Après presque dix heures de suspense à attendre la décision de la Haute Cour de Londres au sujet d’une injonction intérimaire arrachée à 2 h 25 dans la nuit de mercredi à jeudi, avec pour effet la suspension du traité anglo-mauricien sur la rétrocession de l’archipel des Chagos sous la souveraineté de la République de Maurice, Port-Louis et Londres ont poussé un ouf de soulagement en début d’après-midi d’hier. Et à partir de là, l’étape ultime de la Virtual Signing Ceremony entre le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, et son homologue britannique, sir Keir Starmer, a été complétée en mode accéléré en fin de journée à Maurice. La première réaction du Premier ministre était sans équivoque : « Nou finn gagne ». C’est ce qu’il a déclaré avec émotion après la signature d’un accord historique avec le Royaume-Uni sur la souveraineté de l’archipel des Chagos. En dépit des doutes, entretenus dans certains milieux à Maurice comme au Royaume-Uni, et qui avaient prévalu jusqu’à la dernière minute quant à la conclusion positive de ces consultations entre Londres et Port-Louis, ce traité marque une avancée majeure dans une bataille politique, diplomatique et judiciaire entamée suite à la décision sous forme du Prerogative Order in Council (UK Statutory Instrument No 1, 1965) en date du 8 novembre 1965 pour créer une fiction politique dans l’océan Indien, soit le British Indian Ocean Territory (BIOT) de sinistre mémoire.
« Pa kapav xprime komie li enn zour istorik pou nou pei ek pou nou nasion », affirme le chef du gouvernement pour commenter la fin du processus de décolonisation de Maurice. Il s’est appesanti sur le caractère décisif de ce tournant, soit le point fondamental de la conclusion de plus de deux ans de consultations à haut niveau: la reconnaissance officielle et complète par le Royaume-Uni de la souveraineté de Maurice sur l’ensemble de l’archipel, y compris Diego-Garcia. Le libellé du premier article est sans ambiguïté aucune : « Mauritius is sovereign over the Chagos Archipelago in its entirety, including Diego Garcia. » Une clause lourde de sens, mettant K.-O. deux super puissances occidentales, qui ont régné en maître dans les eaux territoriales de Maurice durant ces 60 dernières années.
D’entrée de jeu, le chef du gouvernement a tenu à rendre hommage à tous ceux qui ont œuvré pour cette reconnaissance : Sir Seewoosagur Ramgoolam, les Chagossiens – dont de nombreuses femmes –, Fernand Mandarin, Olivier Bancoult, le MMM, et Paul Bérenger. Il a également réitéré l’engagement indéfectible de son gouvernement, en tandem avec Paul Bérenger, pour que la souveraineté ne soit pas partielle ou conditionnelle, mais totale. « Pena anbigwite, pena konpromi lor la », maintient Navin Ramgoolam pour souligner cette approche No Retreat, No Surrender sur la souveraineté et l’intégrité territoriales de Maurice.
Retour des Chagossiens et compensation
Le traité anglo-mauricien ouvre la voie au retour des Chagossiens sur les îles de Peros Banhos et Salomon, une demande historique des membres de la communauté déplacés. « Ce retour ne pouvait être exclu, car il s’agit là d’un des fondements de la souveraineté », précise le Premier ministre. Par ailleurs, un fonds fiduciaire de 40 millions de livres sterling sera mis en place en faveur des Chagossiens. « Le montant de cette compensation est supérieur à celui conclu précédemment sous l’ancien régime politique (environ 53,7 millions de dollars) », s’enorgueillit Navin Ramgoolam.
Accord financier et partenariat stratégique
L’accord prévoit aussi un loyer annuel que le Royaume-Uni devra verser à Maurice pour le bail et l’usage de la base militaire de Diego-Garcia. Ce loyer s’élèvera à 165 millions de livres sterling en Front Loading, soit plus de Rs 10 milliards de roupies, versées sur les 28 prochaines années, avec le contrat s’échelonnant sur une période de 99 ans.
Par ailleurs, le gouvernement de l’Alliance du Changement avait rejeté catégoriquement le mode de paiement souhaité par l’ancien gouvernement MSM de Pravind Jugnauth – en dollars convertis ensuite – et a privilégié une transaction en livres sterling, évitant ainsi des pertes et manques à gagner liés au taux de change.
