À CUREPIPE: Ptr et MMM sont nés dans la lutte, pas dans le pouvoir, a déclaré Ramgoolam

Le lancement de la biographie de Guy Rozemont par Mée P. Rivière à la municipalité de Curepipe hier a été l’occasion d’aller à la racine historique du Parti travailliste, source d’inspiration commune pour le leader du Ptr, Navin Ramgoolam et celui du MMM, Paul Bérenger. Ce qui a amené le leader du Ptr à affirmer que « le MMM et le Ptr sont deux partis nés dans la lutte et non pas dans le pouvoir ».
Le livre intitulé Guy Rozemont, le défenseur des plus démunis, édité par Osman publishing, a été lancé, hier, en présence des membres de la famille Rivière notamment Serge et Lindsay Rivière et de Nella Rivière, fille de Mée P. Rivière, décédé en 2003. « La publication de la présente biographie de Guy Rozemont correspond à une double démarche : elle vise d’abord à honorer une promesse faite par sa famille à l’auteur, Mée P. Rivière, journaliste des années 50, ami d’adolescence de Guy Rozemont et ancien membre de l’exécutif du Ptr, de publier un jour ses souvenirs et son témoignage de la grande épopée du Parti travailliste des années 50 sous la direction énergique de Rozemont. Elle souhaite également ramener en lumière, à quatre ans de la célébration le 15 novembre 2015 du centième anniversaire de la naissance de Guy Rozemont, l’action politique décisive du tribun, décédé en mars 1956 à l’âge de 42 ans », explique Lindsay Rivière dans l’introduction du livre.
Au-delà de l’esprit de Guy Rozemont qui planait sur la cérémonie d’hier, ce sont les deux leaders politiques, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, qui ont été les véritables vedettes de la soirée, rééditant leur performance réalisée lors du lancement du livre autobiographique de Jayen Cuttaree la semaine dernière. Leur complicité était aussi apparente sur la scène que dans leurs discours respectifs.
Pour Paul Bérenger, l’action de Guy Rozemont se situe en droite ligne de celle initiée par Emmanuel Anquetil, le Pandit Sahadeo et Maurice Curé. Il s’est appesanti sur la période précédant les élections de 1948 lorsque le Ptr présenta un nombre limité de candidats pour soutenir d’autres candidats indépendants dont Seewoosagur Ramgoolam. Un lapsus de Paul Bérenger devait provoquer l’hilarité de l’assistance lorsqu’au lieu de parler de Dr Seewoosagur Ramgoolam, il parla du Dr Navin Ramgoolam. Ce qui l’a amené à lancer la boutade « telman mo kontan li sa ». Il parla aussi du « vrai Parti travailliste » qui se présenta aux élections générales de 1953. Paul Bérenger a salué le caractère objectif du livre de Mée P. Rivière, qui ayant été très proche de Guy Rozemont, est resté objectif dans ses propos. Il a toutefois souhaité des recherches sur certains propos de Guy Rozemont rapportés par Mée P. Rivière, qui n’était pas historien et qui n’a pas cité ses sources. Il a également souhaité que d’autres biographies soient écrites, en particulier sur le Dr Maurice Curé. Paul Bérenger a souhaité que l’auteur choisi n’écrive pas l’histoire avec une gomme élastique et présente une image objective du fondateur du Ptr. Il a aussi rappelé la campagne raciste menée à l’époque par NMU et des politiciens de droite.
Campagne de dénigrement
Navin Ramgoolam a évoqué ses souvenirs d’enfance de Guy Rozemont, qui était un visiteur régulier en la résidence de sa famille rue Desforges à Port-Louis. Il a rappelé la campagne menée contre le Parti travailliste à l’époque, accusé de communisme. À ce propos, il a observé qu’au retour de Seewoosagur Ramgoolam au pays, plusieurs de ces livres, dont Das Kapital de Karl Marx, avaient été brûlés par les autorités coloniales d’alors car considérés comme subversifs. Il a aussi rappelé la campagne de dénigrement mené contre Guy Rozemont que ses adversaires avaient qualifié de « soûlard ». Ce dernier ne perdit pas le nord et se fit photographier avec une barrique sous le bras avec l’inscription « mo enn soûlard me mo gayn droit reprezant ou ». Il a aussi rappelé la lutte menée par ce dernier contre le capitalisme.
Navin Ramgoolam devait revenir sur l’attachement de Paul Bérenger au travaillisme d’antan en rappelant sa déclaration faite la semaine dernière, quand le leader mauve a invité ceux qui veulent comprendre les relations entre le Ptr et lui-même à lire le livre de Jayen Cuttaree. « C’est d’ailleurs en mémoire d’Emmanuel Anquetil qu’il a prénommé son fils Emmanuel », a dit Navin Ramgoolam qui affirme avoir obtenu la permission de Paul Bérenger pour le dire. Le Premier ministre a insisté sur le fait que le Ptr et le MMM sont nés dans la lutte et non dans le pouvoir. « Si Paul Bérenger avait rejoint le Ptr à l’époque, moi j’aurais été le N°2 », a-t-il lancé.
La prochaine rencontre publique entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger aura lieu à l’occasion du lancement de la biographie de M. Ramnarain, à la municipalité de Port-Louis en fin de semaine.

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