Violence domestique – Lors d’une intervention policière : Abattu de trois coups de feu

  • Bhavish Rosun, 22 ans, avait auparavant agressé son épouse (24 ans) et son bébé avec un sabre dans une nouvelle dispute familiale le 2 janvier

● Le petit Ruhan, avec une lacération de 16 centimètres à la tête nécessitant dix points de suture, admis au Ward 12 du PMOC

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● Le PC Veerasamy: “Mo inn bizin servi mo zarm, lavi de zenfan ek en madam ti an danze ek inn bizin tire pou sov lavi”

Littéralement, c’est un double drame a frappé la famille Rosun de Bord Cascades, Henrietta, en fin de journée du 2 janvier. Bhavish Rosun, âgé de 22 ans, visiblement sous influence —de la drogue synthétique et de l’alcool, aux dires de ses proches— a été abattu de trois coups de feu tirés par la police. Une équipe de l’Emergency Response Service avait été appelée d’urgence pour intervenir dans un cas aggravé de violence domestique. Mais avant de succomber sous les balles de la police, Bhavish Rosun avait tenté d’agresser sa mère, Roshni Rosun, âgée de 42 ans, et son épouse, Sheena Rosun, 24 ans, avec un sabre avant de blesser grièvement à la tête son bébé d’un an, Ruhan, avec cette même arme. L’enfant est admis au Ward pédiatrique (No 12) du Princess Margaret Orthopaedic Centre où il a dû subir une intervention chirurgicale pour la pose de dix points de suture suite à une lacération de 16 centimètres à la tête. Entre-temps, la police a également procédé à l’arrestation du frère de la victime, Manishsing Rosun, âgé de 20 ans, pour avoir bloqué l’accès aux policiers sur les lieux des incidents. Le constable Veerasamy, l’auteur des coups de feu, a déjà participé à une reconstitution des faits sur les lieux des incidents, vendredi et a consigné sa version des faits aux limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Il soutient que “mo inn bizin servi mo zarm, lavi de zenfan ek en madam ti an danze ek inn bizin tire pou vov lavi”.

Des recoupements d’informations effectués par Week-End auprès des sources concordantes confirment que les relations tendues au sein du jeune couple Rosun, avaient déjà fait l’objet de précédentes dépositions pour violence domestique à la police par l’épouse. Elles allaient connaître une nette dégradation dans la soirée de ce 2 janvier. Sheena Rosun, qui était rentrée d’une visite à ses parents pour le Nouvel An, s’était plainte à sa belle-mère, Roshni Rosun, du caractère violent de son époux, Bhavish Rosun, quand il était sous l’influence de l’alcool. A ce moment précis, ce dernier était en compagnie de son frère Manishing en train de consommer des boissons alcoolisées.

Le dénommé Bhavish Rosun, ayant entendu les confidences de son épouse à sa mère, était devenu fou de rage et s’était mis à L’insulter la première en lui lançant “azordi mo pa pou kitte twa. Mo pou touye twa et mo bien p… si mo alle fermer”. Il devait s’armer d’une barre de fer alors que son épouse, Sheena, allat trouver refuge dans une chambre. Il devait également s’en prendre à sa mère, qui n’eut d’autre choix que d’évacuer la maison pour aller chercher de l’aide à vu qu’entretemps, il s’était armé d’un sabre tout en proférant des menaces à son égard. Dans sa déposition à la police, la mère du suspect a affirmé qu’elle avait demandé à un de ses voisins d’appeler la police et que de l’extérieur de la maison, elle pouvait entendre son fils hurler.

La jeune épouse était terrifiée du comportement de son époux, qui avait un sabre entre ses mains et la menaçait de lui trancher la gorge. Devant la tournure des événements, elle craignait le pire pour sa sécurité. A l’arrivée des policiers, alors qu’elle pensait être épargnée de tout danger, elle devait vite déchanter. Les membres de l’Emergency Response Service (ERS) ne pouvaient avoir accès à la maison pour venir à son aide vu que la porte était vérouillée.

