- Pravind Jugnauth, croyant justifier l’exclusion des journalistes locaux sur le Bleu de Nîmes : « « Je n’ai pas vu tout cela (la question des Chagos) avoir une importance nécessaire dans la presse mauricienne »
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a été des plus maladroits dans sa tentative de justifier son choix favorisant des représentants de la presse britannique aux dépens des journalistes mauriciens sur la mission aux Chagos. Force est de constater que dans sa pléiade de Senior Advisers, dont parmi l’on retrouve deux anciens rédacteurs en chef, pour ne pas les citer nommément, l’on a été des plus mal inspirés avec les accusations de bas étage que la presse mauricienne a été insensible au combat pour la revendication et l’exercice de la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos. Non seulement, ce choix inféodé à une attitude colonisée favorisant des journalistes, représentant des titres britanniques pour témoigner de la levée du quadricolore sur des îles des Chagos, fera tâche d’huile historique; et encore plus ces explications d’hier, qui ne constituent qu’un déni de faits au quotidien.
C’était à l’occasion d’une cérémonie de remise de clefs à des bénéficiaires de maisons de la National Housing Development Company Ltd à Dagotière dans sa circonscription de Quartier-Militaire/Moka (No 8). «Je dis aux camarades de la presse que vous avez un rôle important à jouer dans notre pays. Zot pa enn nimport zot bann kamarad de lapres. Lorsque vous avez un pouvoir, on s’attend à ce que vous passiez l’information dans sa forme réelle, surtout lorsqu’on est en train de travailler. Vous allez être contents de savoir que je lis et je lis les titres » , déclare Pravind Jugnauth avant d’aborder le volet consacré au déplacement de la mission scientifique dans les eaux des Chagos à bord du Bleu de Nîmes et l’exclusion de la presse locale à bord un peu comme l’avaient fait les colons anglais lors d’un précédent déplacement des Chagossiens dans l’archipel.
« C’est vrai, il n’y avait pas de place sur le bateau. Nous sommes en train de nous battre contre des colons qui ont excisé notre territoire. Pas zis detase. Fin kokin nou territoir », a-t-il poursuivi. « Ici dans la presse locale c’est comme si de rien été. Je n’ai pas vu tout cela avoir une importance nécessaire dans la presse mauricienne. Je parle en toute franchise Je ne parle pas dans votre dos », déclaré le Premier ministre.
NdlR : En toute franchise, M. Le Premier ministre, le groupe Le Mauricien attire votre attention sur le fait que ceux qui sont responsables de votre briefing de presse quotidien au Prime Minister’s Office inn fote ek inn mari fote lor la. Les lecteurs de la presse locale sont témoins de la place hiérarchique qu’occupe le dossier des Chagos dans les colonnes des journaux. Pas aujourd’hui. Ni hier. Mais au cours de ce dernier demi-siècle. Les paroles prononcées à Dagotière peuvent s’envoler. Mais les écrits sur les Chagos dans la presse mauricienne sont indélébiles. Kot linn fote yer ?
Auparavant, Pravind Jugnauth, qui avait à ses côtés la vice-Première ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun et l’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, avait répondu à ses détracteurs politiques. « Le gouvernement entend des critiques tous les jours. Au fait, ce n’est pas tous les jours. C’est chaque heure plutôt Ces critiques viennent des démagogues, ceux qui n’ont rien à faire, contrairement aux membres du gouvernement qui réalisent des projets », a-t-il ajouté en faisant état des conférences de presse hebdomadaires. « Il n’y a même pas de coordination dans zot rabase », dit-il encore.
Revenant sur la cérémonie d’hier, le Premier ministre a évoqué des problèmes pour trouver des terrains en vue de réaliser le projet de construction de 12 000 logements sociaux. Il a signifié l’intention du gouvernement de construire ces maisons dans les 20 circonscriptions de l’île. Les travaux de construction vont démarrer en juin de cette année et dureront jusqu’à juin 2024 avec la livraison de 10 500 unités de logement.
Parlant de la construction de 656 maisons à Dagotière et de 300 maisons à Mare-Tabac, il devait faire ressortir que ces deux projets ont pu être réalisés grâce à l’aide de l’Inde. Le site de Dagotière couvre une superficie de 27 arpents et celui de Mare-Tabac est de 10 arpents. Les deux projets coûtent $45 millions de dollars, dont un don de l’Inde de $ 20 millions. Des maisons seront également construites à Agalega.
Le Deputy Prime Minister et ministre du Logement, Steven Obeegadoo, a trouvé que « ces maisons de la NHDC sont si jolies qu’on n’osera ne pas croire qu’on est à Maurice. Cela contraste avec j’entends dans des radios et ce que je lis dans certains journaux à l’effet que rien ne va plus. On parle de malaise dans l’éducation, l’hôpital est débordé, il n’y a pas politique de logement. On ne répond pas à ces critiques à travers des conférences de presse. Notre réponse est dans l’action .»
Les maisons de Dagotière ont coûté Rs 1, 3 milliard a l’État, soit Rs 1,9 million pour chaque unité. Le propriétaire de chaque unité de logement aura à payer seulement Rs 705 000. Ce complexe de la NHDC dispose aussi deux parcours de santé, deux jardins d’enfants, un terrain de pétanque, un mini terrain de football, un centre social et un espace commercial