Break the cycle !

« The evidence is clear : break the cycle. » Il s’agit du thème arrêté par les Nations unies dans le cadre de la Journée mondiale de la lutte contre les drogues et les abus des substances nocives. La commémoration est pour ce jeudi 26 juin. À Maurice, autant qu’ailleurs, les ravages causés par les drogues sont énormes. Les drames humains sont insoutenables. Des parents sont tués par leurs enfants. Une mère assassinée par son fils, tellement sous l’emprise des produits qu’il consomme qu’il n’avait pas conscience qu’il tuait sa propre génitrice. Trois fils se sont acharnés sur leur papa ; l’un d’eux a porté le coup fatal… Samem ti manke ! Il ne s’agit pas de fiction, mais de drames qui se sont hélas déroulés ici, à Maurice.
Combattre le trafic est une chose. Encadrer, atteindre et sortir les victimes – directes et indirectes – de cet enfer en est une autre. Et sur ce plan, il est triste de constater qu’après sept mois de son arrivée phénoménale et flamboyante au pouvoir, le nouveau gouvernement n’a… rien fait. Ce n’est pourtant pas sorcier. Il suffit d’un peu de volonté et de ressources humaines.
Cette semaine, des ONG présentes sur le terrain depuis plus de trois décennies, comme le Groupe A de Cassis/Lakaz A et le centre Idrice Goomany multiplient leurs efforts. Ces organisations sont au chevet des victimes et de leurs proches en permanence, assurent un travail de terrain et de proximité sans relâche. Lakaz A donnera, une nouvelle fois, la parole aux mères, victimes premières et directes des addictions de leurs enfants. Elles croulent sous les coups, les injures, les menaces… Certaines ne ferment pas l’œil de la nuit et peinent à trouver un peu de paix. Inquiètes, d’une part, du danger que représente leur enfant sous leur toit. Et de l’autre, parce qu’elles sont femmes et mères, elles sont toutes aussi tracassées de ce qu’il advient de cet esclave des substances : « Eski li pe manze ? Kot li pe dormi ? Eski linn gagn bate ? Eski li pe gagn fre ? » Le CIG aura une session de sensibilisation, exercice qu’il renouvelle régulièrement auprès de diverses instances : institutions scolaires, entreprises… Cette fois, ce sera au tour des conseillers de la mairie de la capitale.
« The evidence is clear : break the cycle. » Ces associations de la société civile s’y plient. Par contre, sur le plan national, à J-5, aucune communication, aucun programme ! Le Premier ministre a pourtant, une fois de plus, cette semaine, évoqué la création de la National Agency for Drug Control. Il a laissé comprendre que cette structure commence à prendre forme. Tant mieux ! Mais encore ? Rien ?
Ce samedi 21 juin marque la Fête de la musique. Qui sera éclipsée par les marches de contestation à Rose-Hill et à Port-Louis contre la Basic Retirement Pension à 65 ans. Cette mesure, aussi audacieuse et inévitable qu’elle soit, est une véritable grenade. Une bombe à retardement. Si le gouvernement ne vient pas, rapidement, avec une bonne campagne d’information, des échanges et des discussions, soutenue par des alternatives et des options, le capital de confiance et d’adhésion populaire, qui s’effrite déjà considérablement, après seulement sept mois au pouvoir, ne fera que se dégrader encore plus.
Cette semaine encore, Donald Trump souffle le chaud et le froid sur la paix mondiale. Quelles lectures donner à l’attaque d’Israël sur l’Iran ? Est-ce une stratégie pour dévier l’attention des agissements barbares sur les Palestiniens ? La lueur d’espoir vient des mouvements, de plus en plus nombreux, des quatre coins du monde, pour soutenir le peuple qui subit le génocide du régime sioniste en place en Israël.
La menace majeure demeure l’usage de la base militaire de Diego Garcia. Des bombardiers y sont déjà stationnés et n’attendent que le feu vert du milliardaire mythomane à la tête de la première puissance mondiale pour décoller et décimer des innocents. Le gouvernement de Navin Ramgoolam peut toujours refuser que son territoire soit utilisé à ces fins. Encore faut-il le vouloir…

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Husna Ramjanally

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