Bill Winters, CEO de Standard Chartered Bank : « Attirer des investissements vers des projets à fort impact économique et social »

La volonté de la Standard Chartered Bank d’attirer à Maurice des investissements vers des projets à fort impact économique et social, en particulier dans le domaine du financement climatique, a été soulignée lors d’une rencontre entre le Group Cief Executive Officer (CEO) de la Banque, Bill Winters, avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam.

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« Standard Chartered s’engage depuis longtemps dans le financement climatique. Je suis encouragé de voir Maurice faire de cette thématique une priorité, et nous avons discuté de moyens concrets pour attirer des investissements vers des projets à fort impact économique et social », a déclaré Bill Winters – qui était accompagné de Kariyuki Ngari, CEO de Standard Chartered Kenya and Africa et de Abrar Anwar, CEO de Standard Chartered Bank (Mauritius) Limited.

Au cours de cette rencontre, plusieurs sujets stratégiques ont été abordés, notamment l’évolution du commerce international, les opportunités d’investissement à Maurice, et le rôle croissant de la finance durable dans l’économie mondiale.
Bill Winters a qualifié ses échanges avec le Premier ministre de très fructueux. « Maurice est une économie ouverte, dotée de talents de très haut niveau. Les discussions ont été tournées vers l’avenir, avec une réelle volonté de comprendre les mutations du commerce mondial et le rôle que Maurice peut y jouer », fait-il comprendre.

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Il a aussi mis l’accent sur l’alignement stratégique entre la vision du gouvernement mauricien et celle de la banque. « Nous sommes présents à Maurice depuis plus de vingt ans. Nous y avons une activité solide et nous continuerons à investir, en cohérence avec la stratégie nationale », dit-il.

Bill Winters a également exprimé son soutien aux efforts de Maurice en matière de finance climatique : « Standard Chartered s’engage depuis longtemps dans le financement climatique. Je suis encouragé de voir Maurice faire de cette thématique une priorité, et nous avons discuté de moyens concrets pour attirer des investissements vers des projets à fort impact économique et social », indique-t-il.
Le CEO de Standard Chartered Bank a une session de travail à la Banque de Maurice. Dans un discours prononcé à cette occasion, le gouverneur de la Banque centrale, Rama Sithanen, s’est appesanti sur le fait que la Banque de Maurice dispose d’une feuille de route audacieuse et tournée vers l’avenir et l’innovation numérique qui inclut l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans la gouvernance et la conformité des risques ainsi que la mise en place d’un centre de formation bancaire pour améliorer les compétences du personnel de la banque.

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« Avec l’avènement de la technologie, les opportunités de carrière dans le secteur des services financiers connaîtront un changement radical. Les travaux de nature répétitive seront effectués par des machines. Il sera primordial que l’amélioration et la requalification continues des employés restent indispensables. Ce centre de formation encouragera l’apprentissage tout au long de la vie, qui est une condition préalable dans un monde dominé par l’IA », avance Rama Sithanen.

Émergence de la finance intégrée

Le gouverneur de la Banque de Maurice a mis en exergue que l’une des évolutions les plus profondes de ces dernières années est l’émergence de la finance intégrée, c’est-à-dire l’intégration transparente de services financiers dans des plateformes non financières. « Cette évolution oblige les opérateurs à repenser leur rôle, non seulement en tant que fournisseurs de services, mais aussi comme facilitateurs de plateformes. Pour rester pertinentes, les institutions financières doivent forger des partenariats stratégiques avec des entreprises technologiques, investir dans des API et adopter des modèles d’exploitation agiles qui soutiennent l’innovation rapide », a-t-il affirmé.
Rama Sithanen a expliqué que la Banque de Maurice travaille activement à l’élaboration d’un cadre de gouvernance pour l’adoption de l’IA : « Ces efforts doivent être complétés par un dialogue et une collaboration à l’échelle de l’industrie pour s’assurer que l’IA serve le bien public et renforce la confiance dans nos institutions financières. »

Il a également annoncé que la division de supervision bancaire de la Banque Centrale est en pleine transformation, passant d’une supervision manuelle à une supervision dynamique et axée sur la technologie. « Cette évolution reflète notre engagement à l’égard de la prudence, de l’innovation et de l’excellence dans la pratique réglementaire. Si la finance numérique offre une commodité et une efficacité sans précédent, elle risque également d’aggraver les inégalités existantes. Tout le monde n’a pas accès à un smartphone, à une connexion Internet fiable ou à une culture numérique », a-t-il observé en insistant sur le fait que la transformation numérique doit être inclusive.

Par ailleurs, Rama Sithanen a souligné que la Banque de Maurice s’engage à sensibiliser le public aux systèmes de paiement électronique et à collaborer avec les universités pour faire progresser l’éducation fintech. « L’inclusion financière n’est pas une préoccupation secondaire, c’est un pilier central du développement durable et de l’équité sociale », a-t-il dit.
Il s’est aussi appesanti sur l’importance de la cybersécurité. « Les banques doivent investir dans des protocoles de sécurité robustes, effectuer des audits réguliers et favoriser une culture de vigilance. Mais au-delà de la technologie, nous devons également instaurer la confiance grâce à la transparence, à une conduite éthique et à l’orientation client », a-t-il poursuivi.

Il précise que les banques centrales ont un rôle unique et multiforme à jouer dans cette transformation. « Nous ne sommes pas seulement des régulateurs, nous sommes des facilitateurs, des éducateurs et des innovateurs. Nous devons continuer à favoriser l’innovation, à soutenir les écosystèmes fintech et à veiller à ce que la transformation numérique s’aligne sur la stabilité macroéconomique, l’intégrité financière et l’inclusion sociale » a-t-il conclu.

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