Attentismes vs… questions de vie ou de mort !

En marge du AIDS Candlelight Memorial, le militant avant-gardiste Nicolas Ritter, citoyen engagé dans la lutte contre le sida, et pour le respect des droits de ceux vivant avec le virus, n’avait d’autre choix que des mises en garde qui donnent froid dans le dos. Des politiques irréfléchies, couplées de mesures amateurs, ont pour résultat une épidémie de sida qui va rapidement s’infiltrer dans l’ensemble de la population. La Dr Woodun-Annah, responsable de la AIDS Unit, unité spécialisée du ministère d’Anil Bachoo, est venue confirmer la donne. La balle est désormais dans le camp des décideurs politiques. Vont-ils rapidement mettre en place des mesures et structures concrètes qui feront régresser l’épidémie ? Depuis plusieurs années, 100 patients porteurs du sida meurent chaque année. Ce qui équivaut à deux décès par semaine. Un chiffre beaucoup trop élevé pour une petite population comme la nôtre.
Une autre urgence, tout aussi grave et mortelle; sinon, davantage que le sida : les drogues. Durant sa campagne, l’Alliance du Changement a fait une pléiade de promesses. Certainement, assez rapidement, les procédures pour la création de la National Agency for Drug Control (NADC) ont été réalisées. Mais pour l’heure, six mois après le phénoménal 60 – 0 du 11 novembre, quel avancement concret ? Une loi-cadre a bien été présentée et votée au Parlement; certes. Des figures emblématiques dans cet âpre combat ont été choisies et nommées pour chapeauter cette structure qui, l’on entend, sera dix fois plus ambitieuse que le défunt Natresa. Tant mieux ! Car ça urge !
Dans les familles durement éprouvées, l’on ne sait plus que faire : se laisser violenter, frapper – tuer ! – par son/ses enfant.s accros aux saloperies ‘simik’ ou Brown Sugar ? Les faire enfermer en prison, avec le risque que dès qu’ils mettent le pied dehors, ils fonçent se venger de maman ou de papa ? Rejeter son enfant et l’abandonner ? De nombreux parents en sont arrivés là. Et ces parents n’en peuvent plus ! Divers ministres d’aujourdhui, quand ils étaient dans l’opposition, hier, ont reçu, écouté et pris des engagements envers ces parents. Où en est-on ?
Et quid de nombreux citoyens. Dans nos villes comme nos villages, des agglomérations résidentielles, ceux qui vivent dans le voisinage disent vivre l’enfer… Pour rentrer chez eux, si par malheur au même moment, le caïd du coin mène ses transactions, l’habitant n’a qu’à prendre son mal en patience. Il lui faut rester au volant de son véhicule aussi longtemps que les sbires du patron ne lui donnent pas le feu vert pour traverser le quartier et rentrer au bercail. Et si par malchance l’un d’entre eux décide de s’en remettre à la police, il calmera rapidement ses ardeurs de justicier dès qu’il comprendra qu’il aura à… identifier les personnes qu’il souhaite dénoncer.
Le temps que le NADC démarre ses opérations, combien de morts devrons-nous compter ? Parce qu’autant que le sida, les drogues non plus “na pa get figir” ! Combien d’autres parents devront enterrer leurs enfants ? Combien d’autres devront accepter la fatalité de vivre avec leurs progénitures qui les frappent et les violentent, physiquement, moralement et psychologiquement ? Semaine après semaine, des travailleurs sociaux voient grandir les rangs de parents en détresse. Leurs cris et leurs peines sont à peine soutenables et dicibles.
N’y a-t-il donc rien que le gouvernement peut mettre en place, en attendant que la NADC soit opérationnelle ? Est-ce trop demander de prendre quelques initiatives primaires pour écouter, soulager et canaliser ces parents qui souffrent l’enfer ? Et pour leurs enfants accros, est-ce qu’il n’y a rien à faire ? Sont-ils condamnés à continuer à ingurgiter ces substances nocives, au risque d’en crever, parce que les procédures administratives et gouvernementales tardent ? Est-ce cet attentisme que la population a voté massivement le 10 novembre 2024 ? We are running out of time… and life !
Cet attentisme perdure aussi sur l’échiquier mondial. Où des populations du monde entier voient tomber des enfants palestiniens sous les bombes d’Israël. Leurs mères et grands-parents massacrés impitoyablement. Des mouvements anti-génocide émergent, certes. Mais jusqu’à quand durera cette nouvelle version de l’holocauste ?

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Husna Ramjanally.

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