- Chagos Deal: un soutien financier sur la durée, susceptible de contribuer à la consolidation budgétaire, à la relance économique et à la transformation structurelle
La 17e édition de SBM Insights, rendue publique en cette fin de semaine, par la SBM Holdings Ltd, met l’accent sur l’urgence de s’attaquer au déficit fiscal dans la conjoncture de la présentation du prochain budget, soit le premier de l’Alliance du Changement, jeudi prochain à l’Assemblée nationale. Nuvin Balloo, Group Chief Strategy Officer à la SBM Holdings Ltd, est d’avis que compte tenu du contexte mondial marqué par une volatilité persistante, des tensions commerciales accrues, bien que tempérées ces derniers temps, et des risques géopolitiques, l’économie doit composer avec des incertitudes des défis multiples. Tout en indiquant que la croissance nationale, traduisant la résilience, reflétant les Economic Fundamentals, le pays n’est pas à l’abri des vents contraires extérieurs, conjugués aux faiblesses structurelles et aux pressions climatiques.
« Cette posture met en exergue le besoin primordial de prendre les mesures nécessaires – avec le soutien des différentes parties prenantes – dans le but de contenir la hausse des dépenses publiques récurrentes, bien que cela puisse se révéler politiquement risquant ; et d’accroître sensiblement les revenus de l’État. Ce sera la condition sine qua non pour générer des gains importants sur le long terme en ce qui concerne la stabilité macroéconomique, la croissance du PIB et le progrès social, », préconise en substance SBM Insights, qui trouve également que « le Chagos Deal constitue une avancée importante et une opportunité stratégique pour Maurice dans le sens où le soutien financier qui en découlera pourra, sur la durée et conjointement avec d’autres mesures, contribuer à la consolidation budgétaire, à la relance économique et à la transformation structurelle du pays. »
L’analyse de la Banque d’État, en marge du Budget Day, s’appesantit sur le fait qu’avec en toile de fond les facteurs susmentionnés sur le front international, l’option se résume à « la poursuite des politiques économiques bien conçues et une consolidation fiscale crédible et efficace sur le moyen et long terme, tout en renforçant la résilience et la compétitivité de l’économie ». Aux conditions économiques internationales volatiles viennent se greffer des éléments incontournables sur le plan local, sous la forme de « l’évolution démographique et du vieillissement de la population, de la digitalisation, de l’intelligence artificielle, de l’urbanisation, de la disponibilité, de la sécurité et de l’efficience des ressources énergétiques et hydriques, ainsi que les transitions climatiques. »
Au chapitre des répercussions du changement climatique, SBM Insights note que « les sécheresses prolongées et l’intensité croissante des phénomènes naturels tendent à exercer des pressions non négligeables sur plusieurs secteurs économiques, l’inflation et les infrastructures du pays. » À cet effet, la State Bank of Mauritius estime que « l’un des principaux Downside Risks concerne l’aggravation potentielle des aléas climatiques, qui seraient susceptibles d’affecter négativement la production nationale et les performances à l’export. »
Face à l’unanimité, qui se dégage au sein des partenaires socio-économiques, en vue de favoriser « une croissance élevée, inclusive et durable, tout en promouvant un mode de développement vert, la State Bank of Mauritius revient à la nécessité de la « mise à exécution d’un programme de consolidation fiscale à moyen terme bien calibré et réfléchi qui raffermira progressivement la discipline budgétaire et s’assurera que la dette publique soit engagée sur une trajectoire durable. »
S’appuyant sur des déclarations du Premier ministre, Navin Ramgoolam, et du Junior Minister aux Finances, Dhaneshwar Damry, Group Chief Strategy Officer à la SBM Holdings Ltd, maintient que « l’amélioration de la position budgétaire du pays est primordiale afin d’assurer l’Investment Grade Rating Profile du pays, tout en stimulant les entrées de capitaux étrangers et le progrès macroéconomique ; et de dégager une marge de manœuvre satisfaisante pour réaliser des gains à long terme en termes de PIB et de création d’emplois. »
Commentant les prévisions officielles, soit un taux de croissance du PIB réel de 3,2 % en 2025, SBM Insights concède que « la croissance du pays pour 2025 va, à certains égards, bénéficier des initiatives du gouvernement pour améliorer le climat des affaires, alors que le prochain budget national va certainement jeter les jalons d’une économie plus diversifiée, résiliente et compétitive. »
Toutefois, la vigilance est de rigueur avec les retombées de la menace des droits de douane de Donald Trump, des perturbations dans les schémas commerciaux ainsi que des répercussions à plusieurs niveaux sur les marchés financiers et le secteur réel de même que « de potentielles implications directes et indirectes pour Maurice, principalement en termes d’inflation, de consommation des ménages, d’exportations nettes, de flux de capitaux étrangers, de mouvements de devises et de valeur ajoutée sectorielle. »
Pour la SBM, le Chagos Deal, agréé le 22 mai, pourrait se révéler être le Silver Lining à terme, avec injection annuelle de £ 165 millions pour chacune des trois premières années suivant l’entrée en vigueur du traité ; une somme annuelle de £ 120 millions, à partir de la quatrième année suivant l’entrée en vigueur du traité et pour toute la durée du traité ; une somme de £ 40 millions au titre du Trust Fund établi par Maurice au profit des Chagossiens ; et une subvention annuelle de £ 45 millions pendant 25 ans pour soutenir des projets, favorisant le développement économique continu et le bien-être de Maurice et de son peuple.
« Cet accord revêt une importance particulière dans le contexte actuel. Le package financier devrait, dans une certaine mesure, fournir une légère marge de manœuvre supplémentaire à Maurice alors que le pays s’attelle à faire face à un déficit fiscal élevé et inquiétant. Le Gouvernement est simultanément appelé à générer un espace fiscal convenable pour soutenir la croissance du PIB.
Dans la perspective du prochain budget national, ce revenu annuel fournirait au gouvernement des moyens additionnels, ensemble avec d’autres initiatives, afin de poursuivre les réformes structurelles et d’accomplir l’assainissement budgétaire à moyen terme. Il est également rassurant de constater que le support financier et les entrées de devises étrangères qui l’accompagneront vont, sur la durée, aider à améliorer les performances des marchés des changes nationaux et à rendre le secteur bancaire encore plus résilient, tout en boostant la disponibilité des devises étrangères sur le marché local et en soutenant, à certains égards, la stabilité de la roupie. Le Gouvernement doit impérativement définir les priorités et mettre en place les dispositions nécessaires pour la conception, l’exécution et la gestion des projets stratégiques et d’investissement, tout en maintenant une efficience optimale à tous les niveaux », souligne Nuvin Balloo dans cette 17e édition de SBM Insights.