À la veille des tripartites : Les syndicats montent au front pour la compensation et le PRB

Les syndicats, que ce soit du public ou du privé, se préparent activement à la veille des consultations tripartites sur la compensation salariale annuelle et la publication du prochain rapport du Pay Research Bureau (PRB), prévu pour janvier 2026. En réaction aux propos tenus, samedi, par le Deputy Prime Minister, et leader du MMM, Paul Bérenger, à l’effet que le gouvernement prendra deux importantes décisions à ce sujet, le président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU), Deepak Benydin a déclaré que le gouvernement ne devrait pas encore affirmer que les caisses de l’État sont vides car les travailleurs souffrent énormément en ce moment avec la hausse du coût de la vie. Il devait insister que la Banque de Maurice vient de souligner que le taux d’inflation a atteint 3,1 % en juillet 2025, et que le taux sur l’année tournera autour de 5,2 %. Le syndicaliste explique que la récente flambée des prix résulte en partie de mesures budgétaires, les principaux facteurs étant des mesures fiscales :

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des taxes élevées sur des produits nocifs et des droits d’accise imposés sur les véhicules pèsent fortement sur le coût de la vie;

la hausse des rémunérations génère des effets boule de neige sur les coûts des services et des biens ;

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des événements climatiques défavorables et des perturbations des chaînes d’approvisionnement contribuent à la hausse des prix ;

le prix des boissons gazeuses, des chocolats, des bonbons, des pâtisseries (gâteaux, tartes, brioches, etc.) a significativement augmenté ;

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malgré les subventions, le coût du transport continue de grimper, ce qui renchérit le prix des marchandises.

Deepak Benydin met en avant qu’il est inconcevable de constater qu’une boîte de conserve de la marque Glenrick se vend à plus Rs 75 et que le prix du poisson frais se situe au minimum à Rs 150 le demi-kilo.

Pour sa part, le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, déclare qu’alors « que nous sommes à la veille des consultations tripartites visant à déterminer le montant de la compensation salariale, nous demandons au gouvernement de faire preuve de reconnaissance envers les travailleurs pour leur contribution et leurs sacrifices au service du pays. Nous appelons également les représentants du patronat à faire preuve de justice en acceptant de valoriser leurs employés, en leur accordant une compensation décente et en reconnaissant leurs efforts pour permettre à leurs entreprises de prospérer. »

Il poursuit : « le coût de la vie est devenu extrêmement élevé. Le gouvernement a même dû allouer une somme de 2 milliards de roupies à travers le Price Stabilisation Fund afin de subventionner certains produits. Malheureusement, ce montant a déjà été englouti par l’augmentation continue des prix qui ne cessent de grimper. »

Selon Haniff Peerun, de nombreux facteurs doivent être pris en considération pour l’octroi d’une compensation adéquate, notamment : la cherté de la vie, l’augmentation quasi hebdomadaire des prix, l’endettement de la population et des travailleurs, la dévaluation des salaires, la suppression de certaines aides sociales, et surtout le relèvement de l’âge de la pension de vieillesse à 65 ans. Le mode de vie des Mauriciens a constamment changé, tandis que le changement climatique affecte également le monde du travail, avec un impact direct sur les dépenses des travailleurs.

« Il est important de souligner qu’à la fin de cette année, la publication du rapport du PRB est attendue, et que le gouvernement ne doit pas répéter la même erreur qu’auparavant en justifiant l’absence de compensation salariale pour les fonctionnaires sous prétexte qu’ils bénéficieront des recommandations du PRB. Il s’agit de deux choses bien distinctes. La compensation salariale concerne tous les travailleurs, qu’ils soient du secteur public ou du secteur privé. Le PRB fait partie des conditions de service des fonctionnaires, tandis que le NRB vise les travailleurs du secteur privé. Nous réclamons donc la publication d’un rapport parallèle pour tous les travailleurs du secteur privé au moment de la publication du rapport du PRB. Il est nécessaire que le NRB présente un rapport d’ajustement salarial pour le secteur privé. Il est également indispensable de redéfinir et de restructurer le PRB, car il n’est pas acceptable qu’avec plus d’une centaine d’employés, un rapport soit publié tous les cinq ans et qu’il ressemble presque à un simple copier-coller. »

Par ailleurs, le président du Mauritius Labour Congress fait ressortir : « Le gouvernement dépense des sommes considérables pour les salaires et autres charges administratives, y compris le loyer du bâtiment qui abrite les bureaux du PRB. Cela constitue un gaspillage de fonds publics. Une seule institution chargée de la politique salariale, résultant de la fusion du PRB et du NRB, serait plus efficace et plus rationnelle. »

Du côté de la General Workers Federation, il y a la nécessité de réviser à la hausse le salaire minimum garanti lorsque le gouvernement accordera la compensation salariale annuelle. Elle réclame une compensation salariale de Rs 1, 200 pour les travailleurs touchant jusqu’à Rs 50 000 et de Rs 1000 pour ceux obtenant plus de Rs 50 000.

La prochaine réunion dans le cadre des consultations tripartites pour la compensation salariale s’annonce cruciale en ce qui concerne la politique de révision salariale dans les différents secteurs de l’économie…

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