Attachment Order de Rs 7,4 milliards : Mamy Ravatomanga suspendu à la décision de la Cour, mardi

Mamy Ravatomanga, l’homme d’affaires malgache au Criminal Attachment Order de Rs 7,4 milliards, saura, mardi prochain, s’il pourra retrouver la liberté provisoire pour la transition vers la nouvelle année. En effet, les débats sur la Bail Motion de Mamy Ravatomanga se sont poursuivis mercredi. La magistrate Karuna Dwarka-Davay a indiqué qu’elle rendra son Ruling le 30. Le chef-inspecteur Khemraj Jokhoo, l’enquêteur principal de la Financial Crimes Commission, dans cette affaire, a été contre-interrogé par Me Joy Beeharry, l’avocat de Mamy Ravatomanga.
L’officier de police a confirmé que sept Statements ont été consignés de Mamy Ravatomanga, mais que d’autres Statements le devront être encore, une fois que la Financial Crimes Commission est en présence d’informations supplémentaires fournies par les autorités malgaches. Il n’a pas été en mesure de confirmer combien de temps cet exercice prendra, quoiqu’il a maintenu que ce sera un laps de temps relativement court. Il a admis que cela fera bientôt deux mois depuis que Mamy Ravatomanga avait été arrêté par la FCC.
Me Beeharry devait ensuite aborder l’état de santé de Ravatomanga. Le CI Jokhoo a fait état que Mamy Ravatomanga a subi une intervention chirurgicale à l’hôpital Victoria, et que le Dr Sorefan, affecté à cet hôpital, a confirmé qu’il souffrait d’une occlusion artérielle grave.
En réponse à une question de Me Beeharry qui lui avait demandé si Ravatomanga avait déjà tenté de quitter Maurice depuis son arrestation par la Financial Crimes Commission, le haut gradé a répondu qu’il n’avait pu essayer de faire cela parce qu’il était sous surveillance policière constante. Il a admis que trois protagonistes dans cette affaire, dont Nasser Osman Bheeky, David Thomas et Junaid Fakim, accusés d’entente délictueuse avec Ravatomanga concernant le délit de blanchiment d’argent, ont finalement été remis en liberté conditionnelle une fois l’enquête terminée, et cela sans objection de la FCC.
Témoignage de la fille de Mamy
La fille de Mamy Ravatomanga, Lovanirina Ravatomanga, a ensuite été appelée à la barre des témoins. Répondant aux questions de Me Beeharry, elle a expliqué qu’elle vivait avec son mari et ses deux filles à Hillside, Belle-Vue Harel, depuis environ 16 mois. Elle a expliqué que son père viendrait vivre chez elle s’il est remis en liberté conditionnelle.
Toutefois, lors de son contre-interrogatoire par le représentant de la FCC, Me Trishul Naga, elle a admis que c’était une villa louée à bail, bail qui prendrait fin dans environ 8 mois, et qu’elle-même et son mari ne possédaient pas de biens immobiliers à Maurice. Elle a aussi admis qu’elle a vécu en de différents endroits à Maurice.
Lovanirina Ravatomanga a maintenu que son père est malade et qu’il ne quitterait pas la résidence de Hillside. Elle a aussi pris un engagement qu’il ne quitterait pas cette résidence, ce à quoi Me Naga a observé qu’elle n’avait pas de contrôle sur son père sur une base 24/7.
Me Naga a ensuite essayé de savoir si la propriétaire de son logement était au courant des accusations contre son père, et si elle pourrait résilier le contrat, à quoi Lovanirina Ravatomanga a répondu qu’elle allait en informer la propriétaire. Elle a été accusée d’avoir menti en Cour, vu qu’elle avait antérieurement déclaré que la propriétaire était au courant des accusations contre son père. Lovanirina Ravatomanga a réfuté l’accusation qu’elle a menti en Cour.
Mamy Ravatomanga : « Je fais confiance en la Cour »
Mamy Ravatomanga a ensuite fait une déclaration en Cour par lien vidéo depuis l’Eastern High Security Prison de Melrose. Le suspect s’est décrit comme un « investisseur » et qu’il n’était pas un criminel. Ses employés sont en train de souffrir vu que leurs salaires demeurent impayés. Cela fait depuis 30 ans qu’il détient des comptes bancaires à Maurice. Il a fait état qu’il souffrait de problèmes de santé graves, avec l’occlusion de ses artères « à 100 % » pour cause de diabète.
Selon lui, il était venu à Maurice pour des raisons de sécurité après le coup d’État militaire dans la Grande île. Il comptait coopérer pleinement avec les autorités et respecter toute condition imposée par la Cour s’il était remis en liberté conditionnelle. « Je fais confiance en la Cour », a-t-il affirmé.
En prison, il dit avoir peur pour sa vie. Il souffre de stress permanent à la prison de Melrose depuis son incarcération, où il a perdu une douzaine de kilos. Il a aussi fait ressortir que son compte bancaire personnel était verrouillé, vu le Criminal Attachment Order émis par la Cour suprême.
Dans sa plaidoirie, Me Joy Beeharry a accusé la FCC d’agir de façon « injuste et discriminatoire » contre son client. Cela alors que trois autres protagonistes dans cette affaire ont été remis en liberté conditionnelle.
Selon lui, il n’y a aucune preuve que Mamy Ravatomanga pourrait essayer de fuir le pays. Comment pourrait-il manipuler des preuves alors que toutes les preuves dans cette affaire sont déjà, ou seront, entre les mains de la FCC ? Il a fait ressortir que ses fonds, de l’ordre de Rs 7,4 milliards, sont verrouillés à Maurice. Il a souligné que des conditions strictes imposées par la Cour pouvaient s’assurer que le droit à la liberté de son client, comme garanti sous la Constitution, soit respecté.
Me Trishul Naga a quant à lui fait ressortir que Mamy Ravatomanga était lié à des délits graves ayant trait à la State Capture à Madagascar. Il s’était enfui de ce pays à bord d’un jet privé. Les risques de fuite et de manipulation des témoins et des preuves n’étaient que trop présents.
Il a maintenu que la fille de Ravatomanga n’était pas une  Witness of Truth et que ce dernier n’aurait pas de Specific Place of Abode à Maurice. Il a fait ressortir que Mamy Ravatomanga est un multimilliardaire détenant des comptes en banque dans d’autres pays et des biens immobiliers en France. Il a demandé à la Cour de rejeter cette demande de remise en liberté.
Affaire à suivre.

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