ASSISES — HOMICIDE DE PHILIPPE DUVAl: Les frères Nobin plaident la légitime défense

Les auditions dans l’affaire de l’homicide de Philippe Duval en janvier 2007 se sont poursuivies hier matin avec les officiers de police figurant sur la liste des témoins de la poursuite, dont l’inspecteur Jokhoo de la Major Crimes Investigation Team. Harris et Shivaji Nobin ont soutenu qu’ils s’étaient défendus contre la victime qui avait un couteau. Le Dr Satish Boolell a produit le rapport d’autopsie durant l’après-midi. Le procès se poursuit lundi devant la juge Saheeda Peeroo.
Mes Pravin Harrah (Senior State Counsel) et Anusha Devi Rawoah (State Counsel), représentant la poursuite, ont appelé une dizaine de témoins hier dans le procès qu’intente le directeur des poursuites publiques à Harris et Shivaji Nobin pour le manslaughter de Philippe Duval. Les accusés ont plaidé non coupables à la charge reprochée. Ils sont représentés par Me Gavin Glover (SC), assisté de Me Rishi Bhoyroo.
Le main enquiry officer dans cette affaire, l’inspecteur Ranjit Jokhoo de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) de Port-Louis a été appelé à la barre des témoins par le ministère public. Celui-ci a consigné deux dépositions de Shivaji Nobin. Il les a lues et certifiées comme étant vraies. Dans le premier statement, Shivaji Nobin raconte sa version des faits, en particulier les événements qui se sont produits l’après-midi du mercredi 31 janvier 2007.
Dans sa déposition, Shivaji Nobin affirme que le jour de l’incident, en rentrant du travail, il n’a pas vu sa bicyclette. « Monn tann dir ki Philippe Duval ti pe mont mo bicyklet dan landrwa… Lerla mo frer ek mwa ti al koz ek li kot laboutik », a soutenu l’accusé N°2 dans sa déposition. Les frères Nobin auraient demandé à la victime s’il avait pris la bicyclette. Philippe Duval se serait énervé face à ces accusations en disant : « Zot pe gard mo f… ek zot gagn pou dir mwa mo enn voler bisiklet ? »
La victime, alors âgée de 33 ans, avait selon Shivaji Nobin un couteau de cuisine en sa possession. Elle l’aurait utilisée pour agresser les accusés. « Monn tap li ek enn bout tuyau lor zepol pou li pa bless mo frer… Ban la inn trap mwa inn rass tuyau la apre monn sove », explique Shivaji Nobin dans sa déposition. Selon l’accusé N°2, ce n’est que le lendemain qu’il a appris le décès de Philippe Duval.
Autre témoin de la poursuite : le sergent Balgobin de la MCIT. Il a consigné deux dépositions de Harris Nobin. Ce dernier fait état de la bagarre entre Duval et lui. « Mo ti apiy li ek baraz tol… Monn riss so lame ek linn (couteau) pass kot so lagorz… Apre kouto la inn tombe », dit-il dans son statement. « Philippe Duval ti amerde ek linn vinn ver mwa… Monn pik li dan so vant », a déclaré Harris Nobin à la police.
Le Senior Counsel Me Gavin Glover a contre-interrogé le sergent Balgobin en lui demandant s’il avait vérifié que l’accusé avait eu une dispute avec la victime avant l’incident. Le policier a répondu qu’il n’avait reçu aucune instruction à ce sujet. « I was just the recording officer », a-t-il ajouté.
Le Dr Satish Boolell, ancien Chief Medical Officer, avait autopsié la victime. Selon son rapport, la victime est morte d’une exsanguination à la suite de coups de couteau à l’abdomen. Le légiste indique aussi qu’il y avait plusieurs autres blessures superficielles sur le corps de Philippe Duval. Il avait aussi examiné les accusés le 8 février 2007.
Lors du contre-interrogatoire, le Senior Counsel de la défense a demandé au témoin à charge si les blessures superficielles auraient pu disparaître en huit jours. Le Dr Boolell a répondu « highly unlikely » en faisant comprendre qu’il n’était pas d’accord avec l’avocat.
La femme de la victime a aussi été appelée par la poursuite. Lors du contre-interrogatoire, elle a affirmé que son mari et Harris Nobin s’étaient disputés pour une histoire d’argent. Elle a soutenu que sa relation avec l’accusé N°1 n’était que purement amicale.

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