Uber à Maurice : La FHTA réclame des comptes au PM

Dans une lettre remise à Pravind Jugnauth ce matin, le syndicat rappelle qu’une décision du cabinet pour l’aménagement de « taxi desks » dans les hôtels en 2016 n’a pas été appliquée

- Publicité -

La Federation of Hotel Taxis Association (FHTA) se tourne vers le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour obtenir des réponses sur l’arrivée de la multinationale Uber à Maurice. Une lettre en ce sens lui a été remise ce matin. La fédération souligne que ses tentatives d’obtenir des informations auprès de la National Transport Authority (NTA) se sont avérées vaines. Elle rappelle également au Premier ministre qu’une décision gouvernementale pour l’aménagement de « taxi desks » dans les hôtels n’a jamais été mise en pratique par les hôteliers.

La FHTA prévoit une manifestation devant le bureau du ministre du Tourisme, Anil Gayan, qui, dit-elle, « soutient la venue d’Uber à Maurice ». Auparavant, elle s’est tournée vers le Premier ministre pour lui exposer la situation. Une lettre lui a été remise ce matin pour lui rappeler qu’en 2016, alors que les taxis d’hôtels se plaignaient de leur situation et de la concurrence « illégale » des  tour-opérateurs, le gouvernement avait mis sur pied un comité ministériel, lequel avait par la suite décidé de la mise sur pied de « taxi desks » dans les hôtels pour faciliter leurs tâches. Cette décision a par la suite été avalisée par le cabinet.

Cependant, les hôteliers ont fait de la résistance et la majorité d’entre eux n’ont pas implémenté cette décision, qui venait pourtant du gouvernement. « Cette situation perdure avec la complicité de la police et de la NTA », souligne la lettre. Cette année, l’histoire se répète avec l’annonce de l’arrivée de la multinationale Uber à Maurice. La FHTA dit détenir des informations à l’effet que les promoteurs ont eu des réunions de travail avec les autorités et qu’ils se disent même « très satisfaits ». De même, elle avance que « le projet a été soumis à la NTA par la Mauritius Commercial Bank pour le compte d’Uber ».

Cependant, les différentes tentatives de la fédération d’obtenir des explications de l’autorité régulatrice concernant les activités d’Uber à Maurice ont été vaines, relève la lettre au Premier ministre. « The NTA is categorically refusing to provide the federation with more informations in respect of this said project. »

La fédération dénonce également l’attitude du ministre Anil Gayan qui, rappelle-t-elle, avait déclaré à l’Assemblée nationale l’année dernière que « le modèle économique actuel des taxis d’hôtel ne va pas durer ». Ce même ministre, souligne-t-elle, est venu par la suite déclarer : « Uber enn lavantaz pou bann taximen. » La FHTA estime ainsi que « cela vient confirmer que la multinationale représente un danger pour les taxis » de Maurice. Elle ajoute que le gouvernement « n’est pas mandaté pour cela » et que « la contribution des taximen à l’économie du pays ne devrait pas être occultée ».

De même, la fédération rappelle qu’Uber a causé « beaucoup de torts » aux taximen traditionnels dans les pays où l’entreprise s’est implantée. « Récemment, les taximen étaient en grève en France pour protester contre cette situation.» La FHTA demande ainsi au Premier ministre que le gouvernement précise clairement sa position sur l’arrivée de la multinationale à Maurice. Elle n’exclut pas non plus une campagne contre le gouvernement MSM-ML en vue des prochaines élections générales. La fédération précise également que le communiqué de la NTA émis vendredi dernier ne change pas sa position sur la question. La FHTA tiendra sa manifestation devant le ministère du Tourisme, au Paille-en-Queue Court, Port-Louis, ce 18 octobre à partir de midi.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -