À la Bank of Mauritius Tower, une nouvelle page est tournée avec la décision inéluctable de Rama Sithanen de rendre son tablier de gouverneur de la Banque de Maurice. Mais tout un chacun s’accorde à dire que it’s not yet the last Dance. Certes, dans un concert de vocabulaire d’une vulgarité incroyable et d’accusations réciproques assourdissantes, les protagonistes intéressés ont cru pouvoir réserver un enterrement de première classe aux méandres des dessous des placements de la Mauritius Investment Corporation de Harvesh Seegolam.
Plus éloignés, les Partners in Crime du Reward Money Saga de Rs 250 millions, des tout-puissants d’avant 10 novembre 2024, nichés alors à des postes constitutionnels, croient pouvoir rêver de se tirer d’affaire avec les séquelles combinées des cyclones Sanspeur et Sithanen dans les couloirs ou encore les Vaults bien gardés de la Banque de Maurice. Mais ces filous de la haute finance savent qu’ils n’ont aucune chance de se revêtir des habits de Mister Clean. À moins que les leçons de contrôle abusif de la liberté de la presse appliqué par l’administration Trump ne soient appliquées sur le sol mauricien. Peut-être au nom du sacro-saint principe du secret bancaire.
Quand même, ce n’est pas si sûr. Dans ce contexte de turbulences et de l’urgence
de ramener un semblant de sérénité, la Banque de Maurice a un devoir de
transparence et de bonne gouvernance : set the records straight sur ce qui
s’est passé avec les Rs 82 milliards alloués à la fille illégitime qu’est la
Mauritius Investment Corporation Limited. Le bilan financier au 30 juin dernier
est une occasion en or de rétablir les faits sur les largesses gratuites pratiquées à
la veille des dernières élections générales du 10 novembre 2024.
Sous prétexte du Covid-19, des milliards ont été distribués pour assurer la
survie d’entités économiques stratégiques. Pour ce qui est de la pertinence des
Rs 45 millions, déboursés à moins d’un mois du scrutin en faveur de Big
Data de Menlo Parks, certains diront que la formule Ite Missa Est est des plus appropriées avec les étapes et les révélations accablantes en marge de l’enquête
de l’Anti-Money Laundering Unit du Central CID. Sauf que tout commentaire
superflu est susceptible d’alimenter le dossier de la défense des inculpés de
soupçons de Trial by the Press ou encore de Contempt of Court.
Toutefois, la nouvelle direction de la Banque de Maurice, peu importe le choix d’un homme ou d’une femme à ces positions stratégiques du Premier ministre, se retrouve avec du pain sur la planche, loin des palabres d’enfants gâtés sur WhatsApp. Les dossiers sont légion. D’abord, le moment n’est-il pas venu pour que la Banque Centrale et sa filiale, dont la légitimité est contestée à Maurice et à l’étranger, brossent un tableau comptable du plus important placement, soit Rs 25 milliards au sein de Airport Holdings Limited pour sauver le canard boiteux national, qu’est et que reste toujours Air Mauritius.
Better sooner than later, la Banque de Maurice doit face the music du fait que les actifs Pledged pour ces allocations de Rs 25 milliards ne valent aujourd’hui que Rs 5 milliards et des miettes. Et ces Rs 20 milliards à fonds perdu dans une entité, dont le capital autorisé n’est que de Rs 10 milliards ? Même un génie en Creative Accounting ou un spécialiste en Voodoo Economics ne pourra prétendre sortir indemne professionnellement de l’héritage légué par le tandem Padayachy/Seegolam.
Évidemment, au nom de la surveillance de Moody’s, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et d’autres institutions financières sur le front international, le Premier ministre a demandé à Rama Sithanen d’évacuer le Governor’s Office à la Bank of Mauritius Tower. Toutefois, sur un front, où Maurice avait déjà été sanctionnée de manière sévère dans le passé, l’équation d’absence de bonne gouvernance demeure encore entière. Avec Maurice jouant gros.
Les séquelles de Maurice sur la Grey List de The Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group sont encore vivaces dans le secteur des services financiers. Cette semaine, avec la convocation par la Financial Crimes Commission de l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, pour les besoins d’interrogatoire Under Warning dans l’opération Deep Code du Reward Money à Rs 250 millions, les graves infractions with Criminal Intent présumées aux dispositions de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act ne seront plus classées dans la catégorie des racontars de la presse.
Les directives des Police Headquarters à la State Bank of Mauritius pour violer
with All Intent and Purposes les clauses de la lutte contre la Money Laundering
Act ne seront pas que des pièces à conviction versées dans le dossier à charge
contre un dénommé Anil Kumar Dip. Mais bien plus que cela : un Formal
Indictment contre le système bancaire pour son échec avéré dans la lutte contre
le crime du XXIe siècle, le Money Laundering.
Et alors The Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group
(ESAAMLG) Mutual Evaluation Process s’affichera au tableau avec un Save The
Last Dance For Me sous forme de 50 Shades of Grey…
Patrick Michel