2025 sera-t-elle l’année où le gouvernement du Changement aura (enfin ?) tiré des leçons de ses actes manqués ? Abordons ces derniers jours avec ces espoirs en tête, dans la perspective de voir les choses prendre une meilleure tournure que durant les premiers mois ayant marqué l’arrivée au pouvoir du nouveau régime. Partons du principe que la phénoménale victoire du 11 novembre 2024 aura été une surprise des plus inattendues, qu’elle ait pris de court tout un chacun, et qu’elle ait engendré une série de couacs (certains majeurs, hélas !). Finissons 2025 avec l’idée qu’elle aura permis aux nouveaux alliés – puisque cette configuration politique est totalement inédite – d’avoir appris à s’apprivoiser, bref, de “fine tune” leurs différences, d’identifier leurs lacunes et de prendre le recul nécessaire pour un (re)démarrage qui ne pourrait qu’être bénéfique, tant à la nation qu’au gouvernement. Car telle est l’idée, n’est-ce pas ?
Ce serait injuste de ne pas concéder qu’il y a eu quelques changements notables dans la bonne direction. Et de prendre pour acquis que tout aurait dû aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais il n’y a toutefois pas de quoi se reposer sur ses lauriers. Même si Navin Ramgoolam et Paul Bérenger sont de vieux routiers de la scène politique locale, cela n’implique pas qu’automatiquement ils n’auraient pas eu de divergences de points de vue, de stratégies, d’approches, d’attitudes et de méthodologie. Et avec la présence des deux nouvelles entités qui se sont greffées à ce noyau dur, chacun en a pris un peu pour son grade ! Et c’est peut-être mieux ainsi, car les leçons apprises des dérives de l’ancien régime ont déclenché un mécanisme de retour vers de vraies bonnes valeurs, d’une recherche d’authenticité et de vérité, pour qu’au final triomphe le “as one people, as one nation”.
Il est ainsi indispensable que démarre 2026 sous les meilleurs auspices. Car trop de temps perdu génère un retard irréversible. Comme dans le secteur crucial de la société et la santé publique, avec l’énorme problème des drogues qui gangrène le pays. Violences multiples – physiques comme morales et mentales; dégradation des valeurs et des mœurs avec, au cœur, la cellule familiale qui souffre le martyre, pour ne citer que cela… La matrice même du fonctionnement optimal de la société mise à mal.
La détérioration survenue durant la décennie écoulée ne donne malheureusement de perspective qu’au colmatage des dégâts. La mise en place des stratégies et des polices pour sauver des vies doit se faire dans l’urgence. Le choix de faire porter la toute jeune National Agency for Drug Control (NADC) initialement par le duo Sam Lauthan-Fayzal Sulliman n’était pas forcément mauvais. Le premier est davantage un activiste aguerri qu’un homme politique, tandis que le Dr Sulliman, fort de son expérience près du public durant ses années passées auprès des patients et parents toxicomanes fréquentant le Centre Idrice Goomany (CIG) de Plaine-Verte – son parcours au ministère de la Santé, sa contribution dans l’élaboration du traitement à base de méthadone sur le plan national en 2006, le tout couplé à son vécu dans le privé mais, surtout, sa riche expertise ces dernières années au sein de l’United Nations Office on Drugs & Crime (UNODC) – lui confèrent un track record quasiment complet !
L’arrivée de Kunal Naik comme Chairman s’inscrit dans une logique d’accélérer cet organisme. Comme trouver des pistes de réponses au problème délicat des addictions massives aux drogues de synthèse, soit les “simik” qui font beaucoup trop de tort à notre pays. Ces produits n’ont, à ce jour, aucun traitement spécifique; ce qui corse encore plus la donne. Il faut aussi sortir les parents de ces accros de leur enfer. Protéger les plus jeunes contre les tentations. Il y a du pain sur la planche. Et là, ce n’est encore que la partie émergée de l’iceberg.
Notre population a l’avantage d’avoir une résilience qui, dans différentes épreuves jusqu’ici, a transformé des échecs en petites victoires collectives. Partant de là, à mesure que le sablier s’égrène pointant la prochaine échéance électorale, un bon travail doit être entrepris et réalisé. Autrement, le partenariat de confiance population/politique s’effritera à tout jamais.
Husna Ramjanally

