Casinos de Maurice : Le syndicat décrit une situation « plus noire que le Wakashio »

La Casino Employees Union dénonce une situation « très difficile » aux Casinos de Maurice. Le salaire de novembre sera en effet payé « en retard » tandis que beaucoup d’incertitudes planent sur l’avenir. Or, dit le syndicat, les casinos versent déjà beaucoup d’argent à l’État à travers les taxes et les permis. De même, il est rappelé que les profits ont été versés à la State Investment Corporation (SIC), « qui devrait assumer ses responsabilités ». Le gouvernement est d’ailleurs appelé à en faire de même afin de « donner l’exemple » au secteur privé.

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Les employés des Casinos de Maurice disent vivre une situation « plus noire que le Wakashio ». La comparaison est de Satish Rughoobur, président de la Casinos Employees Union (CEU). Ce dernier confie ainsi que, chaque fin de mois, les employés doivent « mendier » pour obtenir leur salaire. « Et on nous a déjà prévenus que pour le mois de novembre, il y aura du retard dans le paiement », dit-il. Une situation qu’il considère « inacceptable », car même si leur taux de fréquentations est en baisse en raison de la situation touristique, « les casinos contribuent déjà énormément aux caisses de l’État ».

Le syndicaliste cite l’exemple des taxes, à hauteur de Rs 126 millions par an, de la “gaming licence”, qui coûte plus de Rs 10 millions, ainsi que la somme de Rs 125 000 par machine à sous, au nombre de 200. « De plus, toutes les recettes des années précédentes ont été versées à la State Investment Corporation. Donc, on ne peut dire qu’on n’a pas d’argent. »
Satish Rughoobur invite aussi le gouvernement à « assumer ses responsabilités » envers les employés des casinos. « Comment peut-on trouver de l’argent pour le Wage Assistance Scheme pour ceux qui ne travaillent pas, alors que nous, nous sommes en train de travailler. Idem pour les millions qu’on donne aux entreprises alors que plus de 650 familles risquent de se retrouver sur le pavé. »

Pour sa part, Jack Bizlall, négociateur de la CEU, a invité le gouvernement « à donner l’exemple », et non pas à « allumer le feu dans son propre secteur ». Poursuivant : « Si le gouvernement touche à l’emploi chez Air Mauritius et aux casinos, entre autres, quel rôle jouera-t-il face au secteur privé ? » Dans le même ordre d’idées, il est d’avis que le gouvernement doit annuler toutes les administrations volontaires, à commencer par celles d’Air Mauritius. « Sinon, le secteur privé en fera de même. On est en train de donner le mauvais exemple. » Il souhaite également que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, « laisse les techniciens travailler, au lieu de se mêler de tout ».

Commentant les 13 employés de casino suspendus, il dit qu’« il n’a jamais été question de fraude. Ils n’ont fait qu’appliquer les règles. La police devrait au contraire mener une enquête pour Tax Evasion concernant les deux joueurs qui ont déclaré leurs gains séparément. »
Le syndicaliste est par ailleurs d’avis que la SIC doit « utiliser l’argent accumulé par le passé pour les travailleurs », avant de continuer : « Auparavant, 50% des revenus allaient dans les caisses de l’État. La SIC a de l’argent ! » Enfin, il dénonce l’investissement dans une « nouvelle Warehouse à la Mauritius Duty Free Paradise, alors que le secteur du tourisme est en crise ».

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