Arrestation à l’Oiseau du Paradis : la FTU dénonce un acharnement contre le personnel féminin

Six Carers de l’abri L’Oiseau du Paradis ont été interpellées par la police, la semaine dernière, pour négligence. Cela fait suite à l’admission d’un nourrisson aux soins intensifs du Sir Seewoosagir Ramgoolam National Hospital, qui fait couler beaucoup d’encre depuis quelques semaines. La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) dénonce ainsi l’acharnement contre des membres du personnel féminin de ce Shelter, alors même que la ministre de tutelle, Kalpana Koonjoo-Shah, avait annoncé la mise sur pied d’un Fact Finding Committee pour situer les responsabilités dans cette affaire.

- Publicité -

Atma Shanto, négociateur de la FTU, a remis une lettre au Premier ministre, Pravind Jugnuath, suivant l’arrestation de six employées du National Children’s Council, affectées à L’Oiseau du Paradis.  Cela fait suite à l’admission d’un nourrisson aux soins intensifs de l’hôpital SSR. Selon lui, ce cas relève d’une « répression sans précédent contre des femmes ».

Le négociateur rappelle, en outre, que les employées de L’Oiseau du Paradis sont membres de l’Union of Employees of the National Children’s Council, affiliée à la FTU. Ce syndicat est reconnu par l’employeur depuis 2019. Toutefois, les différentes tentatives d’améliorer les conditions de travail ont été vaines. L’affaire du nourrisson, admis aux soins intensifs, est ainsi venue lever un coin du voile sur les conditions dans les shelters. « À ce jour, le NCC a toujours refusé d’améliorer les conditions de travail et d’engager des négociations comme prévues par l’Employment Relations Act», fait-il comprendre.

- Publicité -

Le négociateur syndical déplore le fait que les employées de L’Oiseau du Paradis ont été les seules inquiétées à ce jour, tandis que les responsables n’ont pas eu de compte à rendre. « Une première Caregiver a été arrêtée le 14 novembre suivant une descente policière le jour de Divali qui a traumatisé les enfants. On a confisqué son téléphone et elle a passé toute la journée au poste de police. Le 14 novembre quatre autres Caregivers ont été arrêtées et elles sont restées en détention durant deux jours. Le 16 novembre deux autres employées ont été arrêtées », rappelle-t-il.  Une charge d’« illtreatment of child » sous la Child Act 2020 a été retenue contre elles. Elles ont par la suite retrouvé la liberté contre une caution de Rs 10 000 chacune.

Or, cette démarche de la police est en contradiction avec l’annonce faite par la ministre Koonjoo-Shah. Cette dernière avait déclaré, en réponse à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, le 27 octobre dernier, qu’un Fact Finding Committee sera mis sur pied, pour situer les responsabilités dans cette affaire.

- Advertisement -

Or, avant même l’institution de ce comité, la police avait déjà procédé à des arrestations et des charges ont été logées contre des Caregivers qui étaient de service ce jour-là.

Atma Shanto rappelle que la Workers Rights Act prend en compte le harcèlement sur le lieu de travail. Ce cas, selon lui, est typique d’acharnement contre les employées de L’Oiseau du Paradis. « Ces arrestations, initiées par le ministère de l’Égalité du genre, sont une violation des droits des employées et vont à l’encontre des objectifs du ministère, censé protéger les femmes  », ajoute-t-il.

Le négociateur de la FTU réitère ainsi sa demande de révocation de Kalpana Koonjoo-Shah, en raison de la répression envers les employées de L’Oiseau du Paradis, qui a créé également un « sentiment de frayeur » dans d’autres abris. « C’est une attaque contre les femmes qu’on n’a vu sous aucun gouvernement » , dit-il.

Atma Shanto avait déjà réclamé que la ministre se retire en attendant que le Fact-Finding Committee mène son enquête. Une requête pour la publication des Terms of Reference de ce comité avait également été émise, mais elle est restée lettre morte à ce jour. De même si un Fact-Finding Committee sera effectivement mis sur pied, comme annoncé par la ministre, ajoute Atma Shanto, il ne serait pas approprié qu’il soit présidé par le Permanent Secretary du ministère, car il y aurait conflits d’intérêts, étant donné que le National Children’s Council opère sous ce même ministère.

De même, Atma Shanto est d’avis que Kalpana Koonjoo-Shah a induit l’Assemblée en erreur quand elle a déclaré que  les Caregivers bénéficiaient régulièrement de programmes de formation.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques