feeder Buses effectuent de petits trajets dans des conditions difficiles » et que « les coûts d’opération sont plus conséquents que nos lignes traditionnelles en carburant et en kilométrage couvert ne pouvant bénéficier d’une fluidité de trafic ».
Le phénomène des Feeder Buses a généré de nouvelles pratiques dans le transport en commun, car « la gratuité imposée par MEL, contre une rémunération compensatoire fixe, pendant les deux mois de lancement, a fait que les usagers, qui se trouvent sur la route des Feeder Buses, les empruntent pour se déplacer d’un point A vers un point B sans aucune intention de prendre le Metro –provoquant un important manque à gagner pour RHT et par extension pour Metro Express Limited ».

Toutefois, RHT Bus Services Ltd relève un point positif avec l’introduction de la “Me-Card” par Metro Express Ltd. « Cette nouvelle carte électronique utilise la même technologie que celle de TMSL (carte électronique Filao), à savoir l’Automatic Fare Collection System, permettant au consortium composé de RHT, UBS et TBS (tous trois opérateurs des Feeder Buses) d’installer les bornes nécessaires dans les 30 Feeder Buses en service en prévision de l’intégration avec la carte désormais payante de MEL », indique la direction de la compagnie.

Elle poursuit : « L’installation de ses nouvelles bornes dans les bus pourrait avoisiner plusieurs millions de roupies. Les étudiants et personnes âgées seront, comme d’habitude, exemptés, mais comptabilisés à travers la “Me-Card” de MEL. La carte électronique pourra alors jouer pleinement son rôle de transformation sociétale tout en permettant une gestion rigoureuse des activités du secteur. »

En conclusion, se félicitant de son rôle de pionnier avec la mise sur la route des premiers bus électriques alimentés par des panneaux solaires dès juin de l’année dernière, RHT Bus Services Limited rappelle au gouvernement sa promesse budgétaire pour « une politique d’accompagnement en proposant aux opérateurs un budget de Rs 500 millions afin de les soutenir pendant la transition du diesel vers les autobus électriques ». Elle ajoute : « RHT souhaite que les opérateurs du secteur et l’État œuvrent ensemble pour repenser le modèle de développement touchant le secteur. Mettre en place une sorte de Plan Marshall afin de développer un écosystème fiable, efficient et vert dans le droit fil de nos engagements pris pendant la COP 21, dont l’île Maurice a été parmi les premiers signataires à Paris. »

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