Université de Maurice : Les syndicats partent en guerre contre le vice-chancelier

– Des évidences de « résultats excellents » exigés

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Les contrats de Dhanjay Jhurry, vice-chancelier de l’université de Maurice, et de deux pro vice-chanceliers, Sanjiv Sobhee (Academia) et Mohammad Santally (Planning & Resources), arrivent bientôt à terme. Le premier conseil de l’institution, tenu la semaine dernière, était consacré aux trois contrats qui ont été renouvelés automatiquement pour une période d’un an l’année dernière à cause du confinement. Mais pour les représentants du personnel académique et non académique, ces trois postes doivent être publiés pour que chaque personne ait la chance de postuler.

Une lettre signée par deux syndicalistes représentant l’University of Mauritius Staff Union et l’University of Mauritius Academic Staff Union a été envoyée au Premier ministre, Pravind Jugnauth, mercredi. Dans la correspondance, les deux syndicalistes mettent en lumière l’extension d’un an accordé aux trois titulaires du poste en 2020 alors qu’il n’y avait aucune ligne directrice claire, ni aucune politique sur lesquelles le conseil de l’UoM allait se baser pour évaluer la « performance excellente » du vice-chancelier et de deux pro vice-chanceliers. « Cette extension prend fin en mars et en avril 2021 et le conseil considère à nouveau une extension. Il n’y a aucune mention ou disposition de cette extension dans leur contrat respectif », peut-on lire dans la lettre.

Pour Iqbal Sookhroo, président de l’University of Mauritius Staff Union, ces trois postes doivent être annoncés au public pour que tout le monde ait la chance de proposer sa candidature. Mais pour le syndicaliste, lorsque le sous-comité sur l’extension du contrat s’est rencontré, l’article 6 (2) a été évoqué. « Cet article concerne uniquement l’extension du contrat et non l’annonce de ces postes. Notre crainte est que le sous-comité ne parte que dans une seule direction pour accorder cette extension », a-t-il dit. Selon Iqbal Sookhroo, cette extension ne peut être accordée uniquement si la performance du vice-chancelier et de deux pro vice chanceliers a été « excellente ». Et le syndicaliste d’ajouter : « Ils doivent apporter toutes les preuves au conseil pour que nous puissions prendre une décision. » Au cas contraire, ces postes devront être publiés.

D’après la lettre, une performance excellente pour accéder à ces “senior posts” est basée sur le classement de l’université, l’enseignement et les facilités pour la recherche par les étudiants et le personnel, la réalisation des objectifs ciblés, la diminution de la dépendance sur le financement du gouvernement, l’engagement solide dans la valeur du mérite, la conformité et l’équité en tant que principes opérationnels et la capacité d’inspirer les membres de l’université. Dans cette correspondance de quatre pages, les deux signataires énumèrent différents points qui démontrent que des « résultats excellents » n’ont pu être produits par le vice-chancelier et des deux pro vice-chanceliers. Ils citent la dégringolade de l’université de Maurice qui est passée de la 52e place en 2017 à la 85e place en 2020.

« The Vice-Chancellor being the principal academic and administrative officier of the University has consistently failed to complete the academic promotion exercise in a timely manner and he in fact confessed the same in a memo dated 6 November 2020 », écrivent les syndicalistes. Ils regrettent également qu’il n’y ait aucune recherche d’intérêt national pour le pays. Dans la lettre, la première manifestation des étudiants, suite à la décision d’organiser les examens dans la salle de gymnase, a aussi citée. « Tout cela s’est produit sous le règne du vice-chancelier », dit Iqbal Sookhroo.

Le choix du vice-chancelier et de deux pro vice-chanceliers, dira Iqbal Sookhroo, se fait par un comité de 11 personnes, dont cinq du conseil et du sénat et le président du conseil. Mais s’agissant du renouvellement, il a indiqué qu’ils ne sont que cinq personnes du conseil qui font partie du sous-comité. « Tous les cinq sont des nominés politiques », déplore-t-il. Il dit avoir demandé au président du conseil que ce sous-comité soit composé de 11 personnes. Au cas contraire, il s’attend à une forte frustration sur le campus.

L’UoM Act & Statutes stipulent que les trois postes sont sur une base contractuelle de trois ans. Ce contrat peut être étendu pour une période additionnelle de trois ans si des résultats excellents ont été donnés par les titulaires du poste.

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