Budget 2024/25 : Business Mauritius identifie des lacunes sur le plan salarial

– « Le système actuel de détermination des salaires dans le secteur privé est complexe, “surgéré” et avec une absence flagrante de considérations en termes de productivité »

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Business Mauritius se dit en faveur de la mise en place d’une structure de rémunération centralisée pour assurer un système cohérent et efficace, et développer une politique de rémunération durable et propice au développement de l’économie, de la création d’emplois et de la compétitivité du pays. C’est ce que préconise le patronat en marge du prochain budget 2024/25, présenté le vendredi 7 juin par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy.

La détermination des salaires doit prendre en compte les facteurs économiques, notamment les niveaux de productivité, conformément à la Convention 131 de l’Organisation internationale du travail. « The higher the productivity, the higher the level of wages and the greater the firms’ ability to create jobs », note le Budget Memorandum.

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Business Mauritius affirme que les coûts de main-d’œuvre ont considérablement augmenté ces dernières années en raison de la mise en œuvre des dispositions de la Workers’ Rights Act, l’introduction du salaire minimum national et sa révision annuelle, le versement de la compensation salariale au fil des années, même lorsque le taux d’inflation était très faible, ainsi que les charges sociales, à savoir le prélèvement Contribution Sociale Généralisée (CSG), PRGF, NSF et HRDC.

Pour le patronat, « le système actuel dans le secteur privé est complexe, “surgéré” et avec une absence flagrante de considérations de productivité dans le processus de détermination des salaires ». Business Mauritius souhaite aussi uniformiser le paiement des primes de fin d’année pour toutes les catégories de salariés et propose de prévoir des limites légales au montant des indemnités de départ en cas de licenciement abusif. Une uniformisation du paiement des cotisations mensuelles PRGF sur le salaire de base, comme c’est le cas pour toutes les autres cotisations sociales, est aussi suggérée dans la conjoncture budgétaire.

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« The inconsistencies in the mode of payment of remuneration under specific circumstances, not only complicates the pay system but also increases cost to businesses. For example, the law provides for different regimes of payment of end of year bonus for different categories of employees in the private sector and separate regime for public sector employees, making the payment of end of year bonus costlier for private sector. Moreover, while most of social charges are not applicable on end of year bonus and paid on basic wage of an employee, CSG contributions are also paid on end of year bonus and PRGF contributions are paid on monthly remuneration », avance le secteur privé. Ajoutant qu’au cours des dernières années, l’exercice de rémunération complémentaire s’est souvent traduit par des quantums supérieurs aux taux d’inflation.

Business Mauritius souligne que pour la période 2020-2022, la rémunération des salariés a augmenté d’une moyenne annuelle de 7,3%, et la productivité, elle, que de 1,6%. Le porte-parole du secteur privé fait comprendre que le National Minimum Wage (NMW) a été introduit depuis 2018 et révisé en 2020 et 2024, et que le NMW a, sauf pour 2020, a été majoré chaque année depuis son introduction du taux annuel d’indemnisation du coût de la vie.

« The introduction of NMW while maintaining the Remuneration Regulations with prescribed rate and detailed job descriptions has made the system more complex to manage and coordinate. Having a complex set of rates increases confusion among employers and most often result in a high level of non-compliance. Moreover, due to high level of state interference and the existence of in-built rigidities in the Industrial Relations Institutions and regulatory framework, collective bargaining is quasi-inexistent in most of the sectors », fait-on ressortir.

Au titre de la compensation salariale, le secteur privé revient sur le concept de Capacity to Pay de même que d’autres facteurs macroéconomiques, tels que la productivité, la croissance et la compétitivité. Par ailleurs, les entreprises et secteurs déjà régis par des accords collectifs dûment signés devraient être exemptés du paiement de toute rémunération supplémentaire pendant la durée de la convention collective.

Business Mauritius propose également que, conformément aux dispositions de l’article 57 de l’Employment Relations Act, les entreprises soient autorisées à négocier tous les éléments de rémunération dans un contrat de travail, notamment en matière de remboursement des congés annuels, de paiement des heures supplémentaires et de bonis de fin d’année.

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