Une victoire de souveraineté et de dignité
En parallèle, le traité prévoit la mise en place d’un partenariat stratégique renforcé avec le Royaume-Uni, ouvrant la voie à une coopération accrue dans divers domaines. Navin Ramgoolam a conclu son intervention en soulignant que ce traité représente l’achèvement du processus de décolonisation entamé en 1968. C’est, selon lui, une victoire non seulement pour l’État mauricien, mais pour la dignité nationale. « Le traité bénéficie de l’accord des USA et du soutien du gouvernement indien et du Premier ministre, Narendra Modi », dit encore Navin Ramgoolam.
Le Premier ministre, qui devra commenter ce traité sur les Chagos lors des délibérations du conseil des ministres de ce matin, animera en début d’après-midi un point de presse plus élaboré sur ce dossier.
—
Le DPM Paul Bérenger
« Historique et émouvant »
Pour Paul Bérenger, ce jour est « historique et émouvant ». Il maintient que Maurice n’a jamais perdu sa souveraineté, mais que celle-ci avait été confisquée. « Nou pa pe regagn nou souverennte, parski nou ti toultan ena li. Se bann dimounn ki ti pran li ki pe bizin rekonet li azordi. » S’appuyant sur l’article 1 du traité – « Mauritius is sovereign over Chagos Archipelago in its entirety, including Diego Garcia » – le Deputy Prime Minister estime que le pouvoir colonial est aujourd’hui contraint de rendre justice à l’Histoire. Il a également exprimé une pensée spéciale pour les Chagossiens, ajoutant que la dimension financière du deal n’était pas à négliger et qu’il dédiait cette victoire à ces « frères et sœurs jamais oubliés ».
—
Olivier Bancoult soulagé « du droit de retour »
Du côté des militants de Rann Nou Nou Chagos, Olivier Bancoult, figure de proue du combat chagossien, a laissé éclater son émotion. « C’est un jour historique après tant d’années de lutte pour nos droits fondamentaux. » Il se dit soulagé que l’accord permette enfin le droit de retour sur les îles natales des Chagossiens, saluant également la création du Trust Fund comme une mesure significative en faveur de l’avenir des Chagossiens.
Pravind Jugnauth, ex-Premier ministre :« Une pensée spéciale pour le courage de SAJ »
« C’est avec une grande émotion que j’accueille la signature d’un accord entre le Royaume-Uni et Maurice suite à l’accord politique que j’avais signé avec sir Keir Starmer le 3 octobre 2024. J’ai une pensée spéciale pour le courage de sir Anerood Jugnauth qui a remporté un jugement historique à la Cour Internationale de Justice.
« Moi aussi j’ai une pensée pour les sœurs et frères chagossiens qui ont été victimes d’un crime atroce. Je dis merci à mes collègues dans l’ancien gouvernement et mon équipe qui ont participé aux négociations pendant deux ans avec trois Premiers ministres britanniques. Aujourd’hui c’est un jour historique et mon plus grand souhait c’est que la République continue à développer et que la réparation que nous obtiendrons sera mise au service de la population mauricienne et nos sœurs et frères chagossiens. »
Londres | Haute Cour hier
L’injonction intérimaire balayée d’un revers de la main
Une injonction intérimaire émise à 2 h 25 dans la nuit de mercredi à jeudi, par un juge de la Haute Cour de Londres, le juge Julian Goose, a chamboulé de manière intérimaire le scénario échafaudé par Port-Louis et Londres pour la signature du traité anglo-mauricien sur les Chagos, hier après-midi. Toutefois, le juge Sir Martin Chamberlain, siégeant dans l’Administrative Court de la Haute Cour de justice du Royaume-Uni, a annulé, hier vers midi (heure de Londres) l’injonction intérimaire, qui avait gelé la mise en vigueur des dispositions du traité négocié. Cette injonction intérimaire interdisait le gouvernement britannique d’aller de l’avant avec l’accord entre le Royaume-Uni et la République de Maurice, où le Royaume-Uni cédait sa souveraineté sur les Chagos à Maurice.
Ce développement initial est intervenu aux petites heures du matin de ce jeudi 22 mai, à la demande de Bertrice Pompe et de Bernadette Dugasse, deux Chagossiennes établies au Royaume-Uni. Elles voulaient loger une Judicial Review du processus de prise de décision du gouvernement britannique aboutissant à l’accord en question. Selon elles, cet accord ne prenait pas en considération leurs droits comme Chagossiens établis en Grande-Bretagne, ayant la citoyenneté britannique.
