Pour le député Aadil Ameer Meea du MMM, un budget qui se respecte doit maintenir un équilibre entre recettes et dépenses, et surtout éviter au pays de s’enliser dans la dette. Or, selon lui, « c’est loin d’être le cas avec ce présent budget. »
Il est revenu sur la politique de dépréciation délibérée de la roupie qui, selon lui, a conduit à la hausse des prix et de la TVA, avec un grand impact sur les démunis. « Certes, la MRA a engrangé des revenus records, mais ces revenus ne sont pas dus à une croissance réelle, car provoqués par la dépréciation de la roupie. Ce résultat est celui de la souffrance du petit peuple face à l’augmentation des prix de produits de première nécessité », affirme-t-il, ajoutant que « le gouvernement « ne peut plus freiner la dépréciation et n’a aucune politique de contrôle des prix digne de ce nom. »
Le député a ensuite abordé le secteur offshore. Ainsi, d’après lui, « le gouvernement, de par son amateurisme, a entériné certains accords avec l’Inde, où nous avons perdu nos avantages sous le régime de non-double imposition, et ce, au détriment de notre secteur financier ». Dans ce même contexte, il a dénoncé l’idée du ministre des Finances, Renganaden Padaycahy, de vouloir imposer une taxe carbone sur les entreprises réalisant un chiffre d’affaires de plus de Rs 50 millions, car selon le député, le ministre devra alors nécessairement imposer cette taxe sur les entreprises du secteur offshore. Pour lui, il s’agit d’une tentative de remplir les caisses de l’État au détriment du secteur financier, qui est porteur d’emplois.
L’orateur de l’opposition a ensuite abordé les pensions, indiquant que la National Pensions Act a été abrogée par la Contribution sociale généralisée (CSG). ll s’est demandé où sont passées les contributions au National Pensions Fund (NPF), qui avoisineraient Rs 140 milliards.
En ce qui concerne les fonds de pension des corps parapublics, le député maintient qu’il y a un déficit de l’ordre de Rs 46 milliards, « ce qui est le double de ce qu’il était en 2018 ». Ainsi, affirme-t-il, des institutions comme la PSEA, le CEB, la MRA, la MBC, le MIE et le MGI, de même que les municipalités, ont des déficits de plusieurs milliards dans leurs fonds de pension. Aussi le député avertit-il qu’il s’agit là « d’une bombe à retardement », et qu’il convient de prendre « des mesures draconiennes » pour renverser la vapeur.
« L’endettement du pays a atteint des sommets », en termes de milliards », dit-il en dénonçant que « le gouvernement n’a aucune volonté de réduire la dette publique. ».
Le député du MMM a ensuite dénoncé en vrac plusieurs situations démontrant, dit-il, « l’incapacité du gouvernement à gérer ou à assainir les affaires du pays ». Il a ainsi abordé la situation « explosive » au sein d’Air Mauritius, qui ternit l’image du pays , de même que le financement des partis politiques, « où le gouvernement a attendu cinq ans avant de venir de l’avant avec un Consultation Paper ». Sans compter, selon lui, une MBC « juste-là pour faire les éloges du Premier ministre, alors qu’elle aurait pu être utilisée pour raffermir l’unité nationale ». Avant d’en remettre une dernière couche avec les élections municipales, « qui n’ont pas été tenues pendant dix ans ».
Il conclura en affirmant que « la population ne pardonnera pas à ce gouvernement d’avoir été incapable de juguler la cherté de la vie ».