Impuissante et vulnérable

A travers une des fenêtres de la maison, le constable Veerasamy pouvait voir une jeune femme impuissante et vulnérable assise sur le bord d’un lit avec un bébé dans ses bras et un autre enfant, âgé de deux ans, à ses côtés. L’époux injuriait la femme en présence de Manishing Rosun. Ce dernier s’est dirigé vers la fenêtre en vue d’obstruer la vue du policier tout en lançant “kisanla ine telefon lapolis. Nou pa bizin lapolis isi. Zotte tout pou mor”. Devant la tournure des événements et le refus de coopérer de l’époux, le constable devait faire usage de son Federal Streamer comme un “deterrent”. Ce détail est également confirmé par l’épouse. Mais l’usage de gaz lacrymogène a eu pour effet d’alimenter la colère de Bhavish Rosun. Ce dernier devait donner un coup de sabre à son épouse, qui eut juste le temps de l’esquiver. Le policer ajoute avoir tenté de ramener l’agresseur à la raison. Mais en vain.

Mais un deuxième coup de sabre était parti avec le bébé dans les bras de sa mère grièvement blessé à la tête. Le constable Veerasamy déclare avoir averti Bhavish Rosun qu’il allait se servir de son arme à feu vu les risques que couraient la jeune Sheena et ses deux enfants enfermés dans cette chambre. En dépit d’un premier coup de feu qu’il avait essuyé, il continuait à faire usage du sabre pour essayer d’agresser son épouse.

Deux autres coups de feu étaient alors partis avec Bhavish Rosun s’écroulant sur le sol. Lors de la reconstitutions et dans ses explications, l’offi cier de police maintient que “lavi de zenfan ek enn madam ti an danze”. Il ajoutera que “ li (Bhavish) pa ekute. Li ti pe pran sabre pu re ale bat zenfan la”. La première balle aurait atteint l’agresseur à l’abdomen. “Malgré sa, lirod tap zenfan la enkor kut sab”, dit le constable. Les deux autres balles auraient touché Bhavish Rosun à l’estomac et au cou. “Inn bizin tire pu sov lavi”, s’appesantit le policier. Et d’ajouter que Bhavish Rosun bougeait trop lorsqu’il visait ses pieds. “ A un moment donné, il s’est retrouvé à terre et devait quand même tenter de reprendre son sabre avec un enfant blessé à coté de lui”. Il a indiqué qu’il fallait “agir vite pou éviter un massacre”. D’où le réflexe de tirer deux fois encore.

Pour sa part, Sheena Rosun, encore sous l’effet du choc du 2 janvier, surtout le coup de sabre à la tête de son bébé d’un an, déclare qu’elle était régulièrement victime de violence conjugale. “Nu pe laguer. Li pe tap mwa kut tiyo. Li bloke mwa dan lakaz. Mo zenfan ti a cote mwa”, confi e-t-elle. Un semblant de calme était intervenu, mais peu après l’arrivée d’une équipe de l’ERS, Bhavish Rosun était devenu tout excité. “Nu ale dan la kwizinn. Letan la polis inn arive li kumans eksité. Lapolis inn dir laisse zot kotz ar mwa. Li dir la polis ale depi la”, poursuit-elle.

« Pou sap mo ban zenfan »

“La polis inn dir moi sorti vit me li (Bhavish) ek so frer inn empess mwa. Li menas mwa kut sab. Li pren mo garson (un an) dan so la main et avoy premier kup sabre. Pa ariv narnien. Deuxieume cut sap, mo esaye separe mem; Mo tipti inn gagn sa lor so latet. Ler trwaziem kud li ramas sab pu tap mwa, ban policier la inn tir lor li”, dit-elle dans sa version des faits. “Pou sap mo ban zenfan, la polis inn fer ene bon travay, sinonli ti pu fini mor”, dit-elle. Les conclusions de l’examen PostMortem, pratiqué par le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, assisté du Dr Chamane, Police Medical Officer, confirment que le jeune homme a été atteint de trois balles dont celui à l’abdomen qui lui a été fatale. Le sergent Marion, qui faisait partie de l’équipe d’intervention de l’ERS, a corroboré les dires de son collègue en soutenant qu’il fallait “penser à la securité de la mère et ses enfants”. Il avance que lui et son équipe ont respecté toutes les procédures avant de faire usage d’une arme à feu.