Le juge Goose avait ainsi ordonné que le gouvernement britannique, « pending the final determination of the claim […] shall take no conclusive or legally binding step to conclude its negotiations concerning the possible transfer of the British Indian Ocean Territory (also known as the Chagos archipelago) to a foreign government or bind itself as to the particular terms of such transfer. The Defendant (ndlR: le gouvernement britannique) shall in particular not dispose of the territory in whole or in part. The Defendant is to maintain the jurisdiction of the United Kingdom over the British Indian Ocean Territory until futher Order. ».
Le juge Goose avait par la suite ordonné une séance à 10 h en présence de toutes les parties, devant un autre juge, pour affirmer ou annuler l’injonction intérimaire. Une séance avait ainsi été tenue en urgence au siège de la Haute Cour de Londres, devant le juge Martin Chamberlain. Philip Rule, King’s Counsel, représentait les plaignantes, intervenant par visioconférence depuis New York. James Eady, King’s Counsel, représentait pour sa part le gouvernement britannique.
Philip Rule avait argumenté que le gouvernement du Royaume-Uni n’avait pas fourni « proper recognition and consideration » en ce qui concerne les « Chagossian UK citizens » dans son processus de prise de décision. Le jugement avait été rendu ex tempore (sans délibération, une fois les plaidoiries ayant pris fin) par le juge Chamberlain, vers midi (heure de Londres), où ce dernier devait ainsi annuler l’injonction intérimaire de son confrère.
Pour le juge Chamberlain, cette demande d’injonction est Unprecedented et empêche le gouvernement du Royaume-Uni de conclure un traité « in the exercise of a foreign treaty prerogative ». « I have concluded that the stay granted by Mr. Justice Goose should be discharged and there should be no further relief. […] The public interest and the interest of the UK would be substantially prejudiced by the grant or continuance of interim relief, and these matters provide a strong public interest reason against the continuance of interim relief », a-t-il fait comprendre.
Le juge Chamberlain a également refusé de mettre en veilleuse sa décision en attendant le dénouement de tout appel que comptaient loger Beatrice Pompe et Bernadette Dugasse devant la Cour d’appel du Royaume-Uni. Cette demande de sursis en attendant le jugement de la Cour d’appel avait été faite par Philip Rule, King’s Counsel. Le juge a expliqué à l’avocat que « The order (ndlR : l’injonction intérimaire) is discharged from this point onwards. If you want to seek any further relief, you will have to go to the Court of Appeal. ».
Dans une déclaration aux médias après la levée de la séance, Mme Pompe a déclaré que c’était un « jour très triste… Nous avons des droits. Nous sommes des citoyens britanniques. Mais nos droits n’ont aucune importance. Nous ne voulons pas abandonner nos droits à Maurice, nous ne sommes pas Mauriciens. ».
Le gouvernement du Royaume-Uni a pour sa part salué la décision du juge Chamberlain avec un porte-parole affirmant que l’accord entre le Royaume-Uni et Maurice est « vital pour la protection et la sécurité du peuple britannique ».
Chagos Refugee Group : « Pas le moment de la division ! C’est le moment d’avancer »
Le Chagos Refugee Group s’était inscrit en faux à la démarche de dernière heure du tandem Bertrice Pompe et Bernadette Dugasse de bloquer l’ultime étape de la rétrocession de l’archipel des Chagos à Maurice par le truchement d’une injonction obtenue d’un juge de la Haute Cour de Londres à 2 h 25 dans la nuit de mercredi à jeudi. C’est ce qui découle d’un post Facebook d’Olivier Bancoult, leader du Chagos Refugee Group. Dans la conjoncture historique, il fait appel à l’unité des Chagossiens en avançant que « ce n’est pas le moment de la division. C’est le moment d’avancer – unis, concentrés et déterminés – pour s’assurer que les voix de la majorité ne soient pas noyées par les opinions de quelques-uns. »
D’entrée de jeu, Olivier Bancoult fait ressortir que « nous regrettons l’action en justice récemment intentée par Bertrice Pompe et Bernadette Dugasse, ainsi que leur tentative d’obtenir une injonction pour bloquer ce processus qui pourrait aboutir aujourd’hui. Leur initiative vise à empêcher la conclusion d’un accord historique, un accord qui servirait les intérêts à long terme de l’ensemble des Chagossiens. »
Le Chagos Refugee Group, qui soutient le gouvernement « dans ses efforts pour restaurer la souveraineté sur l’archipel des Chagos », concède qu’« aucun accord ne pourra jamais réparer entièrement le traitement inhumain et l’injustice infligés aux Chagossiens natifs et à leurs descendants. »
—
Chagossian Voices:« Victims of an outrageous Human Rights Abuse »
Des membres de la communauté chagossienne, vivant à Londres avec passeports britanniques, ont manifesté contre toute éventuelle signature du traité anglo-mauricien, portant sur le retour de l’archipel des Chagos sous la souveraineté de Maurice, en conclusion du processus de décolonisation. Réunis sous la bannière de Chagossian Voices, ils ont tenu à donner la voix dans la matinée d’hier devant les locaux du Foreign and Commonwealth Development Office à Londres en attendant la décision de la High Court de Londres sur l’injonction intérimaire de la dernière minute contre la conclusion des négociations entre Londres et Port-Louis.
