Affaire Harte : Le DPP prend à contre-pied la MCIT sur le cas Moneea

– L’ex-vigile de l’ex-Legends de Grand-Gaube :  « Fode pa atrap bann inosan a sak fwa ek vinn dir ki zot koupab »

La Major Crime Investigation Team (MCIT) a essuyé un deuxième revers en justice dans l’affaire du meurtre de Michaela Harte dans l’enceinte de l’ex-Legends Hotel de Grand-Gaube. Le Directeur des Poursuites Publiques a en effet souhaité ne pas aller de l’avant avec l’accusation de complot visant à dérober une clé magnétique contre l’ex-vigile Sandip Moneea, âgé de 52 ans.

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Cette position a été communiquée au magistrat Nader Ali Caunhye au tribunal de Pamplemousses hier, alors que Me Rama Valayden avait présenté une motion pour « strick out » cette charge provisoire depuis avril.

Le quinquagénaire est de fait disculpé une deuxième fois, après une première enquête de la MCIT, en 2012, et où la Cour d’assises l’avait innocenté pour le meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte. Cette dernière avait pour rappel été tuée le 10 janvier 2011 dans la chambre 1 025 de l’hôtel Legends, à Grand-Gaube, où elle était en lune de miel.

Sandip Moneea et Avinash Treebhowon, qui travaillaient alors dans l’établissement comme valets, avaient à l’époque été inculpés. Cette fois, le quinquagénaire a été arrêté sur la base d’allégations formulées par l’ex-vigile Dassen Narayanen (38 ans). Ce dernier, qui suit des traitements psychiatriques à l’hôpital, avait été interrogé par la police en avril en l’absence de ses avocats, et avait lui aussi été inculpé pour complot.
Sandip Moneea se dit « fatigué » que la police le lie à chaque fois à l’affaire Harte. « Fode pa atrap bann inosan a sak fwa ek vinn dir se zot mem ki koupab », dit-il. Il se demande « combien de dossiers la police n’a pas encore élucidés » en plus de l’affaire Harte. « Kifer swazir zis nou mem ? Mo demann lazistis pran enn kont lor la », dit-il encore, avant d’annoncer qu’il étudie la possibilité de loger une action en justice pour réclamer des dommages à la police et à l’État pour « arrestation injustifiée ».
Me Valayden, qui défend les intérêts du quinquagénaire pro bono, abonde dans le même sens. « Mo ti dir depi avan na pa korek ditou seki arive. Pa kapav tourmant enn dimounn dan enn case parey », a-t-il lancé. Il estime ainsi que son client a été ciblé, « car c’est quelqu’un qui vient d’une famille pauvre et qui réside en région rurale ». Il ajoute : « Lapolis pe fer dominer ar li. Ou fraziliz so fami ek so travay. »

Me Valayden rappelle avoir écrit une lettre au commissaire de police pour solliciter une rencontre afin de donner des informations sur l’affaire Harte. « Nous n’avons jamais reçu de réponse. Est-ce que la police souhaite vraiment savoir ce qui s’est passé dans cette affaire ou cherche-t-elle simplement des boucs-émissaires ? »
Par ailleurs, Dassen Narayanen sera fixé sur son sort le 25 juillet. Ses avocats, Mes Vikash Teeluckdharry et Poonam Sookun, avaient eux aussi demandé la radiation de la charge de complot pesant sur leur client au tribunal de Pamplemousses en avril dernier. Cependant, le DPP a demandé un peu plus de temps pour étudier ce cas, étant donné que son bureau n’a reçu le dossier que fin de semaine dernière. La défense n’a pas objecté à cette demande en cour hier. Dassen Narayanen demeure dès lors toujours en liberté conditionnelle.

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