Vallée-Pitot : De vives tensions après l’extension de la zone rouge

En l’absence de communication des autorités sur la situation, des habitants en colère défient les forces de l’ordre et enlèvent des barrages routiers

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La tension est montée d’un cran dans la soirée d’hier à Vallée Pitot. Des habitants sont descendus dans les rues de ce faubourg de Port-Louis pour faire entendre leur colère vis-à-vis des autorités quant au manque de communication concernant le statut de Red Zone en vigueur depuis le 24 mai dernier et qui devait prendre fin hier. Cette zone rouge a été prolongée d’une semaine que par un simple communiqué avec le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal et son gendarme au Covid-19, le DCP Krishna Jhugroo, jouant aux abonnés absents lors de l’opération Éclipse. La situation a dégénéré dans la soirée d’hier avec les forces de l’ordre pouvant à peine maintenir le Law and Order et des barrages routiers installés pris d’assaut.

Le principal reproche aux autorités responsables de la gestion de la pandémie est de ne pas avoir proprement communiqué sur le sort de la région étant donné qu’ils sont sujets aux protocoles de la Red Zone depuis deux semaines. Certains désapprouvent aussi l’extension de ce statut mettant en avant qu’il n’y a pas eu de cas positif au Covid-19 depuis plus de sept jours dans la région de Vallée-Pitot.

Peu après 20 h hier, des groupes d’habitants, visiblement furieux, ont envahi la route principale Boulevard Pitot pour exprimer leur mécontentement. « Pou ki pe pran dimounn Vale-Pito ? Kifer lotorite pan panse bizin dir nou ki desizyon pe pran ? Zot pena konsiderayon pou nou ? Kot High Level Committee ? Zot pa vin anons nanyen ? », laissaient entendre les mécontents. Ces derniers, dont certains sur leurs motocyclettes, se sont dirigés vers la Plaine-Verte et ont commencé à se comporter de manière hostile.

Des groupes de personnes ont encerclé des officiers de police qui montaient la garde entre les deux régions de Port-Louis, où des barrages routiers avaient été installés. Impuissantes face à la tension qui montait, les forces de l’ordre ont dû se battre en retrait. Les Roadblocks ont été enlevés de force avec certains motocyclistes parmi la foule s’en prenant aux véhicules de police avec leurs casques.

« Komie zour ankor nou pa pou kapav sorti ek pa pou kapav travay? Ena lezot landrwa pe gagn plis ka ki Vallée-Pitot ek pa pe mem met Red Zone. Ki ete sa ? Diskriminasion? », s’interrogent plusieurs résidents de cette région de la circonscription No 2. Quelques-uns parmi les policiers ont vainement tenté de calmer les esprits. Certains ont même été pris à partie par des habitants alors qu’ils tentaient d’empêcher des dérapages. L’on a d’ailleurs tenté de saccager l’un des véhicules de la police qui était à la jonction des rues Magon et Diego Garcia.

Les députés de l’opposition, notamment Osman Mahomed et Farhad Aumeer (Ptr) et Reza Uteem (MMM), ont multiplié les contacts auprès des autorités sanitaires et la force policière pour que le statut de Red Zone en vigueur soit clarifié. La tournure des évènements devait toutefois contraindre les autorités à émettre un communiqué via le Government Information Service peu avant 22 h hier pour annoncer officiellement que la région de Vallée-Pitot reste en situation de zone rouge. « Ce prolongement permettra au ministère de la Santé d’effectuer d’autres exercices de dépistage dans la région afin d’évaluer la situation sanitaire », souligne-t-on.

Un nouvel exercice de dépistage est prévu à partir de ce matin et les résultats devraient permettre de prendre une décision rapide quant à « un éventuel retrait de la zone rouge ».

 

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