« Le paradis fiscal est devenu l’enfer des scandales politico-financiers »
Le chef de file du groupe parlementaire travailliste, Arvin Boolell, qui est toujours suspendu pour encore deux séances parlementaires, a rencontré la presse, vendredi, pour déplorer que Maurice – déjà considérée dans certains milieux comme un paradis fiscal – « soit devenu l’enfer des scandales politico-financiers ».
« Si Franklin koze, Lakwizin pran dife », lance le porte-parole travailliste. Il a affirmé que pour avoir été ministre des Affaires étrangères, il sait ce qu’est une Note Verbale concernant l’institution d’une commission rogatoire et le transfert d’une personne à La Réunion. « Une fois qu’un ministre reçoit une telle Note, il doit la transmettre à l’Attorney General », dit-il. Pour lui, la question d’accord sur l’extradition ne se pose pas puisque la drogue relève d’un problème transnational. « Par conséquent, Franklin aurait dû avoir été transféré à La-Réunion pour purger sa condamnation de sept ans. Pe gard li lakaz mama », s’insurge Arvin Boolell.
Citant un rapport publié par l’UNODC en 2020, le député travailliste estime que Pravind Jugnauth n’a pas la volonté politique de combattre les marchands de la mort. « La consommation de cocaïne a augmenté de 35% à Maurice depuis 2020. Ce qui constitue un marché lucratif pour les caïds », a-t-il dit en ajoutant que: « le Premier ministre entrera dans l’histoire comme une personne impuissante devant la mafia. Sa mollesse culpabilise son régime. Il reconnaît lui-même que la mafia s’est infiltrée dans toutes les institutions du pays. La raison est simple : son régime agit en complicité avec les barons de la drogue. En faisant un tel aveu de taille, il a infligé un vote de sanction contre son propre régime. »
Concernant l’octroi d’un terrain de 350 arpents à Ecodeer, il a expliqué les procédures à suivre pour approuver un tel dossier qui doit faire l’objet d’une Note for Mention au Cabinet Par conséquent, « personne ne peut pas dire qu’elle n’était pas au courant de ce qui s’est passé ».
Au début de sa conférence de presse, Arvin Boolell a présenté ses sympathies à la famille Keisler pour la perte de leur enfant Ketiana. « La NHDC de Palma et le pays sont bouleversés par ce drame », déclare-t-il. Il a déploré qu’un panneau placé devant la Government House par le gouvernement ne fait aucune mention de l’indépendance. Il a rappelé que « c’est SSR qui est le père de l’indépendance et de la patrie mauricienne ».
Par ailleurs, Arvin Boolell a qualifié l’exercice de consultations prébudgétaires de trompe-l’œil. « Pe tir dan ou pos gos pou donn miet dan pos drwat », trouve-t-il. « La roupie a déprécié de 7% face au dollar depuis le début de l’année et s’apprête à atteindre le niveau de Rs 50 », prévient-il. Il estime que cette dépréciation vise à donner du sérum au capital de la Banque de Maurice au détriment du coût de la vie.
De son côté, Stéphanie Anquetil a dénoncé la situation à la maison d’accueil de Bonne-Terre où les enfants vivent dans des conditions difficiles. Elle se demande si cette institution est enregistrée.
Pour sa part, Mahend Gungaparsad a considéré qu’en annonçant la gratuité du préprimaire, « le Premier ministre « a défoncé une porte ouverte » car la gratuité existe déjà dans les écoles primaires ». De plus, les écoles municipales ont toujours été gratuites, a-t-il rappelé.
De son côté, Eshan Juman a dénoncé le Premier ministre pour avoir qualité la magistrate de la Cour de district « d’incompétente » et son jugement de « bancal ».