De son côté, Philip Rule KC, dont les services sont retenus par Bertrice Pompe, a laissé entendre à la presse que « there had been a delay in issuing a wider legal challenge blocking the government from signing the deal due to problems with legal aid, and the injunction was launched after newspapers reported that the deal was imminent. »
De son côté, l’association Chagossian Voices, soutient dans une déclaration que « Chagossians remain the victims of an outrageous human rights abuse and continue to fight for justice. By meeting with ministers [David] Lammy and [Stephen] Doughty in London today, and through a challenge to the deal with Mauritius in the courts, members of Chagossian Voices continue to fight for Chagossians’ human rights, for restorative justice, a right of return and self-determination. »
La version de sir Keir Starmer
« Act Now or face Mauritian Legal Action »
Le Premier ministre britannique, sir Keir Starmer, s’est également adressé, hier après-midi, à la presse sur le dossier des Chagos. Intervenant des UK’s Northwood Military Headquarters, il maintient que « UK had to act now or face Mauritian legal action that could interfere with the Diego Garcia base. » Il ajoute que « President Trump has welcomed the deal along with other allies, because they see the strategic importance of this base and that we cannot cede the ground to others who would seek to do us harm. »
Plus loin, le Premier ministre anglaise avance que « If we did not agree this deal the legal situation would mean that we would not be able to prevent China or any other nation setting up their own bases on the outer islands or carrying out joint exercises near our base » affirme-t-il en ajoutant que « no responsible government could let that happen. »
Résumant la teneur de l’accord, Sky News note que par rapport au Chagos Islands deal:
« The UK will pay £101m to Mauritius per year, with the whole deal costing the UK £3.4bn, to operate the Diego Garcia base.
« The figures don’t add up over 99 years as the £101m figure is an average, and the £3.4bn number is the net number, the PM says.
The PM says this is a lower annual costs than running a aircraft carrier.
« Starmer adds that the US is paying the running costs of the base – which are higher than what the UK is paying under the deal.
« A 24-mile nautical buffer zone will exist around Diego Garcia, preventing preventing building without UK consent.
« A « rigorous » process for joint decision making on islands as far as 100 miles away meaning there are « no developments unless we agree ».
« A strict ban on foreign security forces on the outer islands.
« A « binding obligation » to ensure the base is never undermined.
« Foreign forces will also not be allowed on the wider territory.
« Access to the full electromagnetic spectrum for GPS purposes will also be maintained. »
Joe Lesjongard, leader de l’opposition
« Un travail de longue haleine »
« L’accord quant à la souveraineté sur l’archipel des Chagos est un moment historique pour notre pays. C’est un travail de longue haleine depuis l’indépendance, impliquant tous les gouvernements, portant ses fruits. Aujourd’hui nous pouvons enfin tourner la page sur le colonialisme et revendiquer fièrement notre souveraineté sur tout le territoire mauricien.
« J’ai une pensée spéciale pour sir Anerood Jugnauth qui, tel un vrai patriote, avait revêtu à nouveau sa toge d’avocat pour mener un dernier combat devant la Cour Internationale de Justice. Ce qui avait marqué un tournant décisif dans la lutte pour notre souveraineté. Nous devons aussi remercier Pravind Jugnauth qui a négocié avec les Anglais pendant deux ans. Chacun d’entre nous doit aujourd’hui se sentir fier d’être Mauricien. Vive notre république ! »
Washington salue l’accord sur l’archipel des Chagos
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a salué jeudi la signature de l’accord entre le Royaume-Uni et l’île Maurice de rétrocession de l’archipel stratégique des Chagos, prévoyant le maintien d’une base américano-britannique sur l’une des îles.
« Cet accord assure une exploitation à long terme, stable, et efficace de la base conjointe entre les États-Unis et le Royaume-Uni sur Diego Garcia, qui est essentielle pour la sécurité régionale et mondiale », a déclaré sur X le secrétaire d’État américain, qui avait un temps qualifié un premier accord britannico-mauricien de « menace sérieuse » à la sécurité des États-Unis, avant que des révisions au texte ne soient approuvées par Donald Trump.
