– La défense s’appesantira sur les Delaying Tactics et le refus de la SST de laisser les avocats assister leurs clients pour les interrogatoires
Une semaine quasiment après l’arrestation de Me Akil Bissessur, Avinash Bissessur et Doomila (Sweety) Moheeputh, aucune version des protagonistes n’a encore été enregistrée par la police. Pas plus qu’ils n’ont été confrontés aux éléments que leur reproche la PHQ Special Striking Team (SST) à ce stade. Mais même si tous trois n’ont encore rien écrit dans le Statement Pad de la police, leurs avocats comptent bien aller de l’avant avec la motion pour leur remise en liberté en Cour de Mahébourg aujourd’hui.
Me Rama Valayden et ses confrères concentreront leurs efforts sur les Delaying Tactics de la PHQ SST, en mettant en exergue le refus de cette unité de police de les laisser assister leurs clients depuis la semaine dernière. Sept jours sont passés sans qu’aucune séance d’interrogatoire n’ait eu lieu.
« Le Premier ministre répète à chaque occasion sa détermination à lutter contre le trafic de drogue. Trois personnes sont arrêtées sur la base d’allégations de trafic de drogue et il n’y a pas encore eu d’interrogatoire. La police n’est-elle pas pressée de savoir si ces personnes font partie d’un réseau afin de le démanteler rapidement ? » se demande pour sa part Me Sanjeev Teeluckdharry.
La défense estime que le but de la PHQ SST est de « avway Akil Bissessur dan prizon », prenant en compte le fait qu’un suspect ne peut rester en détention dans une cellule policière que pour les premiers 21 jours. Passé ce délai, le prévenu est envoyé « on remand » à la prison. Bruneau Laurette n’avait d’ailleurs pas échappé à cette procédure après son arrestation en novembre dernier, alors qu’Akil Bissessur, lui, aura été plus chanceux lors de sa première arrestation, en août 2022, par la PHQ SST. Il avait en effet obtenu la liberté conditionnelle après 19 jours de détention.
Mais à l’époque, il avait déjà donné une partie de son Statement au Central CID. Du reste, la police fera aussi savoir en Cour aujourd’hui quelle équipe sera chargée de mener la présente enquête.
Il faut savoir que la PHQ SST est composée de deux équipes distinctes, dont les bureaux sont séparés aux Casernes centrales : l’un au rez-de-chaussée et l’autre à l’étage. Une de ses équipes est sous la supervision de l’ASP Jagai, et s’occupe des opérations sur le terrain. Tandis que la seconde, placée sous la supervision du surintendant Gungadin, ne s’occupe exclusivement que des séances d’interrogatoire et des enquêtes. Il est fort probable que ce haut gradé soit présent en Cour de Mahébourg ce lundi et appelé à la barre de témoin. Sauf si les Police Headquarters ont entre-temps décidé de remettre ce dossier pour enquête à une autre unité.
Quoi qu’il en soit, quel que soit le policier appelé en Cour, ce dernier devra dire si la police accepte ou non les demandes évoquées par Me Valayden la semaine dernière. Ce dernier avait réclamé, entre autres, de sécuriser les pièces à conviction dans un lieu couvert par des caméras de surveillance, d’examiner les appels Incoming et Outgoing des policiers impliqués dans l’opération au Dreamton Park, ainsi que de sécuriser les images des caméras à l’entrepôt du PATS, où des éléments de la Customs Anti Narcotics Section (CANS) avaient examiné le paquet contenant de l’ecstasy en provenance d’Allemagne le lundi 16 juin à bord du courrier de la British Airways.