La Confédération syndicale de Gauche (CSG) -Solidarité a présenté, hier, ses propositions finales en amont du prochain round des consultations tripartites sur la compensation salariale annuelle. Face à la presse, au siège de la General Workers Federation (GWF) à Grande-Rivière-Nord-Ouest, son président, Clency Bibi, a indiqué que la plateforme syndicale, qui regroupe notamment la GWF, n’avait pas soumis de recommandation officielle lors de la première réunion du comité technique chargé de déterminer le taux d’inflation pour 2025. « Nous voulions d’abord obtenir des précisions essentielles », a-t-il fait comprendre.
Des interrogations portent notamment sur le nombre de salariés percevant le salaire minimum garanti. Le syndicaliste a souligné que les travailleurs rémunérés à Rs 20 000 – seuil fixé comme salaire minimum garanti – n’ont pas touché la compensation salariale de Rs 610. « Nous demandons au gouvernement de rembourser cette somme, avec effet rétroactif. Nous avons également voulu savoir combien l’État a économisé à travers ce scénario », a précisé Clency Bibi.
Le mémoire final de la CSG-Solidarité repose sur le document State of the Economy, qui fait état d’une dépréciation de la roupie mauricienne de 46%, ainsi que sur les informations obtenues lors du comité technique. Le syndicat insiste aussi sur le retrait du plafond de Rs 50 000 de revenu pour bénéficier de la compensation salariale. « Avec la dépréciation de la roupie, Rs 50 000 n’ont plus la même valeur », a-t-il soutenu.
Un autre point soulevé concerne la divergence entre les chiffres officiels. Statistics Mauritius avance un taux d’inflation de 3,7%, alors que la Banque de Maurice indique 4,1%. Le coût du panier de la ménagère serait ainsi passé de Rs 43 700 à Rs 45 000.
Dans ce contexte, la CSG-Solidarité réclame une compensation salariale de Rs 1 792, assortie de mesures pour encadrer la marge de profit des commerçants et stabiliser la roupie. « Ce n’est pas la hausse des prix à l’importation qui explique tout, mais surtout la dépréciation de la roupie », a fait valoir Clency Bibi. Il renouvelle sa demande pour la réintroduction d’une Cost of Living Allowance pour les Rodriguais, faisant ressortir que le coût de la vie reste plus élevé à Rodrigues.
La CSG-Solidarité plaide aussi pour la publication d’un nouveau State of the Economy, un an après l’arrivée d’une nouvelle équipe au gouvernement « afin de faire la lumière sur la situation de la dette publique ». Elle réclame, par ailleurs, que les entreprises ayant réalisé des profits substantiels remboursent les fonds du Wage Assistance Scheme.
Le mouvement réclame enfin du gouvernement qu’il considère la demande des petites et moyennes entreprises pour l’effacement de leurs dettes, « afin de leur permettre de maintenir et créer des emplois ».

