Arianne Navarre Marie (MMM) : « Un budget creux qui ne répond pas aux attentes de la population »

Arianne Navarre-Marie du MMM a évoqué « un budget creux qui ne répond pas aux attentes de la population et il n’améliore en aucune manière son quotidien. Ce cinquième budget de ce gouvernement est présenté à quelques semaines des élections et la montagne a accouché d’une souris ». Le ministre « a manqué de cible » lorsqu’il s’agit de stimuler l’économie ou encore de créer un People’s Centered Budget, a fait ressortir la députée du Mouvement Militant Mauricien (MMM).

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Elle s’est appuyée sur l’exemple du quotidien des habitants dans sa circonscription (GRNO/Port-Louis Ouest) comme à cité Jean Blaise, Firinga et Makaan. « Ils sont des travailleurs modestes qui ne possèdent pas de voiture. Il n’y a pas de transport qui dessert leur localité. Ni n’ont-ils le droit de monter un petit commerce chez eux. Pour acheter une bonbonne de gaz ménager à Rs 190, ils doivent payer un taxi à Rs 200. Ils doivent donc dépenser Rs 390 pour le gaz ménager. Est-ce cela le feel good factor ? », dit la députée du MMM indiquant qu’avant 2022, le prix du gaz ménager était à Rs 180. « Zot mem monte, zot mem bese », trouve-t-elle.

Concernant la gestion des inondations, elle avance que « pour la énième fois, le gouvernement parle des projets censés résoudre le problème des inondations ». Cela n’a pas empêché, a-t-elle ajouté, des inondations à Canal-Dayot, Sable-Noir, Richelieu et Cité Débarcadère, Pointe-aux-Sables , où des familles ayant tout perdu. « Elles ne sont même pas éligibles pour une compensation de la part de l’État », dénonce-t-elle

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Au chapitre de l’éducation, Arianne Navarre-Marie estime que « notre système éducatif favorise la création des inégalités » et « l’Extended Program s’est avéré être un échec total ». Pour camoufler cet échec, « le gouvernement vient avec le Bright-Up Program où les élèves sont dirigés vers les centres du MITD ». Elle a souligné que depuis 2019, la fédération des managers des collèges privés a attiré l’attention du gouvernement que la nouvelle formule de subvention de 2023 menace la survie des collèges privés. « Est-ce qu’on assiste à la mort lente des collèges privés ? Le secteur de l’éducation nationale souffre d’un manque aigu de planification », se demande-t-elle.  Elle fait ressortir que le rapport de l’Audit note des problèmes comme le manque d’enseignants, le retard dans la distribution de manuels, la disparition des tablettes digitales destinées aux élèves, le problème de l’apprentissage en ligne pendant le Covid et l’absence des connectivités à l’internet dans les écoles. « Il est urgent de remédier à ces lacunes. »

Concernant les Chagos, Arianne Navarre-Marie a déclaré que le gouvernement avait prévu Rs 50 millions pour un voyage dans l’archipel. « Dieu sait pourquoi ce voyage n’a jamais eu lieu. Cette année encore la même annonce. J’espère que ce gouvernement ne nous mène pas en bateau comme le font les Britanniques », dit-elle encore.

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Fabrice David, parti Travailliste : « L’économie fond sous le soleil du MSM »

Fabrice David du parti Travailliste a affirmé que « c’est le dernier budget du gouvernement avant les prochaines élections générales ». Et qu’il marque aussi la conclusion d’une décennie du régime MSM à la tête du pays et qu’au lieu de continuer « à fouiller dans les vrais tiroirs du Parti travailliste », il serait plus pertinent de faire le bilan économique de l’actuel régime MSM. « À ce jour, la question qui préoccupe est la suivante : Est-ce qu’au bout de dix ans il y a eu un enrichissement ou un appauvrissement de la population ? » s’est-il demandé.

« Si je prends l’exemple d’une famille mauricienne qui, au bout de plusieurs années de travail, avait économisé Rs 1 million sur un compte d’épargne en 2014, cette somme valait en 2014 USD 33 000. Dix ans après, cette même somme ne vaut plus que USD 21 000. Autrement dit, avec la politique de dépréciation monétaire menée par l’actuel régime, les économies d’une vie ont fondu comme neige d’un tiers au soleil du MSM. Les “budget estimates” 2024-2025 indiquent que les revenus de la TVA pour la période 2023-2024 seront de Rs 55 milliards, contre 26 milliards en 2014. Avec la politique fiscale menée par l’actuel régime, le poids de la TVA sur le dos des 350 000 familles mauriciennes a augmenté de Rs 30 milliards en dix ans. Ce qui représente une charge supplémentaire annuelle d’environ Rs 85 000 par famille », a indiqué Fabrice David.

En ce qui concerne la dette publique, elle s’élevait en décembre 2014 à Rs 237 milliards et cette dette a plus que doublé en moins de dix ans pour atteindre en juin 2024 un montant de Rs 524 milliards, a souligné le député du PTr, ajoutant « que ces Rs 524 milliards n’incluent pas les Rs 158 milliards que le gouvernement a pris de la Banque centrale » En une décennie, la charge de la dette publique a donc augmenté de Rs 820 000 pour chaque famille mauricienne. « C’est l’appauvrissement et l’écrasement des citoyens de notre pays. Voilà le bilan de ce gouvernement », a fait-il remarquer.

Ce dernier a poursuivi en disant : « Les intervenants de l’autre côté de la Chambre viendront chanter les louanges des primes versées aux différents segments de la population. Il faut relever que cette distribution a été faite sur la base d’une segmentation électoraliste de la population. Sans vision d’ensemble, ni stratégie à long terme et surtout, dans l’illusion de ces milliers de roupies distribuées ici et là, nous nous ferons rattraper par l’inflation galopante d’ici trois mois seulement. De ce côté de la Chambre, nous ne sommes pas contre le soutien financier de l’État à la population, mais nous voulons d’une nation forte avec une qualité de vie devenue meilleure grâce à un environnement durable, stable et solidaire et prospère, et non pas d’un peuple vulnérable où les gens n’arrivent plus à remplir leurs caddies au supermarché, car la roupie a perdu sa valeur. »

Selon Fabrice David, personne ne veut d’une île Maurice qui rappellerait le Zimbabwe des années 2000, où les Zimbabwéens devaient se déplacer avec des brouettes de billets pour aller faire leurs courses. « Et le comble est que la brouette avait plus de valeur que l’argent qu’elle transportait à cause d’un pays décimé par l’inflation. Demain est à nous, tel est le leitmotiv du présent budget. Mais à quoi sert-il de nous donner quelque chose aujourd’hui qui n’aura plus de valeur demain ? » avance-t-il.

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