Ramgoolam : « It is in this particularly difficult context that we have presented a budget which obviously required drastic measures to redress public finances. It is against this background that the PRB report is being prepared »
La Private Notice Question du leader de l’opposition, Joe Lesjongard, était consacrée, hier, au paiement du Pay Research Bureau (PRB) à l’intention du secteur public. Il a demandé au Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, des informations sur l’état d’avancement de la préparation du rapport PRB, de mentionner la date prévue de publication et de préciser si des fonds ont été affectés au paiement des augmentations de salaire recommandées, en indiquant : si le gouvernement assumera les coûts en une seule fois ; si elles seront appliquées rétroactivement ; et à partir de quand les paiements seront effectués, y compris les arriérés, le cas échéant.
Le Premier ministre a indiqué que comme tel est le cas depuis 1982, le Pay Research Bureau a mené un examen général des grilles salariales et des échelles de classification tous les cinq ans, à l’exception du rapport de 2016. « Le rapport de 2016 a été publié après une période de trois ans seulement. Ce rapport du PRB a toutefois rétabli la périodicité de l’exercice d’examen général pour une durée de cinq ans, le dernier ayant par conséquent été publié en 2021. J’ai été informé que la préparation du prochain rapport a débuté en mars 2023, conformément à un plan de travail préétabli », ajoute-t-il.
Toutefois, les éléments de réponse fournis par le Premier ministre dans sa réponse liminaire laissent plus d’un sur sa faim, que ce soit par rapport à l’enveloppe, qui sera consacrée au financement des recommandations du Pay Research Bureau (PRB), avec un Benchmark de Rs 5 milliards Flagged en privé ou encore la mise en application du rapport avec effet rétroactif à janvier dernier enrobée dans un flou total. « The previous Government left a much larger deficit than they had announced. Public Sector debt had reached an unsustainable level, and all the macro-economic fundamentals were in the red. It is in this particularly difficult context that we have presented a budget which obviously required drastic measures to redress public finances. It is against this background that the PRB report is being prepared », soulignera Navin Ramgoolam dans sa réponse luminaire à la Private Notice Question. Il précisera que « the PRB exercise is being finalised within this framework of fiscal consolidation. »
Outre les ministères et départements, les collectivités locales et l’Assemblée Régionale de Rodrigues, quelque 125 organismes parapublics relèvent de la compétence du PRB. Cette dernière instance doit recueillir un maximum d’informations afin de faciliter les échanges avec toutes les parties prenantes. À ce jour, il a tenu plus de 675 réunions avec les associations du personnel et la direction des organismes parapublics et de la fonction publique.1 710 entretiens ont été menés dans le cadre de questionnaires relatifs aux descriptions de poste, et 17 Site Visits ont été effectuées afin d’examiner les problèmes signalés par les parties prenantes.
Navin Ramgoolam est revenu sur le rapport sur le State of the Economy, publié en décembre 2024, qui, s’est-il appesanti, a clairement démontré la précarité de la situation économique. « Le gouvernement précédent a laissé un déficit bien plus important que celui annoncé », a-t-il insisté.
« La dette publique avait atteint un niveau insoutenable et tous les indicateurs macroéconomiques étaient au rouge. C’est dans ce contexte particulièrement difficile qu’est présenté un budget qui exigeait manifestement des mesures drastiques pour redresser les finances publiques. C’est dans ce contexte que le rapport PRB est élaboré », avance-t-il, ajoutant que la préparation est bien avancée. Toutefois, il note qu’il lui est difficile à ce stade de fournir une indication quant à la mise en œuvre du rapport PRB, car les implications financières de ce rapport sont encore inconnues.
Lesjongard : Je constate une fois de plus que le gouvernement ne tient pas une autre promesse électorale, à savoir la publication du rapport. Il s’était engagé, avant les élections, à le publier en décembre et à effectuer les paiements en janvier prochain. Nous relevons une érosion du pouvoir d’achat des employés en général, et dans tous les secteurs, depuis le dernier budget. Le Premier ministre peut-il rassurer la Chambre quant au fait que le rapport du PRB permettra de remédier à cette situation, du moins dans le secteur public ?
Ramgoolam : Je ne comprends pas bien ce qu’il entend par « remédier à la situation ». S’agit-il de la catastrophe économique que vous avez laissée et de la manière dont nous allons y remédier ?
