Bérenger : « Ni favoritisme ni logique dynastique avec les nominations »

Paul Bérenger, intervenant en tant que leader du MMM, maintient qu’« il n’y a eu ni favoritisme ni logique dynastique dans le cadre des nominations. » Il commentait, hier, les remous suscités par la nomination de Frédéric Curé.  Il a, par la même occasion, remis les pendules à l’heure concernant sa fille Joanna Bérenger et la nomination de Dany Perrier comme ambassadrice de Maurice au Mozambique. Il a réaffirmé qu’il n’a jamais exercé de pression sur sa fille, Joanna Bérenger, ni pour qu’elle s’engage en politique active ni pour qu’elle s’en abstienne. « Elle a toujours pris ses décisions elle-même, et je les ai respectées sans exception », a-t-il dit, niant du même coup toute faveur de sa part, que ce soit au sein du MMM, en politique, ou dans le cadre de sa candidature.

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Après la victoire historique du MMM avec un score de 60-0, le parti a obtenu huit sièges au Cabinet. Paul Bérenger a confié avoir subi de fortes pressions de la part des jeunes, des femmes et des jeunes filles pour nommer Joanna Bérenger à un poste ministériel. « J’ai agi selon mes principes. Les nominations ont été faites sur la base de la séniorité et des engagements antérieurs. S’il avait fallu nommer un neuvième ministre, cela aurait été Veda Baloomoody, et non Joanna », a-t-il précisé. Au sujet de sa performance en tant que Junior Minister à l’Environnement, il ajoutera que « je suis très fier d’elle. Elle n’a jamais reçu de faveur, ni de ma part ni de celle du MMM, depuis son entrée en politique active. »

Concernant Dany Perrier, Paul Bérenger a précisé qu’elle est membre de sa famille par alliance, à travers son épouse. « Je n’ai jamais mentionné le nom de Dany Perrier à Navin Ramgoolam pour quelque raison que ce soit. Sa nomination comme ambassadrice est une initiative qui vient entièrement de Navin Ramgoolam lui-même. Je n’ai rien à voir avec cette proposition » déclare-t-il en ajoutant que « cela m’a profondément touché lorsque le Premier ministre a nommé Dany Perrier au Mozambique, un pays qui traverse actuellement des moments difficiles. »

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Concernant Frédéric Curé, son gendre, Paul Bérenger a expliqué qu’après la victoire électorale de novembre dernier, il avait délégué la responsabilité à Rajesh Bhagwan et Ajay Gunness d’identifier les domaines où les militants pouvaient contribuer au progrès du pays, y compris en matière de nominations. « Ils ont accompli un travail remarquable, notamment avec la nomination de Sébastien Lamy comme General Manager de l’OIDC, qui couvre Agalega et Saint-Brandon. Je suis émerveillé par le travail réalisé par lui et son équipe », souligne-t-il.

À propos de Frédéric Curé, Paul Bérenger confirme n’avoir jamais évoqué son nom auprès de Navin Ramgoolam. « Sa nomination comme président du conseil d’administration d’Airports Holding Ltd (AHL) a été proposée par d’autres. Le MMM ne signifie pas Mouvement mouton mauricien, mais bien Mouvement Militant Mauricien », a-t-il lancé. Le retard dans la nomination de Frédéric Curé avait provoqué des tensions au sein du comité régional No 15. « C’est à ce moment-là que j’ai compris que son nom avait été proposé. C’est un militant sincère, dévoué et parfaitement qualifié pour présider le conseil d’AHL. Il y a beaucoup d’hystérie dans l’air. AHL est une holding company, ce n’est pas une entité opérationnelle », précise-t-il.

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À l’heure des questions de la presse

À l’heure des questions de la presse, Paul Bérenger a indiqué que sur 24 ministres, 16 occupent ces fonctions pour la première fois, et qu’il leur fallait une période d’apprentissage. Il  est revenu sur les urgences, soit la présentation du budget 2025/26 et la menace du Downgrade de Moody’s. « Tout ce que nous avons promis sera réalisé dans toute la mesure du possible étalé dans le temps, pas en huit mois », fait-il comprendre.

Au regard de la nomination de Frédéric Curé, le leader du MMM a fait ressortir que ce dernier a 20 ans d’expérience dans l’aviation et dans le Top Management d’une grosse firme du pays : « Je le répète, il est le Chairperson et pas le Chief Executive du conseil d’administration d’AHL », répète-t-il. À une question, il estime qu’en lisant les commentaires de certaines personnes on risque de croire « ki se enn pese si enn militan ou enn militant sinser rod servi so pei dan enn pos responsabilite. Anfin. »

Le leader du MMM a été lapidaire à l’encontre d’Ivan Collendavelloo sur cette même question.  « Li oze ouver so labous sa vander-la ? », a-t-il lâché.

Suite à d’autres interrogations de la presse, le leader du MMM a indiqué que le Premier ministre et lui sont alignés sur la nécessité pour Air Mauritius d’être en présence d’un partenaire stratégique. Au sujet de l’option du Qatar, il avance que le Chairman d’Air Mauritius a fait mention de Qatar Airways.  « Nous prenons note et verrons plus loin. C’est le gouvernement qui prendra une décision. On ne discute pas de ces questions-là dans une conférence de presse », a-t-il dit, tout en accueillant la nomination d’André Viljoen comme CEO. Il a toutefois souhaité que son assistant soit un ressortissant mauricien.

D’autre part, au sujet de sa déclaration d’organiser de nouvelles élections régionales à Rodrigues, Paul Bérenger a expliqué qu’il ne faut pas personnaliser les choses et qu’il y a quatre mois depuis que le conseil des ministres a affirmé qu’il suit de près la situation dans l’île.

Quant à savoir s’il y a un risque de cassure entre le PTr et le MMM, Paul Bérenger a été catégorique : « Il n’y a aucun risque de rupture. Absolument aucun risque. Nous travaillons le Premier ministre et moi comme une Team. »

Concernant la production énergétique, Paul Bérenger a mis en exergue que le ministre Assirvaden et lui sont sur la même longueur d’onde : « Nous sommes malheureusement condamnés à continuer à utiliser le charbon pour le moment. »

Interrogé sur la situation à Gaza, Paul Bérenger a affirmé que « ce que fait Israël de Netanyahu est un crime horrible… »

Quant à savoir ce qu’il pense de la Banque de Maurice, il a répondu : « il est préférable que je ne dise rien… »

Le leader du MMM a exprimé son pessimisme concernant l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA). « Lorsque je vois l’attitude du président Trump vis-à-vis de l’Afrique du Sud… Or l’AGOA est essentiellement l’Afrique du Sud. J’espère que j’ai tort. Il nous faut nous préparer à n’importe quelle situation.  Je ne suis pas d’accord avec ceux qui font du catastrophisme et découragent les gens… »

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