Violence domestique : une tendance préoccupante à Rodrigues

La Commission du développement de l’enfant, de la Femme et du Bien-être de la famille dresse un bilan préoccupant au sujet de la violence domestique à Rodrigues. Sans vouloir être alarmiste, la commissaire de tutelle, Franchette Gaspard Pierre Louis, a brossé un tableau de la situation, « qui ne laisse pas insensible ». Témoignant sa sympathie aux deux récentes victimes de violence, elle a déclaré qu’il « faut renforcer et consolider le travail au sein de la commission et des autorités sur le terrain ». Elle annonce plusieurs axes d’intervention, dont une campagne de sensibilisation massive prévue à partir du 25 novembre dans le cadre de la Journée internationale contre l’Élimination de la Violence et qui s’étalera jusqu’en juin 2020.

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La violence domestique, les conflits familiaux, les demandes pour les “Protection Order ou Occupation Orders” sont des cas répertoriés à la Commission pour le bien-être de la famille et la police régulièrement. En 2017, 262 cas de violence domestique ont été enregistrés, contre 274 en 2018. Pour les conflits familiaux, 462 cas en 2017, contre 431 cas en 2018 ont été enregistrés auprès des autorités.

Les demandes pour le “Protection Order” s’élevaient à 61 cas en 2017, contre 72 cas en 2018. En 2017 et cette année un cas de meurtre a été enregistré. Pour les huit premiers mois derniers, 282 cas de violence ont déjà été répertoriés. « La tendance est à la hausse depuis 2017. La situation de violence conjugale affiche une tendance préoccupante. Chaque cas enregistré est un cas de trop. Malgré tous les efforts des autorités, tous les moyens et supports pour lutter contre la violence conjugale, la situation demeure préoccupante, d’où la raison de continuer notre travail et consolider nos actions sur le terrain », affirme Franchette Gaspard Pierre Louis. Les cas de violence touchent les femmes aussi bien que les hommes.

La Commission du bien-être de la famille met à la disposition du public plusieurs services pour rapporter les cas de violence et pour assurer le soutien des victimes. Outre un service “hotline” 117, qui fonctionne 24/24h, la commission dispose d’un service d’écoute, d’un service légal ainsi que des psychologues pour encadrer les victimes de violence. La sensibilisation des adultes est réalisée sous le programme PLUVIF. Un groupe de parole a aussi été créé pour favoriser l’accompagnement des victimes de violence.

« Nous envisageons de faire la formation du personnel de la santé afin d’assurer une meilleure prise en charge des victimes de violence en cas d’hospitalisation. En octobre, nous ouvrirons un centre d’hébergement d’urgence qui agira comme maison de transition pour les victimes de violence. En vue de garantir une approche coordonnée pour lutter contre la violence dans notre société, nous mettrons sur pied un High Powered Committee avec tous les partenaires concernés », ajoute Franchette Gaspard Pierre Louis. Elle annonce également l’implémentation d’un programme d’accompagnement pour les agresseurs. Le programme de formation parentale sur la manière d’élever les filles et les garçons sera étendu dans d’autres villages de Rodrigues, et ce avec le soutien du Centre Carrefour.

« Le 25 novembre, pour marquer la Journée mondiale pour l’Élimination de la Violence, nous lancerons une campagne agressive “Stop Violence”, qui culminera jusqu’en juin 2020. Dans le but de centraliser les données sur la violence, nous allons intégrer le programme national DOVIS très bientôt », ajoute-t-elle. Le programme de formation “He for She”, la formation sexuelle complète des étudiants et des mesures de soutien financier pour les victimes de violence sont, entre autres, les actions prévues par la Commission.

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