ZONE ROUGE – Service hospitalier et clinique privées : Business almost as usual!

Consultations maintenues et visites réglementées à une personne par patient admis

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Business almost as usual dans les hôpitaux et cliniques privées de l’île, même pour les établissements se trouvant dans la zone rouge des Nos 15, 16 et 17. Pour cause, en tant que services essentiels, les Frontliners sont au rendez-vous pour assurer. Que ce soit dans le public ou dans le privé, si un plan d’action a été dégagé pour gérer les opérations en cette période de confinement, les consultations médicales sont maintenues. Cependant, les visites aux malades sont strictement réglementées.
Dans cette optique, les établissements de Santé ont pris les dispositions nécessaires afin que tous les membres du personnel, munis de leur Work Access Permit (WAP) respectifs, puissent être présents sur leurs lieux de travail. Pas question, dans la conjoncture, d’opérer avec un Skeleton Staff en raison de l’urgence de la situation.

Masques, Sanitizer, PPE, prise de température, vaccin… Tout un dispositif a été mis en place pour éviter que les employés des centres de santé publics et privés ne soient contaminés. Surtout qu’il s’agit de Fronliners au service des plus vulnérables et des malades. Avec l’annonce du Strict Lockdown pour les habitants des régions de Curepipe et Vacoas jeudi, les établissements de santé ont renforcé les mesures sanitaires prises avec leur personnel afin de réduire au maximum les risques de contamination.

Limiter le flux dans les centres de santé

Si les interventions chirurgicales non-urgentes et non-essentielles sont reportées, il n’en est pas de même des consultations qui sont assurées par les médecins. Notamment pour les urgences mais aussi pour les personnes avec des complications de santé nécessitant une prise en charge médicale et qui doivent se rendre à leurs rendez-vous réguliers.
Ainsi, si certains services ont été revus afin de limiter au maximum le flux de personnes arrivant à l’hôpital et, ainsi diminuer les risques de circulation du virus, dans les établissements de santé publics comme privés, c’est Business as Usual pour le personnel. « Pas question de manquer de bras en cette période de crise », explique-t-on, au niveau de l’hôpital Victoria, très fréquenté par les habitants des régions de Curepipe et de Vacoas.

Le transport des employés de leurs résidences à leurs lieux de travail, et vice-versa est assuré matin et soir. « Nous fonctionnons comme l’année dernière, avec les mêmes précautions d’usage et ne ressentons pas la pression quelconque d’un confinement plus stricte dans certaines régions. Nos opérations quotidiennes continuent comme d’habitude », explique un membre du personnel de l’hôpital de Candos. Ce que confirment aussi les officiers de l’hôpital de Rose-Belle. Cependant, disent-ils, les mesures de précautions sanitaires sont un peu plus strictes.
S’agissant des déplacements de et vers la zone rouge, les employés des hôpitaux publics disent ne faire face à aucune contrainte. « Nous avons obtenu notre WAP et comme c’est le transport du gouvernement qui vient nous chercher, nous pouvons entrer dans la zone rouge sans aucun problème. Il y a toutefois plusieurs barrages sur les routes », ajoute cet infirmier.

Visites éclaires

Quant aux visites pour les patients admis en salle, selon les informations disponibles, si elles ne sont pas interdites, elles sont réduites. « Habituellement chaque après-midi nous recevions environ 30 visites par salle. Depuis le confinement initial, nous en avons eu une douzaine. Puis avec le Strict Lockdown pour les régions hautes des Plaines-Wilhems, nous constatons que nous sommes réduits à 5 ou 6 visites par jour », confie un employé de l’hôpital Candos. Et encore, dit-il, ce sont des visites d’une durée de cinq minutes, principalement pour déposer des effets personnels de leur proche que les visiteurs n’aperçoivent des fois même pas.
« Dans tous les cas, nous nous assurons que les mesures sanitaires sont strictement respectées. Nous ne pouvons pas savoir si un visiteur vient de la zone rouge. Mais si la police a laissé traverser les barrages, cela signifie que l’on peut accepter que cette personne rende visite à son proche, mais en respectant les mesures barrières », explique un autre préposé de l’hôpital Victoria.

