La productrice et réalisatrice Neha Laaj était en visite de prospection
La productrice et réalisatrice pakistanaise Neha Laaj était à Maurice la semaine dernière à l’invitation de Tariq Bhatti, président honoraire de l’Institut national de l’ourdou ainsi que de l’Association des arts et de la culture (Maurice). Une réception a été offerte en son honneur au Blue Rawal Resort, Péreybère, en présence de plusieurs dignitaires et de personnalités associées aux arts et à la culture à Maurice. La ministre de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale, Fazila Daureeawoo, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, ainsi que l’ancien président de la république, Cassam Uteem, figuraient parmi les invités.
L’objectif principal de cette visite était de concevoir un film sur Maurice reflétant les liens étroits existant entre le peuple mauricien et celui du Pakistan, et ce, tout en mettant en lumière le contexte historique et culturel de l’île. Le film évoquera en outre les contributions de plusieurs vagues d’immigrants, dont les lascars, les koknis, les marchands gujratis et les travailleurs engagés. Destinée à un large public au Pakistan ainsi qu’auprès de la diaspora pakistanaise et indienne à travers le monde, cette œuvre cinématographique sera en ourdou/hindi et en anglais, avec des sous-titres en arabe, français et chinois.
Originaire de Karachi, Neha Laaj, dont le père est lieutenant-général dans la marine pakistanaise, est une figure très connue au Pakistan. En 2011, elle a débuté comme mannequin, devenant même la seule Pakistanaise à participer à la Fashion Week indienne. L’année suivante, elle a commencé sa carrière d’actrice à la télévision pakistanaise dans des feuilletons dramatiques. En 2013, elle a joué dans la série dramatique Middle Class, qui aura eu droit à 125 épisodes, avant de prendre part à des pièces de théâtre ourdou, à savoir Kabhi Socha Na Tha et Ek Hi Bhool. Après quoi elle abandonnera le mannequinat et le métier d’actrice pour se concentrer à la réalisation et la production de films de cinéma.
À travers ses films, sa volonté aura été de refléter la réalité de gens ordinaires, ignorés par les médias et du grand public. C’est ainsi qu’en 2022, elle produit Chaudhry, histoire vraie basée sur la bravoure d’un policier assassiné en 2014. En 2023, c’est son film Daadal, fondé sur la vie d’une boxeuse pakistanaise, qui marquera les esprits. Pour ses projets de 2024, elle avait initialement prévu de monter son film à Dubaï, mais y a finalement renoncé après avoir rencontré Tariq Bhatti, qui l’a convaincue d’utiliser Maurice comme lieu de tournage. Ainsi, après avoir regardé des films indiens tournés chez nous, elle a été fascinée par la beauté des paysages de l’île.
Deux projets de films utilisant Maurice comme lieu principal sont dès lors envisagés : l’un sur la rencontre amoureuse entre un officier de la marine pakistanaise et une étudiante mauricienne, ayant pour titre Samandar Paar, et un autre se concentrant sur le rôle et les contributions d’un expatrié pakistanais dans le développement des relations transfrontalières. « Cela permettra aux peuples mauricien et pakistanais de se rapprocher, et contribuera positivement au développement des échanges commerciaux et culturels entre nos deux pays. Tout en récapitulant la diversité historique et culturelle de Maurice, le film plongera dans une histoire romantique qui vibrera dans le cœur du public mauricien et pakistanais », fait comprendre Tariq Bhatti.
Neha Laaj a eu des discussions initiales avec la Mauritius Film Development Corporation, et notamment avec son directeur, Sachin Jootun, ainsi qu’avec Assad Bhuglah, auteur du livre Beyond the Ocean. Love without frontiers, sur la possibilité d’utiliser l’histoire d’amour entre un officier de la marine pakistanaise et une jeune fille mauricienne décrite dans son livre. Neha Laaj donnera aussi l’occasion à des artistes mauriciens de figurer dans son film, les intéressés pouvant prendre contact par WhatsApp (5256-3457).
Au cours de son séjour, Neha Laaj a fait le tour de l’île dans le but d’identifier les sites historiques potentiels ainsi que les scènes naturelles se prêtant le plus à la prise de vue. Elle a quitté le pays samedi et prévoit de lancer le tournage de Samandar Paar lors de sa prochaine visite à Maurice en avril prochain.
