La présence d’un tractopelle et de plusieurs ouvriers sur l’îlot Mangénie mercredi dernier a provoqué la consternation parmi les plaisanciers. Quels sont les travaux qui devaient être entrepris sur l’île ? S’agit-il de construction ? Des villas y seront-elles érigées ? Aucune indication, aucun panneau explicatif. D’où l’alerte immédiate donnée aux garde-côtes qui sont allés constater la situation sur place, où des travaux sur le sable mais aussi d’abattage d’arbres avaient été entrepris.
L’entrepreneur n’ayant pu fournir des explications, selon les plaisanciers, concernant le permis ou pas pour effectuer des travaux, une plainte a été déposée auprès des garde-côtes et de la police. Et le tractopelle a été enlevé. D’où également la site visit qui a eu lieu vendredi par des officiers des Terres et du Logement et des Fisheries. À ce stade les autorités ne tranchent pas encore quant à illégalité des travaux qui ont entre-temps été stoppés.
Toutefois, le Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa, détenteur du bail de l’île aux Cerfs, incluant l’îlot Mangénie, indique disposer de tous les permis nécessaires pour les travaux effectués, souligne l’établissement, cela suivant l’importante érosion de sable qu’il y a eu dans la région après les dernières pluies torrentielles. Mais les plaisanciers restent fermes, « pas question de dégrader l’environnement et encore moins effectuer des travaux en installant un tractopelle dans la mer. »
Georges Ah Yan, du Forum Citoyens libres (FCL), sollicité par les plaisanciers, se dit perplexe car le contracteur n’a pu fournir de permis aux autorités, comme le stipule le règlement, lorsque cela lui a été demandé mercredi. « Il a dit que le permis n’était pas sur lui et qu’il l’avait quitté à l’hôtel. Il est parti le chercher mais n’est jamais revenu », dit-il.
Et lors de la visite de site vendredi, alors que les ministères de l’Environnement, du Tourisme, des Terres et du Logement, ainsi que le ministère de l’Océanographie et de l’Agroindustrie ont été alertés, seuls des représentants des Terres et Logement et de la Pêche sont venus à l’îlot Mangénie pour un constat. Cependant, alors qu’au ministère des Terres et du Logement on étudie encore le dossier pour savoir si un quelconque permis a été accordé, le ministère de la Pêche a indiqué que ces travaux ne le concernaient pas, selon George Ah Yan.
Du côté du ministère de l’Environnement, on nous fait comprendre qu’aucun permis EIA n’a été demandé. Il renvoie la balle au du ministère au Tourisme, auprès de qui nos appels sont demeurés sans réponse. Pour les plaisanciers, « il est hors de question de toucher à la plage, surtout sans permis. » Ils se demandent également pourquoi un exercice d’abattage d’arbres a été entrepris et appellent les autorités à réagir au plus vite afin d’éviter toute catastrophe.
Cependant, au niveau du Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa, on estime qu’il y a eu méprise. « Il n’y a aucune construction que nous sommes en train de faire », affirme-t-on, tout en expliquant avoir réalisé des travaux d’amélioration sur la plage de l’îlot Mangénie en raison de l’érosion de sable causée par le mauvais temps au cours des deux derniers mois. « Pour éviter tout nouveau glissement de sable et protéger l’environnement marin de l’île, l’hôtel a entrepris les actions nécessaires pour maintenir et préserver l’environnement naturel des lieux et garder l’endroit propre », souligne l’établissement dans un communiqué.
Pour ce qui est du tractopelle, il a été enlevé parce que les travaux sont finis, apprend-on. Et de préciser que toutes les procédures ont été suivies en conséquence pour abattre les arbres morts qui représentaient un danger pour les visiteurs sur l’îlot. Le Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa soutient avoir obtenu l’aval du Service Bois et Forêts suivant une enquête complète qui a été réalisée avant le démarrage des travaux.
Le Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa fait aussi ressortir qu’ « il n’y a pas de construction ni de projet de construction sur l’îlot Mangénie aujourd’hui ou dans dans un futur proche. » Quant aux cabanes de plage installées sur l’îlot, cela fait plusieurs années qu’elles y sont et servent de « transats » plutôt aux visiteurs de l’hôtel. Néanmoins, de par les dégâts qu’elles ont subis en raison des grosses pluies, l’établissement a entrepris un exercice de restauration « uniquement pour embellir l’environnement actuel de l’île. » L’hôtel affirme collaborer pleinement avec les autorités locales pour s’assurer que toutes les procédures sont respectées dans chaque projet qu’il entreprend.