À la demande de la Speaker , le leader de l’opposition a précisé : « ma question est claire. Elle concerne la perte de pouvoir d’achat, et je fais référence aux fonctionnaires de ce pays. Ce problème sera-t-il pris en compte ? »
Ramgoolam : Comme je l’ai dit nous y travaillons, mais nous sommes confrontés à une situation sans précédent, où le déficit, comme chacun sait, et la dette sont bien plus élevés que prévu. Nous savions qu’ils falsifiaient les comptes et les chiffres, mais nous ne nous attendions pas à un tel désastre. C’est dans ce contexte que tout se prépare.
JL : Le Premier ministre fait référence à la situation économique…
Intervention de la Speaker qui rappelle qu’elle vient de faire une déclaration demandant aux parlementaires d’éviter d’émettre des commentaires et de poser des questions.
JL : Si tel est le cas, puis-je demander au Premier ministre d’informer la Chambre si le PRB a la capacité de mener à bien un tel exercice concernant l’harmonisation des grilles salariales, et s’il veillera à un examen continu de ces grilles ?
NR : Oui, nous avons cette capacité et nous y travaillons.
JL : Le gouvernement a récemment modifié…
Speaker : Question, question.
JL : Oui, je pose cette question, permettez-moi de vous expliquer pourquoi. The government recently modified the criteria for promotion from A-level, from O-level to A-level, that is from five to three credits. Pourriez-vous indiquer à la Chambre si cette mesure a déjà été intégrée au processus de recrutement dans la fonction publique ? Je rappelle à la Chambre que j’ai posé la question au ministre du Travail, qui a approuvé mes propos à l’époque. Mais nous parlons maintenant du PRB. Oui.
NR : Cela n’a rien à voir directement avec le PRB, mais oui, nous sommes fiers de ne pas laisser de côté les étudiants qui n’ont que trois Credits. Nous les accueillons. Ils font partie intégrante de l’île Maurice et il est impératif de prendre soin d’eux. (Applaudissements des bancs du gouvernement)
JL : En signe de solidarité envers celles et ceux qui traversent aujourd’hui des difficultés dans le pays, le Premier ministre pourrait-il confirmer si les traitements des membres élus de cette Assemblée ne seront pas revalorisés dans le prochain rapport du PRB ?
NR : Apparemment, ils n’ont pas été augmentés depuis 2016. Rien n’a été décidé concernant les salaires. Mais, comme je l’ai dit, nous analysons le contexte et c’est sur cela que nous travaillons.
JL : Le gouvernement a récemment mis en place des mesures visant à réduire le nombre de véhicules sur nos routes, notamment par l’instauration de taxes sur certains véhicules. Le gouvernement envisagera-t-il de revoir les avantages accordés aux élus et à leurs politiques nominés politiques concernant les véhicules et autres accessoires en franchise de droits, afin de réduire les dépenses publiques ?
Speaker : Vous parlez de véhicules neufs, bien sûr. Moi, je suis dans une très vieille voiture.
NR : Cela n’a rien à voir avec le PRB, mais vous pourriez lui rappeler que c’est effectivement le cas. Sauf en cas de nécessité absolue. Sinon, non.
JL : Le Premier ministre peut-il confirmer à cette Chambre si l’écart salarial entre le salarié le moins bien rémunéré, par exemple un employé, et un secrétaire permanent sera réduit dans le prochain rapport du PRB ?
NR : J’ai déjà donné des explications à ce sujet.
Speaker : Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous répondre à cette question ? Oui. Tout le monde l’a entendu.
NR : Oui, tout le monde a entendu. J’ai également constaté les réactions…
JL : Le Premier ministre pourrait-il indiquer à la Chambre si le rapport du PRB abordera certaines conditions de travail, notamment pour les postes qui ne requièrent pas une présence constante sur site, afin de réduire le trafic routier ? Et pourrait-il confirmer si une étude a été menée ?
NR : Je ne comprends pas bien à quoi il fait référence. Souhaiteriez-vous que les gens ne se rendent plus du tout sur des sites de travail et qu’ils n’ont donc pas besoin de se déplacer pour vérifier les choses et peuvent le faire de chez eux ?
