ÉDUCATION: Priorité au combat contre l’échec scolaire

Le gouvernement privilégie les actions pour contrer le problème aggravant du taux élevé d’échec à la fin du cycle primaire. La mesure qui retient l’attention est l’introduction d’un « Summer School Programme », destiné aux écoles où moins de la moitié des élèves réussissent aux examens du CPE.
« The high percentage of failure at CPE must continue to be addressed », a déclaré hier le ministre des Finances. C’est ainsi qu’il a mentionné parmi les mesures nouvelles envisagées par le gouvernement, l’élaboration d’un Summer School Programme qui concernera principalement les écoles enregistrant un très faible taux de réussite chaque année aux examens du CPE. Selon les premières indications données par Xavier-Luc Duval hier, il s’agira d’un soutien additionnel dans les domaines de l’écriture, de la lecture et du calcul pour les enfants avec des difficultés d’apprentissage, et qui obtiendront aussi une nourriture chaude. Cet accompagnement scolaire se fera trois fois par semaine et les enfants concernés pourront, s’ils le souhaitent, choisir une autre école que celle qu’ils fréquentent pour participer à ce Summer school programme et ils seront suivis durant ce programme par différents enseignants.
Le ministre des Finances reconnaît que le début dans la vie scolaire de tout enfant constitue une étape importante et cruciale pour la suite de son parcours et de ce fait, dit-il, il est impératif de consolider la base. « It is in those years that children develop the aptitudes to perform well in future years », soutient Xavier-Luc Duval. Le gouvernement, dit-il, a décidé d’étendre la pre-primary education grant, octroyée seulement aux enfants âgés de quatre ans, à ceux ayant trois ans. Selon le ministre des Finances il y aura 16 000 enfants additionnels qui bénéficieront de cette subvention.
Au niveau du secondaire le budget confirme la décision prise par le ministère de l’Éducation il y a quelque temps pour une quatrième année d’études dans la filière Prevocational Education au lieu de trois ans.
Le gouvernement investira aussi dans l’amélioration des infrastructures scolaires et chaque établissement gouvernemental à Maurice et à Rodrigues obtiendra une somme de Rs 500 000 pour la rénovation des locaux. Afin de s’assurer que cet argent soit bien utilisé, le gouvernement prévoit la mise sur pied d’un comité comprenant parents et enseignants au niveau de chaque école qui fixera alors les priorités. Avec cette mesure le ministre espère que les enfants évolueront dans une « more conducive school environment ».
Pour une utilisation maximale des infrastructures scolaires, le ministre propose d’étendre le concept de l’Open school Programme ; il s’agit des facilités récréatives, sportives et autres qui sont mises à la disposition de la communauté après les heures normales d’école, pendant le week-end et pendant les vacances scolaires. « The community at large must be able to use these facilities for learning, social, cultural and sports facilities », maintient le ministre.
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FORMATION DES JEUNES: Introduction de la Sponsored Pre-Job Training Initiative
Estimant que la croissance économique dépend du niveau de compétences, le ministre des Finances a mis l’accent sur la formation, qui est directement liée aux compétences que recherche le marché du travail. La plupart des nouvelles formations seront destinées aux jeunes chômeurs. Ainsi, le ministre des Finances a annoncé l’introduction du Sponsored Pre-Job Training Initiative.
Les contributions des employeurs au HRDC seront désormais disponibles non seulement pour former les employés actuels, mais pour préparer les jeunes à l’emploi. Par ailleurs, la Commission pour la Démocratisation de l’Économie va travailler avec les ministères concernés pour mettre en oeuvre un programme pilote visant à autonomiser les femmes vulnérables à travers de petits projets agricoles. La Central School of Nursing sera pour sa part réorganisée et élargie. Son programme sera remanié pour répondre aux besoins locaux, en particulier le centre médical, et préparer les étudiants à travailler à l’étranger. Le gouvernement encouragera la mise en place d’écoles privées pour la formation des infirmiers.
D’autre part, la Medical Council Act sera modifiée afin de réviser les critères d’inscription des médecins généralistes et spécialistes. Rs 87 M seront déboursées pour la formation de 375 diplômés en médecine des universités locales et étrangères. Afin de permettre aux jeunes de prendre de l’emploi dans l’industrie touristique, l’opportunité de travailler sur des bateaux de croisière leur sera donnée. Ainsi, des cours en hôtellerie à bord des navires de croisière seront dispensés par l’école Sir Gaëtan Duval. Dans le même contexte, des cours sur la sécurité maritime, la lutte contre les incendies et les gestes élémentaires de premier secours seront offerts par la Mauritius Maritime Training Academy. Quelque 500 jeunes devraient être formés chaque année. Le gouvernement s’assurera que les travailleurs puissent changer d’emploi, sans se soucier de droits acquis. Afin de s’assurer que les pensions et les avantages associés soient totalement transférables, des amendements aux lois seront apportés l’année prochaine.
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KNOWLEDGE CENTRE OF EXCELLENCE: Travail à temps partiel pour les étudiants étrangers
Concernant le Knowledge centre of excellence, le ministre des Finances a annoncé que le gouvernement a revu les procédures afin d’accélérer l’octroi de visas aux étudiants étrangers. Ces derniers seront autorisés à travailler à temps partiel jusqu’à 20 heures par semaine. Cependant, cette mesure ne s’applique pas au secteur de gardiennage et devrait attirer un plus grand nombre de jeunes souhaitant poursuivre leurs études à Maurice.
