Rodrigues : les membres du GM régional rencontrent ceux de la minorité

  • A l’agenda, la reprise de la desserte aérienne Maurice/Rodrigues avec ou sans quarantaine et les prochaines élections régionales

Fait marquant dans les annales de la politique à Rodrigues en cette fin d’année et à la veille de la dissolution de l’Assemblée Régionale de Rodrigues. Ce matin du 23 décembre, le chef commissaire et leader de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR), Serge Clair, avait pris l’initiative d’inviter les membres de la minorité au sein de l’Assemblée régionale pour discuter autour d’une même table de certaines décisions.

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Nicolas Von Mally, leader du Mouvement Rodriguais, avait répondu à l’appel, en compagnie de son colistier Reddy Augustin. Franceau Grandcourt, Minority Leader et chef de file de l’Union du Peuple de Rodrigues, (UPR) était également présent en compagnie de sa collègue Marie Thérèse Agathe. La rencontre s’est tenue au siège du conseil exécutif à La Résidence et a duré plusieurs heures, à tour de rôle avec Nicolas Von Mally et ensuite avec Franceau Grandcourt.

Malheureusement, à la dernière minute, pour des raisons de santé, semble-t-il, le chef commissaire n’a pas pu être présent. La réunion a donc été présidée par l’adjoint au chef commissaire, Nicholson Lisette, avec à ses côtés les commissaires Franchette Gaspard Pierre Louis et de Daniel Baptiste. Il s’agissait en fait de discuter de la marche à suivre concernant la reprise des vols commerciaux sur Rodrigues, notamment sur la nécessité d’imposer une quarantaine. La tenue des prochaines élections régionales et la situation du Covid-19 à Maurice, entre autres, était également à l’agenda.

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À l’issue de la rencontre, Nicolas Von Mally s’est dit satisfait, la discussion s’étant déroulée dans une atmosphère très cordiale. « Cette rencontre aurait dû avoir lieu bien avant. Mais mieux vaut tard que jamais. Car le Covid-19 concerne tout le monde. Depuis que le High Powered Committee a été mis en place, l’opposition aurait dû être invitée à y participer, car nous avons aussi des propositions. Nousi nou anvi donn enn koudmin. Nous avançons dans l’inconnu. Il y a certes deux écoles de pensée. Certains scientifiques pensent que le variant Omicron est peut-être a blessing in disguise, avec des effets très légers, créant ainsi l’immunité dans le corps de ceux qui en sont contaminés. Mais cela reste à prouver », dit-il.
Nicolas Von Mally pense qu’avec la reprise éventuelle des vols sans quarantaine début janvier, avec le risque éventuel de contamination massive par le coronavirus, il sera difficile d’organiser des élections régionales. Selon lui, il est possible que ces élections soient renvoyées.

« Bizin ena plan A ek plan B. Si pandemi la fini lane prosenn, lerla kapav fer eleksion ek prosed a louvertir frontier par faz. Pa kapav fer eleksion apre dimoun nek malad mor. Cela n’en vaut pas la peine. La santé de la population demeure la priorité. Nous ne pourrons organiser des élections en pleine pandémie en mettant à risque la population. Lavi dimoun pli inportan », ajoute-t-il, en préconisant la vaccination de masse. Il a également demandé que la quarantaine se fasse en un seul lieu. Concernant la rencontre elle-même, il a estimé « que c’est une évolution politique dans le bon sens dans le paysage rodriguais ».

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Pour sa part, Franceau Grandcourt n’a pas abondé dans le même sens que Nicolas Von Mally. Pour lui, il est hors de question de procéder à l’ouverture des frontières rodriguaises sans passer par une période de quarantaine de dix jours minimum. « Nou pou touzour lite pou ki Rodrig ress Covid Safe. Bizin fer eleksion avan ouver frontier. Lerla, lepep ava deside ki li anvi, ki dirizan ki li anvi. Zot finn explik nou bann zefor ki zot pe fer pou anpes kovid rant dan Rodrig. Nous avons été clairs sur notre position et nous leur avons fait comprendre que leur plan anti-Covid comporte beaucoup de lacunes », fait-il comprendre.

Concernant la quarantaine, il est d’avis qu’elle doit être gratuite pour tous les résidents de l’île. « Mo konpran ki bann dimoun dan biznes pe afekte par sa sitiasion la. Me si popilasion kontamine, okenn biznes pou nepli marse. Lavi dimoun pass an premie. Nou bizin defann sa pep la. Nou bizin anpes dimoun gagn sa malad la. Nou bizin anpes nou papa, nou mama, nou ser, nou frer ek nou zanfan mor », a-t-il déclaré. Il a ajouté que ce qui se passe à Maurice actuellement « donne un avant-goût de ce qui peut se passer à Rodrigues ». Une situation à éviter à tout prix, selon lui.

Franceau Grandcourt croit également avoir compris que les dirigeants locaux subissent des pressions de Port-Louis. « Mo konpran ki kapav Porlwi pe met presion lor zot akoz kantite larzan ki sa koute. Me zot bizin pran zot prop desizion pou zot popilasion parski Rodrig otonom. Zot gagn drwa dir zot pa dakor avek seki Porlwi dir. Se responsabilite Moris anver Rodrig sa. Si zame zot ouver frontier san karantenn, bokou dimoun pou mor dan Rodrig. Lerla, sakenn pou bizin asim responsabilite desizion ki li finn pran », a-t-il souligné. Il poursuit « zordi zot inn demann nou ki nou panse, be noun dir zot ». Il a conclu en disant que « pa pou kapav ouver frontier san karantenn, ek karantenn la bizin gratui ».

 

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