Speaker : Si je comprends bien, Monsieur le Premier ministre, le télétravail ne vous pose aucun problème ?
NR : Bien sûr, mais certaines choses nécessitent une présence sur place pour constater ce qui se passe.
JL : C’est pourquoi je vous demande si une étude a été menée. Une étude a-t-elle été entreprise ?
NR : Nous n’en avons pas besoin. Cela se fait partout dans le monde, dans toutes les démocraties. J’espère que le chef de l’opposition ne prétend pas que nous pouvons tenir les séances de l’Assemblée nationale depuis chez nous. Nous devons être là. Nous l’avons été. Oui, le Covid était une exception.
Speaker : Monsieur le chef de l’opposition, vous prenez la parole aujourd’hui en position assise. Ce n’est pas dans nos habitudes. Normalement, on s’attend que vous soyez debout.
Bérenger : Pe dormi sa boug-la.
JL : Monsieur le Premier ministre, pourriez-vous indiquer à la Chambre si le prochain rapport du PRB abordera le manque d’intérêt de nos jeunes pour les emplois du secteur public ?
NR : Cela n’a rien à voir avec le rapport du PRB. Comme je l’ai dit, le rapport du PRB date de 1982. Cela continue. Même lorsque vous étiez au gouvernement.
JL : Depuis votre arrivée au pouvoir, nous relevons une tendance au retour au pouvoir d’anciens fonctionnaires de rang supérieur, parfois retraités, à la tête de certains ministères. Pourriez-vous assurer à la Chambre que le prochain rapport du PRB fournira des directives claires afin de garantir le respect des promotions et des grades dans la fonction publique ?
NR : Nous avons toujours respecté, sauf lorsque nous faisons appel à des contractuels, notamment lorsque nous avons besoin de personnes très compétentes. Durant les dix dernières années, Je vous invite à vous renseigner sur les modalités de promotion qui était en vigueur dans la fonction publique.
JL : Dans le même ordre d’idées, le Premier ministre veillera-t-il que le prochain rapport du PRB programme l’organisation d’examens de promotion à intervalles réguliers dans la fonction publique ?
NR : Normalement, je n’interviens pas dans ce domaine.
JL : Madame la Présidente, les fonctionnaires bénéficieront d’une revalorisation salariale et d’une révision de leurs salaires et conditions de travail par le PRB. Ce ne sera pas le cas pour leurs homologues du secteur privé. Monsieur le Premier ministre, pourriez-vous au moins envisager de rendre obligatoire la révision des grilles de rémunération au moins une fois par an, comme c’est le cas dans le secteur public ?
NR : Nous ne prenons pas de décisions de manière isolée. Je tiens à rappeler au leader de l’opposition que notre notation souveraine est au plus bas auprès de Moody’s : BAA3 . Malgré les mesures d’assouplissement budgétaire prises dans le dernier budget, notre dette publique demeure considérable en raison de l’héritage du gouvernement précédent. C’est à cette réalité que nous devons faire face.
Notre notation souveraine est clairement à un tournant décisif. Moody’s reste vigilante. Une dégradation de notre note n’est pas à exclure. C’est ce que nous voulons éviter à tout prix. C’est pourquoi nous avons pris des décisions difficiles. Nous n’avions pas le choix. Nous devons agir de manière responsable. Nous veillerons que nos actions corrigent la situation héritée et assainissent nos finances, conformément aux engagements pris dans la loi sur la dette de gestion publique.
Speaker : Il s’agissait simplement d’une question concernant le secteur privé et la révision quinquennale des ordonnances relatives aux rémunérations. Pouvez-vous nous répondre à ce sujet ?
NR : Nous examinons la question. Il s’agit d’un problème global que nous devons considérer. J’en suis certain.
Adrien Duval : Comment comptez-vous remonter le moral des fonctionnaires, et notamment des forces de police, alors que vous avez renié votre promesse de rembourser le PRB, tout en faisant du triplement des salaires et avantages des conseillers principaux, qui perçoivent actuellement Rs 90 000, une priorité absolue ? Les plus hauts responsables, y compris ceux du ministère des Finances, touchent désormais Rs 240 000, primes comprises ?
Ramgoolam : Ce n’est pas le cas, Madame la Présidente.