Le gouvernement, a indiqué Xavier-Luc Duval, mettra tout en oeuvre afin de pouvoir accueillir davantage d’étudiants étrangers. De plus, la State Land Development Corporation mettra à sa disposition des terrains à Réduit pour la construction de campus de plusieurs institutions tertiaires internationales.
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DR DINESH HUREERAM (Président de l’UoM Academic Staff Union) : « L’éducation tertiaire méritait une attention particulière »
L’éducation tertiaire est un secteur qui méritait une attention particulière car le développement de tout pays dépend du soutien qu’il apporte à la classe intellectuelle. Je suis surpris que le secteur éducatif ait été négligé puisque nous avons désormais un ministère spécifique pour sa promotion. Un budget démontre l’importance qu’accorde un ministère à ses projets ; pour l’éducation tertiaire, il est triste de constater que rien n’a été prévu, outre des mesures qui existaient déjà. Nous ne voyons aucune volonté pour ce secteur alors que le ministre de tutelle avait annoncé des projets ambitieux. Je réalise que le gouvernement est plutôt intéressé à développer ce qui existe déjà. Cela signifie que les grands projets de Rajesh Jeetah ne figurent pas dans l’agenda du ministre des Finances. De même pour la recherche, il n’y a absolument rien.
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Vinod Seegum (président GTU) : « Première tentative en 35 ans de combattre l’échec au CPE »
Pour la première fois en 35 ans, un gouvernement présente un projet pour combattre le problème d’échec au CPE et je salue cette initiative. La GTU n’a jamais cessé de répéter que l’échec au CPE est un problème qui affecte le niveau d’éducation de notre pays. Le Summer School Programme est une bonne initiative mais il faudra une bonne consultation avant de lancer le projet. Cependant, j’espère que cela ne donnera pas le ton pour l’école jusqu’à 17 h. Si ce budget prévoit pas mal de mesures positives pour l’éducation, je note toutefois que le problème de training et de manque d’enseignants n’a pas été pris en compte. Rien n’a été dit pour le cours de Bachelor in Education, de même que pour le recrutement de nouveaux enseignants. Je pense que l’étude sur les ressources humaines dans le secteur de l’éducation n’a pas été bien menée. La décision d’accorder un time frame aux différents projets annoncés est bonne car elle nous permettra de suivre de près la mise en oeuvre des projets.
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Suttyhudeo Tengur (Président de la GHTU) : « Un budget ambitieux »
Le ministre des Finances s’est livré à un exercice de haute voltige durant lequel il a énuméré un chapelet de mesures incitatives et de bonnes intentions pour placer la barre très haut afin que l’île Maurice figure parmi les grands de ce monde. Est-ce que ces mesures seront traduites dans la réalité ou resterons-nous sur notre faim ? Seul l’avenir le dira.
Pour l’instant, nous ne voulons pas faire un procès d’intention mais nous nous attendons à des actions concrètes. Au niveau de l’éducation, Xavier-Luc Duval est venu avec quelques bonnes propositions : une année a été ajoutée au prévocationnel pour aider les recalés du CPE ; des summer schools seront créées et les cours seront proposés trois fois la semaine ; une allocation annuelle de Rs 500 000 par école primaire sera accordée pour l’amélioration de l’environnement et l’infrastructure en vue de créer des conditions plus propices à l’éducation des enfants.
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Anil Gayan (Ancien pro-chancellor de l’UoM) : « Il faudra importer des ressources pour le tertiaire »
L’éducation a eu une place d’honneur dans ce budget, surtout avec l’idée de rendre plus flexible l’octroi de visa aux étudiants étrangers. Maurice a un service d’éducation à offrir aux pays africains. Cependant, les différents projets ne pourront être concrétisés que s’ils sont accompagnés d’un enseignement et des ressources de qualité. Pour ce faire, il nous faudra importer le personnel requis. Actuellement, Maurice n’est pas à la hauteur des normes internationales. Les idées sont bonnes, mais reste à savoir comment elles vont être mises en oeuvre. Il ne se passera rien si nous restons bloqués dans notre esprit insulaire.
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Brinda Koobloll (Présidente de la Pre-Primary School Employees Union) : « Le projet child-minding toujours flou »
Dans l’ensemble, c’est un bon budget. Mais le flou persiste concernant le ‘child-minding’. Si le gouvernement veut offrir une chance aux parents en optant pour des tarifs spéciaux, rien n’a été dit au sujet de la rémunération du personnel. Le gouvernement devrait revoir sa politique en écoutant toutes les parties concernées.
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Yahya Paraouty (président UPSEE) : « Rien en termes d’investissements pour l’infrastructure »
Je m’attendais à plus en termes d’investissements pour le secondaire ; il y a tant de projets qui méritent une attention particulière tels que le tableau interactif dans les collèges, un laptop pour les enseignants, réaménager les bibliothèques etc., qui n’ont pas été mentionnés. En effet, le gouvernement n’a fait aucune provision pour le secondaire. Les Rs 500 000 annoncées pour investir dans les écoles sont-elles suffisantes, vu la taille des collèges d’État ? Je m’attendais à plus, surtout que le gouvernement ne cesse de dire que l’éducation est un des piliers de l’économie. De plus, je me demande quelle est l’intention du gouvernement en donnant une année de plus au prévocationnel. Ce budget est une déception totale.

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