(Vol de l’Inde) Cadres de Larsen & Toubro à Maurice : L’injonction pour interdiction d’entrée sur le territoire rejetée

Me Rouben Mooroongapillay avait réclamé, une nouvelle fois, l’intervention d’un juge en référé, par le biais d’une demande d’injonction en urgence au sujet de l’accès à des ressortissants indiens à Maurice. Cette fois, c’était après avoir appris que 17 cadres indiens de la compagnie Larsen & Toubro allaient embarquer à bord du vol en provenance de New Delhi pour atterrir à Maurice vers 23h50 hier. La juge Aruna Devi Narain, siégeant en référé, a rejeté sa demande, dans une décision prise hier soir, soit peu avant 19h. Elle a notamment avancé que les demandeurs n’ont pas de Locus Standi pour une telle intervention en justice. Ce seront toutefois au final quatre cadres de Larsen & Toubro Ltd qui pourront fouler le sol mauricien à bord du vol en provenance de l’Inde.

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Me Mooroongapillay, dans cette action légale conjointe avec le Dr Vinaigum Veeraragoo, réclamait une nouvelle fois une injonction pour interdire au gouvernement d’autoriser ces cadres de Larsen & Toubro Ltd de fouler le sol mauricien, en raison du nouveau variant de la COVID-19, qui est devenu incontrôlable en Inde. La juge en référé devait toutefois rejeter cette requête. Faisant état que les demandeurs n’ont pas de Locus Standi (qualité pour agir devant un tribunal), elle a fait comprendre qu’elle ne peut prendre une telle décision d’interdire à ces cadres indiens d’entrer sur le territoire mauricien et non les Mauriciens qui se trouvent sur ce même vol.

L’homme de loi avançait dans sa demande que laisser ces cadres de Larsen & Toubro Ltd fouler le sol mauricien « constituera une menace imminente à ma sécurité et à ma santé, ainsi qu’à celle de ma famille et des citoyens de Maurice », en raison de la situation alarmante en Inde. Il explique ainsi qu’une éventuelle décision de les autoriser à entrer sur le territoire mauricien « ne va pas dans l’intérêt de la sécurité nationale et la santé publique ». Il ajoute ainsi que « cette démarche va à l’encontre des dispositions de la loi sous la COVID-19 Act, car il y a de gros risques d’exposer les citoyens à ce nouveau variant qui n’a pas encore atteint notre île ».

Me Mooroongapillay de soutenir que cette décision de laisser entrer ces cadres à Maurice « est irrationnelle et défie toute logique vu la pandémie en Inde ». « As applicants, we fear for the health of our security, our right to profess and move freely as well as enjoy our constitutional rights and freedoms should these ‘Cadres’ be allowed to enter Mauritius », soutient-il.

Dans sa demande d’injonction étaient cités comme défendeurs l’État, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, le High Level Committee sur la COVID-19, des représentants des ministères de la Santé et du Travail, ainsi que le Passport and Immigration Office; et comme codéfendeurs, l’OMS, représentée à Maurice par le Dr Laurent Musango, et Larsen and Toubro Ltd.

La demande d’injonction de Me Mooroongapillay, datant du lundi 26 avril, pour empêcher une centaine de travailleurs indiens de fouler le sol mauricien, avait été rejetée par le juge Denis Mootoo. Toutefois,  le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, avait annoncé que le High-Level Committee avait décidé de ne pas laisser entrer à Maurice ces travailleurs indiens. Le vol en provenance de l’Inde n’a toutefois pas été annulé, et ce pour permettre aux Mauriciens, qui y sont bloqués, et des patients partis pour des traitements médicaux de retourner.

Me Mooroongapillay s’est dit ainsi « surpris » que le gouvernement ait décidé d’autoriser ces cadres indiens à venir à Maurice, alors qu’il s’était résolu à ne pas laisser entrer les travailleurs indiens, car cela se révélerait une preuve d’imprudence. Au final, la juge Aruna Devi Narain a conclu qu’il n’y avait aucun litige et aussi qu’elle ne pouvait décider « de faire exception en laissant les Mauriciens sur ce vol entrer au pays et non les cadres de Larsen & Toubro ». Les autorités ont ainsi décidé que quatre cadres, au lieu de 17, seront autorisés à entrer sur le territoire mauricien.

Me Mooroongapillay et le Dr Veeraragoo étaient représentés par Me Alvin Juwaheer et Me Manoj Appadoo (avoués).

METRO EXPRESS

Larsen & Toubro attend

ses cadres indiens

L’équipe technique et administrative de la compagnie indienne Larsen & Toubro, chargée de la construction de la voie ferroviaire pour le projet Metro Express, va bientôt s’agrandir. En effet, quatre cadres indiens seront sur le chantier en mai.

Il ressort qu’ils ne seraient que quatre Indiens ayant pu sécuriser une place à bord du MK 111 en provenance de Mumbai. Une fois que ces cadres seront à Maurice, ils passeront 28 jours en quarantaine, avant de commencer leur travail à Maurice. Ce n’est qu’après cette étape, qu’ils commenceront le travail. Par ailleurs, certains Indiens, qui travaillaient pour le compte de L&T, retournent en Inde. Ceux qui arrivent à Maurice, dit-on, viennent pour accomplir leur ‘assignment’.

Au départ, la compagnie attendait 17 cadres pour ses travaux à Maurice. Toutefois, l’aval n’a pas été donné pour que les 17 foulent le sol mauricien. Parmi, ils n’étaient que sept qui avaient été autorisés à venir à Maurice. Mais après un tri, quatre ont finalement eu le feu vert, à savoir une personne, qui intégrera le département de l’administration, un ingénieur et deux autres cadres techniques.

Par ailleurs, la compagnie opère avec 1 400 travailleurs indiens pour la pose des rails et d’autres infrastructures. On apprend que ce nombre est « suffisant » pour la quantité de travail à être effectué. Mais certains d’entre eux, apprend-on, ont demandé leur retour en Inde pour être auprès de leur famille et ce, en raison des ravages de la pandémie de COVID-19. Ces employés ont déjà travaillé pendant trois ans à Maurice et devaient retourner en Inde l’année dernière. Ils ont été convaincus de rester à Maurice pour les travaux.

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