Communiqué conjoint — Establishment of a Strategic Partnership Framework
Today, with the conclusion of the agreement on the exercise of sovereignty over the Chagos Archipelago, relations between the Republic of Mauritius and the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland enter a new era. In recognition of this, we — the Minister of Foreign Affairs, Regional Integration and International Trade for Mauritius, and the Secretary of State for Foreign, Commonwealth and Development Affairs for the United Kingdom — agree to a new Strategic Partnership Framework, to cement and boost our flourishing relationship for the benefit of both nations.
Mauritius and the United Kingdom enjoy deep historical ties and strong partnerships across a full range of shared strategic interests including economic growth, security, and climate change. We are both Commonwealth democracies, committed to upholding human rights, the rule of law, and the rules-based international system.
Our new governments will work together to deliver the clear mandates for reform we were given in our elections last year, to support the change our people want to see. In agreeing to this partnership, we also demonstrate our continued shared commitment to the pursuit of a free and rules-based Indo-Pacific that delivers security and prosperity for all.
From 2025, Mauritius and the United Kingdom will strengthen our cooperation, addressing the challenges and seizing the opportunities of our time, with a particular focus on: boosting mutual economic growth and trade, strengthening the international rules-based system, reinforcing maritime security, and tackling climate change.
Building on our vibrant bilateral trade relationship currently worth £ l .2 billion annually, we will increase mutual trade and investment to boost long-term growth for both our countries, supporting Mauritius’s aim to transition to a high income country and putting more money into hardworking people’s pockets. This will include.
Deepening our existing trade relationship under the United Kingdom-Eastern and Southern Africa Economic Partnership Agreement;
Maximising growth and development by cooperating on competitive financing through UK Export Finance, with at least £ 5 billion in market risk appetite, to deliver British business opportunities and growth and jobs in Mauritius;
New government-to-government initiatives on digital trade and health, and a Mauritius/United Kingdom Business Forum; and
Delivering a set of formal partnerships with Mauritian and British institutions across priority sectors, including hospitals, the civil and public service, universities, and City of London financial institutions.
We also commit to work together to strengthen the international rules-based system and in particular to build resilience against corruption and illicit finance,
including by enhancing Mauritius’s status as a regional financial hub and instilling further confidence in Mauritius as an investment destination. This will include:
Developing a bilateral Economic Security Partnership to counter corruption and illicit finance, including measures to support Mauritius’s next Financial Action Taskforce review;
Expanding law enforcement cooperation, in particular cyber training and investigations, to reduce crime; and
Identifying opportunities for Mauritian judicial reform and support.
We will explore ways to strengthen our democracies and shared values by forging deeper connections between our Parliaments and increasing our collaboration in international and multilateral fora such as the Commonwealth and regional Indian Ocean organisations.
On maritime security and irregular migration, we will deepen our cooperation to fight the scourges of irregular migration, drugs trafficking, piracy, and illegal, unregulated and unreported fishing, supporting safer streets in our countries and protecting mutual prosperity. This will include:
• Cooperation agreements and capacity building to secure Mauritius’s Exclusive Economic Zone; o Consideration of patrolling capability across the Chagos Archipelago to support a secure maritime domain;
Cooperation to counter and manage irregular migration; and
Provision of training and institutional partnerships to boost Mauritian maritime security capability and strengthen fisheries protection.
We further commit to tackle one of the defining global challenges of our time together: climate change. Our shared objectives are to deliver Mauritius’s transition to energy independence through sustainable renewable energy, to protect biodiversity including rare indigenous species, and to increase Mauritius’s long-term climate resilience. This will include:
A £ 12 million Access to Climate Finance programme, to unlock hundreds of millions of pounds through private sector partnerships and international green funds;
Mitigation and adaptation projects to tackle the immediate effects of climate change including coral restoration, coastal erosion and indigenous species conservation; and
Technical expertise to develop and manage the Chagos Archipelago Marine Protected Area, pursuant to the agreement on the exercise of sovereignty over the Chagos Archipelago.
The new Mauritius-UK Strategic Partnership Framework will provide a comprehensive mechanism for delivering — together — for our countries. Our Ministers will meet in the coming months to finalise the partnership and will then meet in an Annual Strategic Dialogue to review and keep evolving it as necessary to support the security and prosperity of our countries into the future.
Port Louis
Republic of Mauritius
22 May 2025
CS Mauritius 1.2025 Agreement Chagos Diego Garcia by Le Mauricien