— « Nous proposons d’introduire un modèle d’aide progressif permettant aux personnes dont le taux d’invalidité est inférieur à 60% de bénéficier également d’une aide financière »
— L’âge d’admissibilité de l’Invalid Basic Pension sera prolongé de 60 à 65 ans avec quelque 1 500 bénéficiaires supplémentaires
Le ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron, a abordé, lors du Statement Time, des réformes structurelles fondamentales visant à créer une société plus inclusive pour les personnes handicapées, l’un des segments les plus vulnérables de la population. « Il est impératif que nos politiques publiques reflètent notre engagement à leur apporter le soutien qu’elles méritent », dit-il. Il a confirmé que la proposition d’amendement constitutionnel visant à inclure le handicap comme critère de non-discrimination, sera examinée par le prochain Constitutional Review Committee.
« Il est important de noter que l’Invalid’s Basic Pension (IBP) est actuellement accessible aux personnes, âgées de moins de 60 ans, à condition qu’elles soient certifiées invalides à 60% ou plus. Avec les réformes actuelles et par rapport à la Basic Retirement Pension (BRP), l’âge d’admissibilité à la pension de base d’invalidité sera prolongé de 60 à 65 ans. Nous estimons qu’environ 1 500 personnes supplémentaires bénéficieront de cette pension pour chaque année d’âge entre 60 et 65 ans », se félicite-t-il en précisant que le gouvernement est engagé à entreprendre une révision complète de l’ensemble du système de détermination des pensions d’invalidité à Maurice.
« Le système actuel est obsolète et doit être réformé pour offrir une approche plus humaine et plus inclusive. J’ai participé au sommet mondial sur le handicap qui s’est tenu à Berlin les 2 et 3 avril avec pour objectif principal d’acquérir un aperçu des meilleures pratiques internationales et de l’évolution de l’approche mondiale des politiques publiques liées au handicap. L’un des principaux enseignements du sommet est que la République de Maurice accuse un retard dans la conduite des évaluations du handicap », concède Ashok Subron
« Actuellement, l’évaluation du handicap à Maurice repose uniquement sur l’état de santé de la personne, et généralement sur une seule affection. Cette approche désavantage les personnes souffrant de multiples pathologies, car elle exclut la prise en compte des facteurs sociaux et fonctionnels. Nous proposons donc une transition vers un modèle hybride où la capacité d’une personne à fonctionner au quotidien serait évaluée : par exemple, sa capacité à se déplacer, à se nourrir ou à résoudre des problèmes de manière autonome. De plus, au lieu de limiter les évaluations à un seul problème de santé, plusieurs seront pris en compte. Nous proposons également d’abandonner le modèle actuel d’aide financière de tout ou rien. Actuellement, seules les personnes dont le taux d’invalidité est de 60% ou plus ont droit à la pension d’invalidité de base complète de Rs 15 000 mois, et celles dont le taux est inférieur à 60% ne reçoivent souvent aucune aide ou une allocation d’invalidité limitée et dérisoire de Rs 2 500. Par conséquent, nous proposons d’introduire un modèle d’aide progressif permettant aux personnes dont le taux d’invalidité est inférieur à 60% de bénéficier également d’une aide financière », rassure le ministre.
D’autre part, le ministère prévoit de mettre en œuvre des modèles d’évaluation spécifiques pour les enfants handicapés, reconnaissant que leurs besoins diffèrent de ceux des adultes. Nous proposons également de prendre en compte les maladies rares comme facteur fonctionnel d’évaluation.
Une autre réforme majeure proposée consistera à remanier les comités d’évaluation. Actuellement, la responsabilité d’évaluer et de déterminer l’admissibilité à la pension relève du Medical Council, généralement composé de deux médecins généralistes. « Nous proposons de mettre en place un comité pluridisciplinaire comprenant des médecins spécialistes, des psychologues, des ergothérapeutes, des traumatologues, etc. Nous envisageons également d’inclure des représentants des personnes handicapées au sein de ces comités afin de garantir la prise en compte de leur point de vue. Après tout, le principe directeur mondial des droits des personnes handicapées est le suivant : Rien pour nous, sans nous », fait-il comprendre.
« Je crois que dans le contexte de la réforme actuelle de l’ensemble du système de retraite, il était essentiel de communiquer à la population la vision de mon ministère et du gouvernement sur le projet de pension d’invalidité. Réforme de la retraite de base », conclut le ministre, qui annonce un Cabinet Memorandum en tenant en ligne des contraintes budgétaires.