Le protocole dans les établissements de santé privée a aussi été renforcé. Si cette habitante de Forest-Side, qui travaille dans une clinique privée craignait d’être mise au chômage technique pendant le confinement du fait d’habiter une région où s’est développé le premier cluster, « tel n’a pas été le cas ».
La direction de la clinique où elle travaille a pris les dispositions nécessaires pour s’assurer de son transport. Ce qu’explique Thomas Mathew, directeur des opérations de Wellkin Hospital. « Toutes les dispositions ont été prises afin que les employés aient leur Work Access Permit (WAP)». En outre, dit-il, une politique stricte concernant les visites au sein de l’établissement a été mise en place.
Depuis le confinement, les visiteurs de moins de 12 ans ne sont pas autorisés au sein de cette clinique et uniquement un visiteur est permis par patient. « Nous tenons à rassurer nos patients que toutes les mesures sanitaires sont respectées au sein de l’établissement et nous sommes de tout cœur avec eux durant ces moments difficiles », souligne Thomas Mathew.

Respect indispensable des gestes barrières

Du côté de la Clinique Darné à Floréal, des mesures de sécurité similaires ont été prises pour le personnel aussi bien que les patients et les visiteurs. Afin d’éviter tout manque de staff, les démarches ont été effectuées aussitôt le Lockdown annoncé, pour que les Frontliners de la clinique obtiennent leur WAP. « La direction a également organisé des facilités de transport afin que les employés puissent se rendre dans l’établissement de santé », explique Clive Chung, directeur des opérations.
A ce jour, même si les habitants de Vacoas et Floréal sont sujets à des restrictions de mouvements, les consultations médicales sont assurées à la clinique Darné. Cependant, les patients doivent au préalable prendre contact avec leurs médecins. Ils recevront par la suite une lettre de la Clinique Darné précisant la date et l’heure du rendez-vous.
S’agissant des visites aux patients en salle d’admission, la clinique indique qu’en cette période particulière, une politique stricte concernant les visites a été élaborée. Comme à la clinique Wellkin, les visiteurs de moins de 12 ans ne sont pas autorisés à la Clinique Darné et un seul visiteur est permis par patient. Ce visiteur doit également obtenir une lettre d’autorisation de la clinique.

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Ibrahim Ayoub : « La vaccination accélérée peut ramener la confiance »

Domicilié à Curepipe, Ibrahim Ayoub, CEO de Daiichi Display et président de Skal International Mauritius dit que dans l’immédiat, il se voit contraint de travailler à domicile, n’ayant pas eu son WAP. En raison des restrictions de mouvement, il ne peut contrairement au confinement de l’an dernier se rendre à son bureau à Port-Louis pour travailler sur d’importants projets. L’Internet étant son seul mode de communication, il peut tenir des réunions à distance avec son équipe et répartir des tâches à accomplir. Et de souligner qu’il est de son devoir de respecter les consignes sanitaires afin d’éviter la propagation du virus.
Concernant le renforcement de la prudence dans les zones dites à risque, Ibrahim Ayoub dit être sorti une seule fois de sa maison depuis l’entrée en vigueur du confinement pour acheter des produits au supermarché. Et que les gens sont inquiets de la situation : « On ne sait pas l’étendue de l’infection dans la communauté à Curepipe. D’ailleurs, là où j’habite dans les parages de la route du Jardin, je n’entends plus le vrombissement des voitures. Personne ne sort. » Si cette situation perdure, selon lui, les autorités devront accélérer la campagne de vaccination en aménageant des centres de vaccination mobiles dans les trois circonscriptions, en convertissant les centres de santé et en faisant appel au soutien de nombreuses cliniques qui se trouvent dans ces régions. Et d’ajouter qu’il est aussi indispensable de décentraliser les services de vaccination pour réduire les temps d’attente. « Pourquoi ne pas introduire un système de prise de rendez-vous par téléphone afin d’éviter un éventuel attroupement ? La vaccination accélérée est, pour moi, un des moyens de ramener rapidement la confiance. Il faut aussi faire du mass testing. »