“Nous avons tenté de parler au suspect qui a refusé d’écouter. Nous lui avons demandé de nous laisser entrer pour parler à son épouse, mais sans succés. Nous lui avons même dit de laisser partir les enfants et sa femme. Mais, il est allé dans une chambre et devait revenir avec un sabre en main. Nous avons assisté au premier coup de sabre administré à la tete d’un enfant d’un an. Nous avons dû agir vite”, a laissé réfléchit le sergent. Le constable Seechurn a également été entendu par la MCIT qui assiste la Criminal Investigation Division (CID) de Vacoas dans cette affaire. Les funérailles de Bhavish Rosun ont eu lieu vendredi. Ses proches veulent que justice soit faite dans cette affaire. L’un d’eux avance ne pas comprendre pour quelle raison la police a dû tirer à trois reprises sur lui. “Zot touy li kuma zanimo”, estime-elle. Et d’ajouter que la famille réfléchit sur la marche à suivre.

Les parents de Sheena Rosun : “Ki ti pou arivé si la polis pa ti intervenir ?” 

Sunil Auchoybur et son épouse Veena disent être très reconnaissants envers le constable Veerasamy, affecté à l’Emergency Response Service (ERS) après les incidents du 2 janvier à Bord Cascades, Henrietta. « Si le policier n’avait pas tiré sur Bhavish, ma fille et ses deux enfants, âgés d’un an et deux ans, auraient connu une fin tragique entre les mains de Bhavish, qui était armé d’un sabre. Fodré pas blié. Papa-la finn donn pli tipti zanfan-la enn kout sab lor latet. Ki ti pou arivé si lapolis pa ti intervenir ? » se demande Sunil Auchoybur lorsque Week-end l’a rencontré chez lui hier à Glen-Park. Sunil et Veena Auchoybar se confi ent. « Nous étions opposés au mariage de notre fille à Bhavish. Si elle avait écouté nos conseils, elle ne se serait pas trouvée dans cette situation aujourd’hui. »

Sheema avait fait la connaissance de Bhavish dans une unité de textile à Glen-Park. « Nous l’avons encouragée à poursuivre ses études en comptabilité après avoir brillamment réussi ses examens de Higher School Certificate (HSC). Cela fait deux ans que Bhavish et Sheena étaient mariés. Bhavish ti pe vinn de pli an pli violan avek nou tifi apré nesans de zot premye zanfan. C’est pour cette raison que nous l’avions conseillée de retourner sous le toit familial. Bhavish, qui était employé comme un planteur chez un habitant de Bord-Cascades, ne se rendait pas régulièrement à son travail. Li bat-baté. » La situation n’avait pas changé après la naissance du second enfant. « Nou ti bizin asté tou bann nécessité pou sa de zanfan-la ek pou Sheema. »

Selon le père et la mère de cette dernière, Bhavish menaçait sa fille lorsqu’elle refusait de lui donner de l’argent pour sa consommation de drogue. De son côté, Joe Rosun, le père de Bhavish, ne se trouvait pas à la maison au moment des faits. « J’ai vu un attroupement devant ma maison en retournant chez moi vers 20 heures. J’ai appris que mon fils avait été abattu par la police.

La police finn defons laport finn rant dan mo lakaz ek finn tir trwa kout bal lor mo garson », déclare-t-il. Un autre proche qui a voulu garder l’anonymat est remonté contre les policiers qui étaient sur place le jour du drame. Il a déjà contacté Me Joy Beeharry, qui assurera la défense de Mahesingh Rosun, aussi connu comme Antish, le frère de Bhavish, arrêté par la police pour non-assistance à personne en danger. Il envisage des poursuites contre la police.

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