Trésor de Saint-François : Coup de force sur le site

  • La police déloge les militants du MIR de la zone occupée depuis le début de la semaine avec en vue un pique-nique annoncé pour dimanche
  • Le MIR : « Zot pe fer dominer ar nou, partou dimounn gagn drwa fer camping, zot pe defann nou »

Le trésor de la vallée de Saint-François à Rodrigues continue de monopoliser l’attention dans l’île avec le débat qui fait toujours rage en ce qui concerne la propriété des objets retrouvés et datant d’au moins trois siècles. L’hôtel du gouvernement s’en tient aux dispositions de la loi à ce sujet alors qu’à Rodrigues, l’on continue à soutenir que ce trésor, qui demande encore à être confirmé et authentifié, fait partie du patrimoine rodriguais. Mais le coup de force des autorités jeudi après-midi, visant à déloger des militants du Mouvement Indépendantiste Rodriguais (MIR), est venu se greffer à une équation délicate, plaçant l’Assemblée régionale de Rodrigues en porte-à-faux. L’opération musclée de la police anticipait le rassemblement, sous forme de pique-nique, sur le site du trésor annoncé pour dimanche. Les animateurs du MIR dénoncent cette démarche des autorités.

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Jeudi, vers 14h30, alors que rien ne présageait ce développement vu qu’aucun grave incident n’avait été relevé jusqu’ici, un important contingent de la police, dont des membres de la Special Mobile Force en tenue de combat, des éléments de la CID, des membres de la Dog Unit, de la police de l’Environnement, et du Tourisme, a été déployé sur le terrain. Cette descente policière était placée sous la supervision du surintendant Roseeawon en l’absence de l’ACP Nicole.

Tout d’un coup, la vingtaine de membres du MIR, qui y avaient installé des tentes depuis le début de la semaine, ont été encerclés par les forces de l’ordre. Le but était de les faire évacuer cette zone entourant le site du trésor de la Vallée de Saint-François à Rodrigues. Dans un premier temps, le responsable de la police a voulu parlementer avec les « campeurs » du MIR pour éviter de faire usage de la force.

Dans le groupe de militants, l’on pouvait distinguer la présence du président de la Rodrigues Government Employees Association, Alain Tolbize, et Stivel Castel, un des dirigeants du MIR. Mais les échanges se résument à un dialogue de sourds, les campeurs refusant carrément d’obtempérer les directives de la police qui quitte les lieux.

L’ordre est donné au contingent de la police de passer à l’action pour démonter les tentes érigées et enlever les banderoles et autres pavillons du MIR. L’intervention des policiers, accompagnés des membres de la SMF, après les premières bousculades, a failli dégénérer en affrontements physiques.

Toutefois, à ce stade, le surintendant Roseeawon a calmé les ardeurs du côté des membres des forces de force en citant des extraits de loi et faisant comprendre aux manifestants du MIR qu’ils enfreignent l’article 378 (i) du Criminal Code avec des peines pénales prévues et la Public Officers Protection Act. Il a ajouté qu’il serait dans leur intérêt de ne plus offrir de résistance physique.

En guise de riposte à cette ultime sommation de la police, les militants du MIR devaient faire ressortir à haute voix que « zot pe fer dominer ar nou, partou dimounn gagn drwa fer camping, zot pe defann nou ». Ils ont tenté d’obtenir des éclaircissements de la police sur les dispositions de la loi qui leur interdisent de rester et de camper sur ce site particulier. En fin de compte, après avoir pris connaissance des explications du responsable de la police, ils n’ont eu d’autre choix que d’assister au démantèlement de leur camp de fortune et graduellement, ils ont quitté le périmètre d’interdiction délimité par la police en prenant leurs effets personnels.

Mais les militants du MIR devaient rester en dehors de cette zone même si les directives de la police sont qu’ils doivent à tout prix quitter les lieux et rentrer chez eux, quitte à devoir subir une nouvelle opération policière.

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