Avec le nombre croissant de cas de COVID-19 de jour en jour, Ibrahim Ayoub est d’avis qu’il faut dissuader les gens de sortir de chez eux, en structurant mieux les services de livraison à domicile. Et que les supermarchés et les commerçants devraient proposer ces services dans le respect des normes sanitaires strictes. En cette période de confinement, il concilie ses obligations professionnelles et sa vie familiale en essayant de trouver un juste équilibre. En ce qui concerne les incertitudes sur la tenue des examens, il dira que les autorités sont mieux placées pour guider les élèves sur la marche à suivre et qu’une communication régulière contribuera à réduire ces incertitudes. Il adresse un message aux Mauriciens : « Il faut  adopter une approche prudente. Le mieux, c’est de rester chez soi et je demanderai aussi à certains irresponsables d’arrêter de lancer des fake news pour ne pas créer un sentiment de panique. »

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Eshan Ostoor : « Variant ou mutation, on est dans le flou »

Dans la zone rouge de Curepipe, Eshan Ostoor, directeur de l’agence publicitaire Advoice, trouve que cette année la situation est différente de celle de 2020. « On n’a pas des infos concrètes sur le virus, si c’est un variant ou s’il a connu une mutation. On parle uniquement de l’existence de trois COVID-19 clusters et de la zone rouge décrétée dans les circonscriptions 15,16 et 17. Même avec un WAP, il est difficile de se déplacer. »
Il dira que vendredi, aux abords du supermarché Sik Yuen jusqu’à Remono, la file d’attente était longue. « Certains ont oublié les gestes barrières et portaient le masque sous le menton ou sous le nez. Il existe encore quelques personnes insouciantes. Surtout que ce virus se propage très vite. Si on arrive à minimiser les dégâts au niveau des trois clusters, cela sera une très bonne chose. » Pour lui, l’heure n’est pas aux grands débats d’idées, mais chaque Mauricien devrait se responsabiliser. « Je demande à toute la population de rester chez soi. Au niveau de la publicité, l’association ACA travaille sur une campagne de vaccination qui, selon moi, est très importante. Il faudra apprendre de nouveau à ne pas banaliser les gestes barrières car ce virus est très inquiétant, vu la rapidité à laquelle il se propage. »

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Christabel Théodorine-Monty : « Ne cédons pas à la panique »

Habitant Floréal, Christabel Théodorin-Monty, membre de la troupe Komiko, dit qu’il ne faut pas céder à la panique. « On peut bouger librement pour faire les courses par ordre alphabétique. Vendredi, j’ai oublié que c’était férié et c’était une vraie galère pour trouver de l’essence. » Elle se dit heureuse de voir la solidarité des Mauriciens, des amis pour ceux qui résident dans la zone rouge. « Il y a un vrai sentiment de sympathie pour nous rassurer, pour ne pas tomber dans la panique. » Concernant les gestes barrières, elle est d’avis que le Mauricien est parfois insouciant en ne portant pas son masque correctement. Pour elle, le nombre croissant de cas de COVID devrait amener le Mauricien à réfléchir. « On ne réalise pas la dangerosité de cette pandémie. Il faudrait à tout prix une prise de conscience. »
Christabel se dit aussi inquiète pour ceux résidant dans les zones rouges, surtout sur l’approvisionnement des denrées alimentaires si la pandémie  s’étend. « La zone rouge vit un confinement dans un confinement. Malgré le WAP, on est coincés, c’est inquiétant. » Une des préoccupations de Christabel concerne les examens de sa fille. Elle se demande ce qu’il adviendra des « emmurés » de ces zones. Elle a une pensée aussi pour ceux qui doivent visiter un proche malade et qui ne peut sortir. « Comment prendre des médicaments et les remettre à une personne âgée, malade ou handicapée ? » Et d’ajouter : « Les réseaux sociaux  vont plus vite, il faut trouver un juste milieu pour que le Mauricien sache différencier l’info de l’intox. En attendant le mot d’ordre est de rester chez vous et employez votre temps à consolider de nouveau les liens familiaux. »

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