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ASSEMBLÉE NATIONALE: Municipales, le MMM affûte ses arguments

L’ultime séance de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen en comité des dotations budgétaires 2012 pourrait être monopolisée par les premiers échanges entre l’opposition, plus particulièrement le MMM, et le gouvernement sur le dossier brûlant du nouveau renvoi des élections municipales et de l’extension du mandat des maires actuels. L’intervention du ministre des Administrations régionales Hervé Aimée est prévue en début d’après-midi au sein de l’hémicycle pour le retrait de la version avortée du Local Government Bill et son remplacement par la nouvelle version expurgée de toute référence à l’Assemblée Régionale de Rodrigues avec un addendum confirmant les élections municipales dans les cinq villes pour une année encore. Les interventions du jour constitueront un prélude aux débats en deuxième lecture de la nouvelle version revue et corrigée, qui pourraient se dérouler mardi prochain au plus tôt.
En tout cas, les délibérations du politburo du MMM d’hier après-midi ont permis aux dirigeants et parlementaires du MMM de passer en revue et en détail les nouvelles dispositions de la loi Aimée et de définir la stratégie qui sera adoptée lors de la séance du jour avec le retrait du Local Government Bill (I). Tout semble indiquer que le leader de l’opposition Paul Bérenger profitera de la brèche causée par la déclaration de Hervé Aimée expliquant le retrait et le remplacement de ce texte de loi pour faire le procès du gouvernement et du ministre de tutelle sur la réforme des Administrations régionales.
« Au sein du MMM, nous constatons que les circonstances entourant ce projet de loi, avec la machine arrière en dernière heure suite aux protestations venant de Rodrigues pour violation de l’esprit de l’autonomie, dénotent cette incompétence ambiante qui règne au sein du gouvernement. Avec ce qui se passe au sein des municipalités et des conseils de district, le gouvernement de Navin Ramgoolam baigne dans l’illégalité », a fait comprendre au Mauricien une source autorisée proche de la direction du MMM après la réunion du bureau politique d’hier après-midi.
L’un des points majeurs que pourrait faire le leader de l’opposition, s’il arrive à s’adresser à la Chambre cet après-midi, est que le maintien en poste des cinq maires est teinté d’illégalité. Pour les dirigeants du MMM, de par le Local Government Bill en vigueur, le mandat de ces maires a déjà expiré depuis le jeudi 24 novembre, la date limite pour la tenue des élections mairales.
« Nous comptons également dénoncer la manière cavalière avec laquelle le gouvernement traite la Constitution. Nous croyons qu’il faut avoir plus d’égard envers la Constitution que la façon de faire du gouvernement. Le gouvernement, que ce soit le Premier ministre, le ministre des Administrations régionales ou encore le Cabinet, fait preuve d’incompétence. C’est tout simplement un hijacking de la démocratie régionale que ce soit avec le renvoi des élections ou encore les nouvelles dispositions de la loi avec davantage de pouvoirs concentrés entre les mains du ministre de tutelle. Nous aurons l’occasion de revenir en long et en large sur les intentions cachées du gouvernement », souligne-t-on au sein du MMM.
Au ministère des Administrations régionales, conscient de la levée de boucliers venant des rangs de l’opposition parlementaire, surtout après le Stand-Off lors de l’examen en comité du budget de ce ministère, l’on met actuellement la dernière main à la riposte politique. Le ministre Hervé Aimée compte s’appuyer sur le précédent de 2002, sous la version originale de l’Alliance MSM/MMM, où les élections municipales avaient été renvoyées et la Local Government Act de 2003 avec le projet visant à éliminer les conseils de districts pour les remplacer par les municipalités.
Le ministre Aimée compte également commenter le projet avorté de l’introduction de la taxe rurale, le mandat de neuf ans pour les conseillers de villages élus lors du scrutin de 1997 et l’historique des événements de 2003 à 2004 en vue de répondre aux critiques du MMM quant à la durée de sept ans du mandat des actuels conseillers municipaux.

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